Animal farm.

-         Dis, maman, pourquoi elle me regarde comme ça ?

-         Ce n'est qu'une vache, mon chéri, elle regarde tout le monde de cette façon, d'un regard vide et éteint de bovin.

-         Putain ! Au secours ! Je suis enfermé là-dedans. Je ne suis pas une vache, bordel ! Mais un homme comme vous êtes une femme et toi, un enfant, je suis du genre humain moi aussi. Ouvrez-moi !

-         Viens mon chéri, rentrons à la maison.

-         Elle me regarde encore la vache, maman.

-         Oui, c'est parce que le train n'est pas encore passé.

-          Ne partez pas ! Aidez-moi, s'il vous plait… s'il vous plait…s'il vous plait…

***

Ils partirent, tranquilles, rejoindre le Monde des femmes et des hommes. La maman tenant son bel enfant fermement par la main. La vache pensa : « Serrez ceux que vous aimez avant qu'on ne vous les prenne. »

***

-         Arrête de t'énerver, Hervé, tu te fais du mal pour rien et tu vas encore faire tourner ton lait. Regarde ! Ça pourrait être pire, tu pourrais être prisonnier, comme moi, dans un cochon.

-         C'est pareil !

-         On voit que tu n'es pas musulman.

-         Convertis-toi au judaïsme.

-         Décidemment, tu n'y connais vraiment rien en religion.

-         Parce que toi, qui semble t'y connaître, tu vénères un Dieu qui t'enferme dans un vulgaire sac pur porc.

-         Eh, vous deux, vous pourriez parler moins fort, il y en a, qui aimerait bien réfléchir.

-         Fait pas chier Popol ! Etre dans un dindon n'a rien de glorifiant, non plus.

-         Le dindon pense, le ruminant n'est qu'une panse.

-         C'est trop tard pour les phrases. Vous êtes marrants, les gars, moi, je ne crois en rien et encore moins à la métempsychose, alors pourquoi j'en suis là ?

-         Les mécréants ne seront point épargnés, le salut serait trop injuste.

-         Allons voir Roubi, le cheval, il a du bon sens, lui, il a peut-être une explication à tout ce bordel. Eh, Roubi, Roubi !

-         Appelle-moi Bijou comme tout le monde, la Noiraude.

-         Arrête ! Ne me fais pas croire que tu as baissé les  bras, toi aussi.

-         Ben, si la Noiraude ! Se faire à sa condition est la seule solution pour ne pas devenir fou. Je suis stoïcien, il faut essayer de changer les choses sur lesquels on a encore un pouvoir de changement. Moi, je suis Bijou, le cheval de labour et c'est tout ! Chacun à sa place et les moutons seront bien gardés.

-         Béééé pas d'accord, je suis toujours Eteine, la déesse celtique, je le ressens jusque dans mes laines.

-         Attend, j'ai entendu le fermier, il parlait de te tondre prochainement, même si tu n'as jamais couché avec un boche. Tu vas te cailler les miches, bientôt. Mais les gars et si tout ceci n'était qu'une histoire de maléfices à la mythologie à la con.

-         Je croyais que tu ne croyais en rien !

-         C'est vrai, je finis par en perdre mes certitudes, à la fin. Mais toi, effect, le pingouin, qu'est-ce que tu fous dans cette histoire de basse-cour ?

-         Une erreur de casting, j'avais demandé pigeon.

-         On pouvait demander, alors ?

-         Pour ce que cela a servi ! Tu as déjà vu une banquise en Bourgogne, toi !

-         Une banquise bourguignonne mangée par une marquise bougonne.

-         Au moins toi, tu ne changes pas, yl5. Mais, merde, je n'avais rien demandé, moi !

-         De toute façon, quand on demande on n'a pas ! Regarde daniel-m, il avait demandé parachutiste ou chasseur alpin, il a eu coq et Louve en brebis à présent, elle a l'air de quoi devant sa meute ?

-         D'un casse-croute !

-         Ok, les gars ! Je vais aller faire une sieste et rêver que je suis un homme, au pire, même une femme, ainsi quand je me réveillerai, tout sera remis tout bien dans le bon ordre, comme avant.

-         Tu peux toujours y croire.

-         Je ne crois en rien !

-         Dommage pour toi !

-         Attendez, les gars ! Je crois, Euréka, avoir trouva. Nous venons tous de WLW et avec tous ses bugs récurrents, c'n'est pas étonnant qu'il ait eu un faux contact dans le berzingue. L'informatique nous a transformé en bestioles, c'est évident comme une bouse du soir. WLW est la Grande Bouse qui gère et digère nos existences.