Arc-en-Ciel : Chapitre II, 2ème partie

Godness Alex

 

II – ‘‘L’envol des premiers mots.’’

Encore dans ces récits du monde, on voit que Lucifer est passé de l’adolescence à l’âge adulte et qu’il en a subit les conséquences. Sa seule préoccupation était la liberté de l’espèce humaine et de son accession à la conscience de sa vie terrestre pour profité des avantages de la vie et ainsi profité du bonheur qui l’entourait. Résolument contre la perfection banale d’un monde dérisoirement indéfini, Lucifer était contre l’idée Naturelle de l’enchaînement des humains au stade de l’heureuse ignorance qui donnait une stabilité au monde et rendait la palingénésie universelle seule maitresse de la destinée des humains.

Ce questionnement sur l’ensemble des choses du monde réel avait rendu celui-ci impropre au point que seul le savoir donnait l’impression de recrée la perfection innée du monde. Il était alors venu une fulgurance dans l’esprit de Lucifer, l’archange parfait ; dépassé la Perfection pour revenir au point zéro, au début de tout, avec comme seule arme dans ce monde véritable, la possession du Savoir qui grandissait à l’allure des siècles. Mille éons, le cœur aux aguets, les hommes s’étaient battus contre l’ignorance pour échapper au Monde.

Mais dans leur quête, encore sous le regard d’un Dieu méfiant, ils avaient toujours mal. Et ce mal était plus présent encore à mesure qu’ils savaient ; ainsi ils firent des secrets et les enterrèrent dans des tombeaux muets. En voulant protéger les sépultures d’un savoir grandissant, ils étaient reclus dans leurs maisons. Ces Eglises qui jalonnaient l’Europe et puis le monde eurent raison d’eux, au terme de toutes ces choses.

Il n’y avait réellement rien d’intéressant dans cette classe de gens, car il n’y avait pas d’histoires intéressantes à raconter. Sans se chercher de problèmes, ils ne pouvaient y avoir dans les conversations que des anecdotes d’un autre monde, que ce soit celui domestique ou virtuel, et cela même n’avait pas la même saveur que les problèmes véritables du cœur des humains. Afin de permettre le déclenchement de la parole et des mots, ceux véritables qui s’encrent dans la chaire jusqu’à dépérirent par l’oubli, il fallait mettre en œuvre une formidable mosaïque de sentiments colorés par l’inexactitude des détails, aboutissants généralement à un tout parfaitement cohérent dans son exposé de l’incompréhensible jeunesse.

Il faut bien admettre que Chris n’avait aucune expérience encore des mots qui touchent la sensibilité des gens. Encore, le verbe « aimer » n’avait d’intérêt que pour parler d’une musique en vogue, et le verbe « vivre » était constamment suivi de fautes d’orthographes orales. C’est dans cette manipulation totalement foireuse de la langue que sa première année de Lycée avait débuté, et non que cela fusse un drame insurmontable, il fallait bien admettre là aussi que si Chris avait eût cette expérience, il aurait eût tout loisir d’en profiter pour arriver à ses fins. Non parce qu’il était méchant, ou tout bonnement mauvais, mais simplement parce que la nature régit l’Homme de cette manière. L’intérêt pour soi est à première vu si grand que dans toutes réalisations humaines, il y a ce soupçon de liberté qui balance au monde l’idée générale qu’il est toujours préférable de vivre pour soi quand on le peut. La banalité affligeante de l’entourage de Chris ne le laissait cependant pas indifférent à ces principes de ‘‘vivre-pour-soi’’. Personne n’avait à  dire quoique ce soit. Tout le monde n’avait rien à dire.

Seul, il avait dans le creux de son âme des phrases, des tirades, de longues choses à dire mais n’avait toujours pas trouvé de mots suffisamment correctes pour énoncer sa vision du monde. Ce qu’il ne savait pas, outre le fait que son seul manque était un manque de Verbe, c’était que la plupart des jeunes ressentaient exactement ce sentiment de vide face à la parole. Toutes les conversations qu’il avait pu avoir avec Quentin, et d’autres, comme Salma ou Hervé, n’avaient eût de consistance que dans l’instant présent. Car ce futur qui attend Chris n’avaient aucunes traces d’une Salma ou d’un Hervé, bien que ces noms puissent alors êtres encore associés à des têtes. Tout les mots gaspillés dans ces conversations avaient eues cependant une utilité momentanée, car elles avaient crées le tissu relationnel qui permettait une socialisation des gens, permettant ainsi de réduire les statistiques de suicide de beaucoup.

