Accu Slave

Olivier Sun7

Accu Slave.

(Ecrit pour Bryan Verdesi sur WLW)

Avec un peu de chance, je devrai les choper. En scooter, à Bastille que je ne prendrai pas aujourd’hui car il me reste encore du pain ; j’enquille le boulevard Beaumarchais à fond sur ma vespa . Paris fait beau de ses filles en jupes, de ses extravagantes sur fond de monuments, de ces femmes en Vélib et de ces…. Flics aux aguets. Une colonne de plots rouges sur la file de droite, en  bout, leur camion et devant trois types ayant le même couturier me font signe de m’arrêter. Je ralentis, me décontracte d’une zen respiration et de ma main gauche je pointe le doigt vers le premier d’un geste détendu, le désignant. Il me regarde et je lui souris tout en arrivant à faible allure à sa hauteur. Je remonte alors mon doigt à ma bouche dans un « CHUUUUUUUUT » mystérieux.  Il s’en étonne et en ré accélérant je m’éloigne de lui. Sa bouche fait Oh… oh !  oooooh !, le second,lui, fait deux pas vers moi mais trop tard. Le troisième refaisait son lacet.

Oui, c’était une belle journée de printemps, pas un dimanche mais un lundi par une après-midi de réussite. Arrivé à République, je gare mon engin sur un trottoir et entre dans la brasserie.

Mes potes sont bien à leur bureau, accoudés au comptoir.

-        ça va les gars !

-        Salut Olivier me dit Bryan .

-        Salut me dit Le Roux.

Je sert là main de Le roux que l’on appelle comme ça suite à une soirée mémorable, qu’il avait su si bien parsemer de peaux de renard. Un surnom, ce doit toujours d’avoir une histoire, au risque de s’entendre appeler Dédé. Elles ne sont que rarement brillantes, mais plaisent à être raconté. J’aime bien ce gars, je ne le connais pas beaucoup, mais je l’aime bien. Il est différent des publicitaires que je côtoie en étant photographe. Lui,c’est le gars qui se la joue sérieux mais qui se retrouve toujours dans des situations que je qualifierai de …. Je ne sais pas… Digne d’un Woody Allen. Avec Bryan, on rigole souvent de lui, mais tout en sachant que parfois on le trouve super lourd de moral à deux balles. Il nous aime bien aussi. Bryan, lui, à son air mi-sérieux mi-rieur du gars qui s’apprête à te dire un truc important.

-        Tu sais que Laurent à due annuler pour ce soir 

-        Sérieux ?

-        Oui c’est sérieux, on est dans la merde ! Me balance Roux.

-        Pourquoi on est dans la merde ?

-        Mais pour la fille Olivier ! La fille ! On fait quoi là ?

-        Quoi la fille ? Lui demandais-je.

-        La pute ! Me dit Bryan. Roux à commandée la fille qui devait lui souhaiter son anniversaire.

-        La pute ? Je réponds.

-        Ouai la fille quoi, c’est pas une pute, j’en sais rien moi c’est une danseuse, elle fait des strips aussi. Tu sais bien, on avait dit qu’on lui payerait ça. Donc Roux, il a contacté une nana avec qui sa boite bosse.

-        Bah si c’est annulé, on l’annule.

-        On peut pas ! me dit Bryan

-        Non, on ne peut pas.

Voilà qu’ils m’expliquent que l’ingénue n’a son avion que demain matin et qu’il faut donc, comme il a été prévu, passer la soirée avec elle en plus de la raquer et de la déposer à l’aéroport. Il m’explique aussi que la nana ne veut pas aller à l’hôtel et qu’elle veut s’amuser.

-        Elle veut s’amuser ? c’est-à-dire ?

-        Elle veut qu’on la sorte ! je sais pas moi, elle veut rester avec nous. Me dit Bryan.

-        Elle est où là ?

-        Au chiotte.

-        Oui et moi c’est pas possible, j’ai ma femme qui rentre de Miami dans moins d’une heure de toute façon et elle est au courant que la soirée est annulée. S’empresse de dire Roux.

-        Tu nous lâche quoi !

-        Ce n’est pas de ma faute et je ne veux pas mélanger le travail avec ma vie privée.

-        Quand c’est pour baiser une collègue de bureau là par contre tu ne mélanges pas, tu oublies !  lui dit Bryan.

-        Justement ….

-        Ok et sinon la nana ? Elle est comment ?

-        Elle va te plaire toi ! me dit Le Roux

-        Regarde le lui! Pffff !!! Oui, elle est super bonne. Lui, il en a les yeux qui se dédoublent et la langue qui vouvoie.

