Animaux de compagnie.

Mais de cela, on s'en fout, le tout pour dire que j'ai un petit jardin de quelques hectares, en tant que privilégié parce que je suis pété d'fric et je m'étais dit comme ça. Tient j'aimerais bien avoir deux poules, moi, comme ça et pourquoi pas.

 C'est sympa les poules, très con, je vous le concède, mais sympa quand même.

Maintenant, j'en ai discuté avec ma Tendre qui n'était que moyennement chaude dans mon projet ambitieux.

Nous avons, donc, listé les avantages :

Les œufs frais, bien sûr, chaque matin ! Le côté champêtre aussi, qui égaye nos jardins cimetières, morts de toutes vies, non végétales. Le fait, encore, que la poule est bio, mais pas la poule au pot, non. La poule non cuite est bio, car elle bouffe tout, sauf les emballages plastiques et le verre Nutella. Donc avec la poule-poubelle, vous êtes écolo et vous pouvez sauver une planète grosse comme la lune avec deux poules.

Re-maintenant, étant de grosses feignasses tous les deux, nous avons évoqué l'entretien du poulailler. En chassant que les poules chient plus qu'elles ne bouffent, encore un mystère biologique, mes deux poules auraient répandu leurs fientes dans un périmètre qui nous mènerait jusqu'à Pau, dans les Pyrénées atlantiques, pour ceux qui, comme moi, ne sont pas très balèze en histoire.

Donc raisonnablement, nous avons abandonné l'idée des deux poules et après avoir listé sur le net les animaux qui occasionnaient le moins d'entretien, ma femme a opté, à une voix contre une, pour l'Hippopotame.

Bien sûr, nous n'en avons pas pris un, de forte cylindré pour débuter, il faut rester raisonnable en toutes choses égales par ailleurs, nous avons donc choisi, un mi gros, de 880 centimètres cubes, mais une Harley, quand même.

Eh bien, voyez-vous, ma femme et moi, nous en sommes satisfaits de notre hippopotame. Il est un peu encombrant, certes, dans notre lit (dont il a fallu renforcer les fondations avec du mortier injecté sous pression), certes encore, mais ce sont des animaux très affectifs qui ont un besoin de beaucoup de contacts familiers coutumiers.

Puis il faut reconnaître qu'il est bien pratique, notre hyppo, pour éloigner tous les fâcheux.

Ah, le postier ne passe plus chez nous pour y déposer ses factures, à se demander si ce n'était pas lui qui les imprimaient la nuit, pour nous emmerder. De toute façon, plus personne ne passe chez nous, ni la famille, ni les amis, ni les ennemis, personne, à croire que l'on a la peste ou pire, mauvaise haleine depuis que l'on a mis, l'avertissement sur le portail de notre propriété : « ATTENTION A L'HIPPOPOTAME ! »

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Bon, moralité, si vous voulez avoir une vie en communion étroite avec la Nature, attendez-vous à avoir une vie de merde. Une vie à discuter philosophie avec un hippopotame qui, sans anthropomorphisme, mal placé de ma part, semble s'en foutre complètement et même éperdument. Et quand il daigne seulement vous répondre, vous verrez que ça frôle les pâquerettes à dix mètres sous terre. Vous allez finir par vous faire chier, à la longue avec votre hippo.

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Voilà, c'était ma rubrique, coup de gueule, pour dissuader tous ces Parisiens qui sous une influence tendance bobo écolo à la mord-moi l'eau, veulent prendre un hippopotame dans leur studio de vingt mètres carré. Pour info, sous son faux air débonnaire, l'hippopotame est l'animal le plus dangereux d'Afrique après le moustique des rosiers et ma belle-sœur par alliance, obédience casse-couilles.