Aotearoa, Christchurch.

alison_pi

J'ai encore Christchurch en souvenirs. Lorsque au premier matin j'eus pris mon petit déjeuner perchée dans les hauteurs, loin de Paris. Je vous ai joint une photo... Profitez du voyage!

J'aurai toujours Christchurch en souvenirs. Tel un rêve imprononçable à l'époque où je m'étais défiée, à l'âge de 18 ans, d'oser partir loin de mes origines, loin de ma famille pour explorer l'inconnu. J'étais jeune et libre, indignée et sensible. 

J'avais décidé de fuir l'autorité et de ne plus rester condamnée dans les faux-semblants.
C'est ainsi que seule, silencieuse et confiante, je décida de partir explorer ces îles à l'âge de 18 ans.


Arrivée en catimini à l'aéroport de Christchurch en Juin 2009, j'avais pris l'initiative de contacter la veille de mon départ le propriétaire du cottage, afin de l'informer de l'heure et du numéros de mon vol.
Il s'était proposé, avec son épouse Shelley de m'accueillir pour ensuite m'emmener jusqu'à Church Bay, où nous y prendrions le petit déjeuner.    

Pour nous rendre jusqu'à destination, nous empruntâmes l'unique route praticable qui nous permis de rejoindre facilement Diamond Harbour en moins d'une demie-heure.
En chemin, je découvrais avec stupéfaction l'infini horizon qui se démasquait à chaque instant devant mes yeux. 
Pendant trente minutes, nous contournions de hautes et d'imposantes montagnes brunes aux sommets blancs.
Au centre de celles-ci j'apercevais de beaux et calmes lacs qui orientaient le tracé des chemins empruntés.


Lorsque nous arrivâmes à Diamond Harbour le ciel était dégagé mais le vent soufflait si fort que Tom, le propriétaire me proposa de se rendre à Lyttelton. Selon Shelley, la clarté de la lumière nous permettrait peut-être de percevoir l'alchimie de la nature.

"Haere tätou ! Here comes Lonely Planet", m'avait elle murmuré en allumant le contact de la camionnette. Nostalgique et curieuse j'hocha alors la tête pour faire signe que je les suivrai, de part l'envie de comprendre la mystérieuse appellation "lonely planet".

 C'est ainsi que Tom scruta un lieu où nous nous arrêtâmes quelques instants, en bord de route, afin d'observer avec entrain les reflets des montagnes sur l'eau bleu. 

"Lonely Planet", pensais-je dans ma tête lorsque je m'essaya au bord du lac.

J'observais les yeux grands ouverts les rayons du soleil qui s'échappait à travers quelques cumulus. Le spectre de cette lumière éclairait l'eau où l'on s'y noyait clairement dans un espoir transitoire d'associer à cette empreinte naturelle un véritable panorama irrésistiblement bouleversant.

Seule et silencieuse devant ce destin que je scrutais au loin, tel le miroir de mes souvenirs je m'en aller désirer l'espoir d'apercevoir de véritables images infantiles. Je me sentais vivante pour toujours. Ici et ailleurs, je démasquais l'unicité d'une matrice imprononçable.  
En un instant le destin se dévoilait devant moi par l'accumulation d'opposés souvenirs de mon enfance. Ces images inconscientes liées à la nature me permettaient de donner libre cours à mes émotions...

C'est alors que je compris au plus profond de moi le pouvoir de la nature, cet espace, l'horizon, la matière, tout ces éléments qui en s'associant en un instant me faisaient sentir un temps soit peu immortel, tel un saint sans dieu sur terre.


Dans cet insaisissable et inoubliable pays au nom imprononçable, nous paraissions seuls devant la grandiosité de ce mécanisme naturelle.


Une fois arrêtée en bord de route, Tom disposa la nourriture et son matériel de photo sur la table prévu à cet effet. Il nous rejoignit ensuite avant de s'asseoir auprès de Shelley, puis il attira son attention en lui adressant un affectueux baiser.

Je sentais que Shelley l'accompagnait dans ses sentiments puisque ils restèrent ainsi à contempler silencieusement la connivence de l'unicité et de leurs différences.

J'attrapa finalement mon carnet dans la poche arrière de mon jean et décida d'écrire quelques notes afin de respecter leur intimité:

Affectueuse Christchurch.
Je me souviendrai toujours qu'en passant par chez toi,
je me sentais comme chez moi, tout en étant ailleurs. 
Ici et ailleurs, 
la nature crée un paradis qui, 
dans l'ici bas infère sur mon état

Exprimer un sentiment de différence, ressentir la connivence d'hasardeux destins imminents, percevoir les nuances de couleurs au travers la prise de conscience de l'immensité de l'espace qui nous entoure, tout en étant capable de s'évader dans des souvenirs d'enfance que l'on pensait avoir oublié. Jusqu'au jour où l'on prend conscience que l'on va trop vite.

Au fond, puisse cela être plausible si je marche aux alentour de Christchurch, ici comme ailleurs, je remarquerai peut-être très vite que c'est un véritable lieu paisible où il fait bon d'y séjourner. 


Si tu te rends là bas,
Kia ora :
https://www.airbnb.fr/rooms/1893596?s=PT8N


Signaler ce texte