ANNIE ET MOI

suemai

Annie, tu sais que je t'aime...

Je fus surprise lorsqu'il me contacta. Je ne reconnaissais pas sa voix. Pourtant, le rythme de ses paroles ne m'était pas étranger. Un peu comme une réminiscence, une relance. J'écoutais à la fois émue et amusée. Je répondais à ses questions avec curiosité. Puis, lentement un sentiment s'éveilla. Ça me donnait l'impression d'entendre respirer sa peau, ses lèvres me désirer. Puis, une envie s'immisça. J'avais de la difficulté à me contenir. Mon sexe me trahit soudain et, sans y réfléchir, je me caressai. Chacune de ses phrases me procurait un plaisir fou, une montée jouissive. Étendue sur le lit, nue, je m'adonnais aux douces saveurs de la chair, aux puissantes pulsions érogènes. Je lui laissai entendre mon souffle haletant. Il poursuivait de phrases candides, de petits mots hybrides. J'imaginais battre son cœur, vaste lieu des unissons. Touchant du doigt l'épicentre de mon organe, ma voix ne put se taire. Un silence questionneur se dressa. J'étais en nage et il le devinait. Sa voix saccadée me rendit une seconde fois heureuse. Je l'imaginais, étendue sur moi, son sexe aussi ferme et tendre que le chêne et le roseau. Tout doucement, il se glissait en moi. Nos langues se papillotaient; petites bulles à saveur d'extase. Puis, il reprit la parole. «Café de l'hôtel Duvernois, je t'attends.» Je me levai, vaporeuse. L'eau de la douche ruisselait sur mes mamelons qui se gonflaient aux limites de la démesure. Mon esprit vagabondait. Ma raison m'abandonnait. Je suffoquais, trépignante. J'enfilai un petit tailleur qui me moulait toute entière. J'omis ce stupide slip inutile...

CAFÉ DE L'HÔTEL DUVERNOIS

Assis à cette table, celle qu'il avait devinée à la perfection, il m'aperçût. Son regard tendre se posa sur moi. Je sentais mon corps s'affoler. Je pris place. Les mots se faisaient rares et les yeux se peignaient, vitreux. L'accolade n'aurait été que pure folie, comme s'exposer à l'impossible retenue. Je craquais. Nos mains jouaient les sages, mais nos pieds dansaient, volages. Alternance de sourires et de soupirs. Ennuagés des désirs du plaisir, nous nous offrions des retrouvailles inespérées. Après quelques verres, et plusieurs satisfactions d'un envoûtement sauvage, d'un commun accord, nous louâmes une chambre dans le même établissement. L'heure n'était plus à la marche, ni à la conduite. Un délire nous agrippa, s'installa. Plus de trois jours d'un amour à la vertu égarée, à la nudité paroxysmique. Je le dégustai enfin. Il me prit, tel un enfant suçant son premier bonbon. Ma voix s'érailla et dans un dense brouillard aux saveurs d'autrefois, le temps nous absorba.  

***

— Alors, Michou, on se commande une pizza et on regarde un film ?

— Oh oui, Annie, super idée !

(...)

— Bien, maintenant, c'est l'heure du bain petite canaille et au dodo.

— Non ! Non ! Annie, S'il te plait…

—Ah, c'est sans discussion, mon petit monsieur… tu devrais dormir depuis 30 minutes déjà. Je cherche ton pyjama.

— Tu me donneras mon bain ?

— Mais si. Retire tes vêtements, le temps que je revienne.

***

Je me souviens de son parfum et de ses mains potelées. Elle me frottait le dos, et j'ai aperçu ses seins. Ça m'a fait bizarre. Ils étaient tout neufs, tout ronds. Annie me donnait toujours mon bain. J'adorais ça et elle n'y voyait pas d'objections. On jouait aux charades et je lui posais des tas de questions. Ça la faisait rigoler. Dans un réflexe que je n'ai pu contrôler, je l'éclaboussai. Elle était trempée des pieds à la tête. Elle rigola un moment et me demanda de fermer les yeux. Elle retira ses vêtements et les déposa dans le sèche-linge. Puis, elle s'enroula dans une grande serviette et revint près de moi. Elle comprit vite que j'avais triché. Son visage prit un air sérieux. C'est à ce moment que je découvris ce que signifiait le mot érection. Me regardant toujours, elle retira tout et s'assit tout en face de moi, dans la baignoire. Je fixais son corps si beau. Soudain, elle me saisit sous les bras et m'étendit sur elle. Elle s'empara de mon pénis et le balada entre ses cuisses. Annie se masturbait. Je la bécotais et elle me laissait la caresser. Puis, je sentis la pression de ses doigts sur mon dos. J'entendis un petit cri et j'éjaculai pour la première fois. Nous demeurâmes dans cette position quelques minutes. Elle sortit, se rhabilla et me sécha. Puis, toujours silencieuse, elle me coucha et me borda. Un regard, un bisou sur le front et je ne la revis plus jamais. Je ne parlai à quiconque de tout ceci. Annie, je sais que je l'aimais. Je n'avais que dix ans et pourtant… Mon père m'annonça que j'aurais, désormais, une nouvelle gardienne, qu'Annie n'était plus disponible et à son grand regret, ajouta-t-il.

***

Me voici de retour auprès d'elle, après neuf longues années de silence, d'espoir et d'abstinence. Annie et moi.  

  • De belles retrouvailles pour un grand amour !!! bisous Sue.

    · Il y a presque 8 ans ·
    Moi rouge

    Lulla Bell

    • je t'avais ratée ma jolie et une bise toute spéciale

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      suemai

  • Le petit a bien grandi ...si j'ai bien compris ta nouvelle Sue ! Chaud, chaud, en tous les cas !

    · Il y a presque 8 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • et oui, 8 ans plus tard, Annie se perd dans les bras du petit garçon qu'elle ne pouvait aimer.. Ici, l'âme sœur conserve sa virginité. Les amants se retrouvent et la passion se réanime encore plus forte, grosse bise, Sue
      P.S. : Chaud, chaud les marrons^^

      · Il y a presque 8 ans ·
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      suemai

    • Bisous Sue !

      · Il y a presque 8 ans ·
      Louve blanche

      Louve

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