A peine avait t’il fini, qu’une sublime Slave apparue, une femme d’une trentaine d’année en tailleur noir et yeux de chat de couleur gris. Blonde pour être en règle avec son passeport et loin d’être conne à en sentir la subtile légèreté de son parfum. Une louve d’or issue de la plus profonde des mythologies Grecs.

-        Vous êtes donc le troisième homme me dit-elle d’un sublime accent à faire descendre Jésus de sa croix, le septe dressé.

-        Et vous la première femme charmante de ma journée.

Je pensais chiante, car je sentais planer  sur la situation et malgré son parfum, comme un effluve marin propre aux galères.

-        Nathalia

-        Olivier

-        Vos journées doivent être triste pour ne rencontrer que quelqu’un de charmant à cette heure ci.

-        C’est que je me lève tard, mes nuits le sont bien moins.

-        J’adoooore ! Justement nous allons tous la passer ensemble cette nuit, je veux jouer et rire à Paris avant de partir.

-        Ce serai avec plaisir de vous faire jouir mais je vais devoir partir, intervient Le roux.

-        Elle a dit Jouer ET rire. Lui dit Bryan dépité. L’accent ça te travaille l’imagination, tu devrais t’entourer d’Estoniens toi au boulot tu nous ferais de superbes pubs pornographique ! ça changerai de la laitière et de ses yaourts.

-        Non tu restes avec nous monsieur la pub sinon je vais dire à ton patron que tu m’as abandonné dans un bordel de Paris avec des inconnus. Ce ne serait pas bon si mon agent savait ça aussi non ?

-        D’autant que l’on a besoin de lui car c’est lui qui paye ce soir. Rajoutais-je

Le portable de Le roux s’éclaira, vibra, sonna la Traviata, ce qui tomba bien car Le roux… Verdit, en lisant Marie Camille dessus. Bryan saisie le téléphone en une fraction de seconde et partie dans un monologue digne d’ Hamlet version parisienne. En une minute trente-quatre chrono, on apprit le tragique de la situation puisque Le roux venait de se faire emmener par les flics pour outrage à agent alors qu’il s’était fait pincer en train de téléphoner au volant. Qu’il avait comme d’habitude bu suffisamment pour prendre une femme flic pour un homme et lui avoir touché les couilles pour détendre l’atmosphère de ce contrôle qui fût positif. Il n’irait donc pas la chercher, ne rentrerait pas avant vingt-quatre ou quarante-huit heures et lui Bryan avait pu conserver le téléphone pour la prévenir mais il allait couper celui-ci par respect pour la batterie. Il raccrocha, défit l’accu de l’appareil et le mis dans son slip tout en rendant son téléphone à son propriétaire en disant simplement. C’est bon, c’est réglé.

-        Mais t’es un grand malade ! Rends moi ça ou je t’arrache ton fute, ton slip et tes couilles !

-        Non, non, non ! Dit la slave de son mètre quatre-vingt-cinq en talons tout en enfonçant sa main dans le froc de Bryan pour en ressortir la batterie et la plonger à son tour dans sa culotte à notre grand étonnement.

-        Comme ça je sais que moi tu ne me feras rien et que ton ami à raison, tu restes avec nous mon lapin.

-        Niveau odeur de batterie, à mon avis tu gagnes au change me semblait-il bon d’ajouter.

-        Mais vous êtes une bande de malade !!! Vous voulez mon divorce !?

-        Ta femme ne divorcera pas sinon elle met fin à ses voyages Air France, ses shoppings New-yorkais, ça crème Chanel pour la nuit et son psy du huitième pour le jour. Tu le sais bien. Dit Bryan.

-        Sans parler d’un mari qui aime les chiantes rajoutais-je

-        Bande de salaud !

-        Et salope ! sourit Nathalia qui décidément maîtrisait bien notre langue.

Je me rendis compte à ce moment-là que toute l’attention des habitués du lieu était portée sur nous et plus particulièrement sur Nathalia et son Quatre-vingt-quinze C pour la moitié de bar et son joli cul 40,  pour l’autre moitié.

On commanda à boire, trois whiskys et une double vodka, si nous étions tous heureux de ce moment, Le Roux continuait à faire la gueule. Je me demandais comment allait évoluer la soirée avant de me reprendre afin de laisser faire la vie et de ne pas interagir de mon imagination perverse. Après trois tournées du même cru et quelques blagues de plus en plus scabreuses, notre bombasse fit planer un espoir, et nos esprits bien que fraternels se mirent en compétitivité silencieuse. Bref, elle nous lâcha :

-        J’ai une devinette et comme je suis généreuse, celui qui la trouvera couchera avec moi.

Une espèce de black-out tumultueux gagna Bryan et moi tandis que Le roux lui se plaignait de sa situation face à son cinquième verre, mais nous savions très bien que le petit challenge ne pouvait lui avoir échappé et il était redoutable pour ce genre de connerie.