C’est début Novembre que les mots allaient prendre leur revanche sur Chris. Ce mois était chargé de nouvelles différentes, certaines anodines comme l’annonce de la mort du mari de Liliane Bettencourt, et d’autres comme les affrontements de Villiers-le-Bel entre les jeunes et les forces de l’ordre. L’inutilité flagrante de ces informations pour les jeunes avait raison de la multitude de choses qui constituaient le monde dès qu’elles se furent savoir. Car il y avait une pléiade d’informations entre les jeunes, dont l’intérêt global frôlait de peu le vide, ces interactions sur les choses de la vie.

Des « ça va ? » lancés au hasard, découlait parfois la longue histoire sur l’origine du mal. Mais ces informations de base, dans tout ses sens, n’avait qu’un intérêt relatif à une personne externe à la complexité de l’adolescence. En perdant les notions que l’enfance n’a pas encore, l’Adulte s’éloigne de ces considérations. Seul, l’Adolescent essaye d’ingérer la structure de son environnement pour le transposer à lui-même, et ainsi rendre toutes les informations qui transitent à travers lui sous son unique contrôle.

Il y avait juste un « bug » dans ce système inintelligible : Chris n’avait pas prévu de recevoir des informations qu’il ne comprendrait pas ou n’imaginerait pas. Il ne pouvait ainsi rien en faire, et en ne pouvant les ingérés, il laissait rouiller sa propre structure interne. En manque de cette source de renouvellement, les choses se bloquaient.

C’est là que sa vie s’arrêta de se questionnée sur le présent et le monde au dessus de sa tête. Il était désormais confronté à un problème qui allait modifier son présent de demain.

Outre les amis du lycée, et même en dehors des amis d’autres lycées, Chris avait lui aussi rencontrés des gens dont il se disait « ami » sur Internet. Grande révolution parmi tant d’autres dans le domaine des communications, Internet avait propulsé les mœurs de l’humanité dans les domaines virtuels. Comme dans ces premiers temps où les gens n’étaient que des bribes de mots par écrans interposés, les relations n’avaient aucune équivalence physique. Mais dans ces années de Lycée, il y avait bien plus que de simples paroles jetées au fond du gouffre sans fond du désintéressement humain pour la réalité. Avec le début des premières véritables histoires, et dès premiers débuts de la vie courante, Internet permettait d’exposé au monde ses faiblesses dans l’anonymat quasi-total que lui donnait cette inconsistance des mots.

Au-delà de toute limite du mensonge et de la vérité, les jeunes, comme les plus âgés, avaient trouvés une feuille sur laquelle ils allaient écrire leurs songes. La libéralisation des pensées allaient ainsi prendre un essor dépassant de loin les premiers temps de l’Humanisme et des mouvements intellectuels de la Renaissance, puisqu’il y avait là des échanges de mots, de sens, de sons, d’images, d’idées, sans restrictions ou presque, et le tout parfois dans un ensemble concret qui dépassait les limites dont le Cinéma avait parfois les marques, tellement le répertoire était vaste et international. Les cultures pouvaient ainsi non se confrontées comme elles le furent auparavant, mais réellement êtres étudiées et glorifiés au même niveau qu’elles ont toujours été mal vues, mal comprises et rejetés par l’ethnocentrisme universel qui caractérise l’espèce humaine.

Ainsi, ce phénomène donnait à la jeunesse de nouveaux outils de réalisation de soi-même. Bien sûr, ces outils n’avaient rien d’exceptionnellement bon ou mauvais, mais leurs conséquences finissaient toujours par détruire un peu plus l’esquisse faite par l’enfance. L’apparition massive des sites pornographiques avaient engendrés une société plus libérée chez les jeunes mais aussi, de ce fait, plus obsédée par les plaisirs qui la rendaient de moins en moins captivée par le sort qui l’attendrait au final. Comme une nouvelle ère du libertinage, celui-ci qui avait déjà sévit pendant l’après-guerre, notamment lorsque les tensions entre les différents régimes du monde s’affaissaient pour laisser les gens respirés, ceux-ci avaient de plus en plus de facilité à laisser aller leurs tentations et surtout leurs hormones. Ils ne se privèrent pas d’ailleurs, et chaque jour un peu plus les usages étaient oubliés pour faire place à de nouveaux, et l’expansion du SIDA dans le monde avait été la punition de la nature sur ce changement brutal des habitudes humaines.

