Aller en montagne

Aller en montagne maintenant que la neige a fondu, fouler les sentiers de randonnées, les rues des villages tout en bois, des géraniums aux balcons. M'adosser à un arbre, sentir son écorce qui me masse doucement le dos, j'ai besoin de ces attractions presque physiques qui font passer un flux, une énergie bien palpables, doucement chauds et surtout vivants. Ressusciter les défunts, les vivants, on a tous quelque chose de mort et enterré, comme une princesse à l'épée acérée, pourfendre les mensonges de l'ennemi connu, inconnu, laisser l'image du mal s'en aller, s'effacer, je ne veux plus dormir comme un ours dans sa grotte gelée et sombre.

Me laisser porter par une chanson de l'innocence retrouvée, on trouve encore de la neige sur les sommets colorés du jeune printemps encore frileux, tous les frimas, toutes les gelées de cette fin de mars nous invitent à reconstituer l'histoire d'une vie merveilleuse et, même s'il manque quelques pièces à mon puzzle, tout voir en 3D, comme la tour Eiffel, la Gare Montparnasse ou le David de Michel-Ange devant lequel des religieuses en goguette s'amusent à se prendre en photo. Profiter de cette lumière qui sort des ténèbres, c'est la plus belle, la plus merveilleuse comme le mystère de la vie, de la création du monde qu'on essaye tant d'expliquer, peut-être un mélange de Big-bang et de nature divine.