Acouphènes
Pascal Ladhalle
Acouphènes
Je n’entends pas le silence
Non, mon ouïe entend des fantômes
De défaillance en absence
En voici les symptômes
Bourdonnement et sifflement dans l’oreille
Perturbent mon quotidien et mon sommeil
D'un seul côté ou des deux
Je dois vivre avec eux
Ils gênent le passage des sons
La cause de cette diminution
N’est pas l’excès de cérumen
Médicalement on les appelle : Acouphènes
Acouphènes
Acouphènes
Epiphénomène d’une gêne qui me malmène
Entendre un robinet qui coule, au milieu d’une foule
Seule la personne concernée peut en témoigner
A défaut d’être entendu, on ne peut la comprendre
A moins d’avoir vécu dans un scaphandre
Acouphènes
Acouphènes
Epiphénomène d’une gêne qui me malmène
Cette maladie hétérogène
Paradoxale et exogène
Me plonge dans une obscurité aphasive
Et trouble ma cognition auditive
Acouphènes
Acouphènes
Epiphénomène d’une gêne qui me malmène
On ne peut revenir en arrière
L’antidote se nourrit du poison
Abreuvée de concert
Et de décibels à foison
Auto-alimenté, je lutte contre eux
Comme un serpent qui se mord la queue
Je suis un sujet acouphénique
Qui ne peut se passer de musique
Je dois en permanence
Eviter toutes formes de silence
Me résigner à vivre avec
Cette pathologie intrinsèque
Texte de Pascal Ladhalle.
Protégé et déclaré comme propriété de l’auteur.
Moi qui suis malentendante... je comprends !
· Il y a environ 13 ans ·helecrit
Bien décrit. On est déjà obligé de supporter les paroles inutiles de certaines personnes... mais alors avec en plus le robinet qui coule en permanence...
· Il y a environ 13 ans ·Grosse compassion pour ceux qui sont atteints.
valy-bleuette
Pas mal, acouphénique musical. Pas comme la bravitude, c'est osé et voulu, non une erreur de vocabulaire. L’acouphène, un mot qui rythme avec sirène, qui enchante et attire par un son mélodieux.
· Il y a environ 13 ans ·Yvette Dujardin