Dans cette remise en contexte du monde, à l’adolescence, on peut voir comme les choses changèrent du petit paradis de l’enfance à l’enfer naissant sur Terre. Dans ce mythe d’Adam et Eve, il y a une réalité qui s’applique encore de nos jours. Car l’apparition sur Terre de la vie humaine est véritablement issue de l’innocence même, incarnée par une déité qui logiquement pourrait être l’âme même du monde.

Cette innocence se trouve être le fondement même des humains au tout début de leur existence, car sans savoir ce que le monde réserve, l’intelligence humaine ne peut produire des idées et du savoir. Sans ce matériau essentiel qu’est la curiosité, l’Humain reste dans cet Eden ou seul le Bonheur est un Savoir parfaitement su. L’enfance regrettée est pour cette jeunesse l’Eden formidable qui a été détruit par cette furieuse envie de connaissance qui a jaillie des hommes un jour ou le Soleil s’est couché.

Car dès lors que le monde est plongé dans ces ténèbres délectables, les neurones surchargés d’humanité des hommes font preuve d’une véritable furie pour savoir ce qui va se passer le jour revenu. Et tant que celui-ci n’arrive pas, les hommes torturés par la peur de l’Astre absent font leur possible pour saccager le monde de leur existence. Car cette folie les rends tellement fous, que leur innocence meurt. La jeunesse, entre deux, voit cet Eden mourir et comprend aussi qu’il meurt pour des raisons qui pourraient paraître bonnes. Mais elle n’est alors qu’au stade de la Question, celle qui germât dans la tête de Lucifer.

Ses parents décidèrent de déménager plus tôt que prévu en se rapprochant d’un hôpital de ville pour ainsi permettre à Jérémy de suivre des séances de rééducation dans les meilleures conditions. Comme un couteau, la nouvelle fut tranchante. En peu de temps, la famille avait remballé son silence et mis le reste de ses souvenirs dans une montagne de cartons plus ou moins fragiles. C’est dans la banlieue d’une grande ville que la Terre allait recommencée à tournée pour Chris. Loin de toute cette campagne qui lui donnait de l’herbe jusqu’au bord des yeux, il était désormais confronté aux voitures, aux motos et surtout, plus dangereux que tout ces transports, aux gens. Entre ces cloisons de béton, d’idées et de bruit, il allait revivre et repartir d’un point plus proche du zéro qu’il n’aurait été capable d’atteindre seul, dans cette herbe stupidement verte. Il ne voyait même pas que cette même herbe avait été le sol de son enfance. Il n’en avait retenu que les souffrances.

Outre les amis du lycée, et même en dehors des amis d’autres lycées, Chris avait lui aussi rencontrés des gens dont il se disait « ami » sur Internet. Grande révolution parmi tant d’autres dans le domaine des communications, Internet avait propulsé les mœurs de l’humanité dans les domaines virtuels. Comme dans ces premiers temps où les gens n’étaient que des bribes de mots par écrans interposés, les relations n’avaient aucune équivalence physique. Mais dans ces années de Lycée, il y avait bien plus que de simples paroles jetées au fond du gouffre sans fond du désintéressement humain pour la réalité. Avec le début des premières véritables histoires, et dès premiers débuts de la vie courante, Internet permettait d’exposé au monde ses faiblesses dans l’anonymat quasi-total que lui donnait cette inconsistance des mots.