-        Qu’est ce que répond Dieu à un juif qui veut se faire pardonner d’avoir donné une sanction sévère à l’égard de son fils qui s’est converti au christianisme ?

Devant notre ignorance en la réponse, elle nous dit que nous avions toute la nuit pour trouver la solution et autant de moins pour la baiser. Ce qui avait le mérite d’être clair.

L’objectif premier de cette soirée étant dorénavant gravé en nous, il nous restait à trouver le secondaire, la où nous allions sortir. Finalement après diverses propositions, toujours déclinées par l’un d’entre nous trois, nous nous décidons pour aller au Milliardaire, boite chicos et privée du gotta parisien ou l’accès nous aurait été difficile surtout dans notre état actuel, mais là, si bien accompagné et avec une connaissance de Bryan pour physio nous avions bon espoir. On reprit un verre avant de choisir de prendre un taxi par souci de sécurité.

Traversant le boulevard avec Le roux toujours bougonnant derrière nous. Notre slave se vit obliger de sortir la batterie de téléphone de sa culotte afin d’avoir une démarche autre que de travlo et éviter une Irritation, voir même une irradiation des muqueuses . On était donc en plein milieu, lorsque profitant de l’aubaine Le Roux fît un bond et fondit sur la blonde pour lui arracher l’accu des mains et s’enfuir en courant. Le choc fut violent pour nous mais pour lui aussi puisqu’une voiture de flics le percuta dans sa course et le fit valser par dessus le capot. Un mec surgit de derrière nous et contourna la voiture de police d’un déplacement félin pour finir par allonger un coup de poing de cow-boy à notre ami avant même que les flics aient eu le temps de descendre de la voiture. Nous étions tous scotchés autant par l’alcool bu que par la situation. En dix minutes et après explications, les agents comprirent que le gars avait cru que l’accidenté venait de voler le portable de la blonde. Ils se retranchèrent sur sa version pour justifier l’accident et Le roux, lui, en sang, mais dégrisé par les faits s’emporta en les traitant tous de paranos et se tournant subitement vers un flic lui attrapa les parties en lui disant qu’il fallait avoir les couilles d’assumer ses actes dans la vie. C’était une femme…Une femme flic.

Ce jour-là, je m’interrogea sur Bryan et me rendis à l’évidence qu’il possédait un étrange pouvoir médiumnique lié à une grande connaissance de son ami. Cela me fit froid dans le dos, je pris donc la blondasse dans mes bras.

Le Why du How : Ici sur WLW, j'ai sympathisé avec Bryan dont les nouvelles me plaisent beaucoup. Nous avons décidé d'en écrire une à deux dont voici pour ma partie le bébut.

Son lien :

Bryan Verdesi  http://www.welovewords.com/bryght

Olivier Legendre Dépot SACD Janvier 2013.

  • D'accord avec toi Cerise Bryan maîtrise bien son genre. A bientôt.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Logolweloveword 465

    Olivier Sun7

  • Bryan reste mon favoris.... mais coup de chapeau pour cette nouvelle rebondissante...

    · Il y a presque 12 ans ·
    10712727 927438223957778 7773632960243052824 n

    cerise-david

  • ´Y a pas de quoi! Pour une fois que mes cours d'analyse de texte rébarbatifs servent à quelque chose! XD

    · Il y a presque 12 ans ·
    Vhrwx7 t 400x400

    Alinoë

  • Merci à toi Leelfish et méa culpa pour les erreurs et fautes signalées.

    · Il y a presque 12 ans ·
    Logolweloveword 465

    Olivier Sun7

  • Sympa malgré ma méconnaissance des personnage. Voilà qui me donne envié d'en savoir plus! Juste un point négatif: il faut relire la ponctuation et que tu te décide sur ton Roux... C'est Le Roux tout le temps ou Roux ou Leroux mais choisi, zut! XD
    Merci pour cette suggestion! Ce fut un agréable moment de lecture, comme toujours!

    · Il y a presque 12 ans ·
    Vhrwx7 t 400x400

    Alinoë

  • ahaha il l'a fait! Pas mal, pas mal! t'as assez bien retranscris les personnages. Juste Leroux qui n'est pas marié et qui s'appelle réellement comme ça, mais bon ça je le précise dans le 5ème journal de bar il me semble. Sinon super, je vais écrire la suite! Je finis d'abord mon autre Journal de bar et je m'y mets! Et c'est quoi cette blague sur Dieu? Tu me lances un défis? Je vais la trouver la réponse, et sans internet! A plus ma grande ;)

    · Il y a presque 12 ans ·
    220px lautr%c3%a9amont by vallotton

    Bryan V

  • intéressant

    · Il y a presque 12 ans ·
    Mariage marie   laudin  585  orig

    franek

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