Au-delà de toute limite du mensonge et de la vérité, les jeunes, comme les plus âgés, avaient trouvés une feuille sur laquelle ils allaient écrire leurs songes. La libéralisation des pensées allaient ainsi prendre un essor dépassant de loin les premiers temps de l’Humanisme et des mouvements intellectuels de la Renaissance, puisqu’il y avait là des échanges de mots, de sens, de sons, d’images, d’idées, sans restrictions ou presque, et le tout parfois dans un ensemble concret qui dépassait les limites dont le Cinéma avait parfois les marques, tellement le répertoire était vaste et international. Les cultures pouvaient ainsi non se confrontées comme elles le furent auparavant, mais réellement êtres étudiées et glorifiés au même niveau qu’elles ont toujours été mal vues, mal comprises et rejetés par l’ethnocentrisme universel qui caractérise l’espèce humaine.

Ainsi, ce phénomène donnait à la jeunesse de nouveaux outils de réalisation de soi-même. Bien sûr, ces outils n’avaient rien d’exceptionnellement bon ou mauvais, mais leurs conséquences finissaient toujours par détruire un peu plus l’esquisse faite par l’enfance. L’apparition massive des sites pornographiques avaient engendrés une société plus libérée chez les jeunes mais aussi, de ce fait, plus obsédée par les plaisirs qui la rendaient de moins en moins captivée par le sort qui l’attendrait au final. Comme une nouvelle ère du libertinage, celui-ci qui avait déjà sévit pendant l’après-guerre, notamment lorsque les tensions entre les différents régimes du monde s’affaissaient pour laisser les gens respirés, ceux-ci avaient de plus en plus de facilité à laisser aller leurs tentations et surtout leurs hormones. Ils ne se privèrent pas d’ailleurs, et chaque jour un peu plus les usages étaient oubliés pour faire place à de nouveaux, et l’expansion du SIDA dans le monde avait été la punition de la nature sur ce changement brutal des habitudes humaines.

Dans cette remise en contexte du monde, à l’adolescence, on peut voir comme les choses changèrent du petit paradis de l’enfance à l’enfer naissant sur Terre. Dans ce mythe d’Adam et Eve, il y a une réalité qui s’applique encore de nos jours. Car l’apparition sur Terre de la vie humaine est véritablement issue de l’innocence même, incarnée par une déité qui logiquement pourrait être l’âme même du monde.

Cette innocence se trouve être le fondement même des humains au tout début de leur existence, car sans savoir ce que le monde réserve, l’intelligence humaine ne peut produire des idées et du savoir. Sans ce matériau essentiel qu’est la curiosité, l’Humain reste dans cet Eden ou seul le Bonheur est un Savoir parfaitement su. L’enfance regrettée est pour cette jeunesse l’Eden formidable qui a été détruit par cette furieuse envie de connaissance qui a jaillie des hommes un jour ou le Soleil s’est couché.

Car dès lors que le monde est plongé dans ces ténèbres délectables, les neurones surchargés d’humanité des hommes font preuve d’une véritable furie pour savoir ce qui va se passer le jour revenu. Et tant que celui-ci n’arrive pas, les hommes torturés par la peur de l’Astre absent font leur possible pour saccager le monde de leur existence. Car cette folie les rends tellement fous, que leur innocence meurt. La jeunesse, entre deux, voit cet Eden mourir et comprend aussi qu’il meurt pour des raisons qui pourraient paraître bonnes. Mais elle n’est alors qu’au stade de la Question, celle qui germât dans la tête de Lucifer.

Chris quitta alors sa vie pour découvrir un nouveau monde, plus près de la grande ville, plus près de ses ambitions… Découvrir le sens du monde pour contrôler le sien intérieur.

  • Un très beau texte, la mise en exergue du mythe de la chute de l'archange et de la sortie du paradis est très juste ici. Je rejoins juste Iktomi sur les quelques obstacles à la lecture... Une bonne relecture s'impose, je pense....

    · Il y a environ 12 ans ·
    120x140 image01 droides 92

    bleuterre

  • Je crois que j'imprimerai ces publications pour suivre plus facilement.

    · Il y a environ 12 ans ·
    Sdc12751

    Mathieu Jaegert

  • C'est d'une grande intelligence et d'une lucidité sans concession dans laquelle je ne puis que me reconnaître, mais si tu veux me faire un grand plaisir, relis-toi avant de poster, ça te permettra d'éliminer de nombreuses petites scories indésirables (fautes d'orthographe et d'accord) qui gâchent un peu le plaisir de la lecture.

    · Il y a plus de 12 ans ·
    Lange02b

    Johann Christoph Schneider

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