Art's pathway

la-rose-blanche

-Ma chérie, bouge ton pinceau plus lentement. Tes lignes doivent être parfaitement nettes. Et puis là, fais se chevaucher les bandes de peinture pour recouvrir l'ensemble de la surface sans laisser de blancs. Voilà, c’est parfait.

Madame Newton de la Faculté des Arts de Manhead secoua ses boucles grisonnante en signe d’admiration, devant le chef d’œuvre que sa petite protégée représentait sur sa toile de peinture. Il s’agissait d’un magnifique chalet de bois égayé de fleurs rampantes ou disposées dans des pots.

-Vous pensez que ça va leur plaire ? demanda la jeune enfant.

-Oui, beaucoup ; la rassura-t-elle.

Agée seulement de treize ans, la jeune écolière rousse venait de gagner sa participation au Camp des Créations Nouvelles organisés tous les deux ans par l’Université de Manhead. Elle avait bondit de joie lorsque Madame Newton lui avait confirmé sa sélection à ce camp.

Son petit visage rempli de tâches de rousseur lui adressa un sourire timide et roula ses adorables petits yeux bleus avant de demander : -Comment c’est là-bas, Madame ; vous qui y étiez ? Madame Newton s’assit sur un fauteuil et attira la jeune fille sur ses pieds.

-Comment c’est, ma chérie ? Commença-t-elle dans un soupir. J’en garde encore un souvenir très net. Je dois avouer qu’au départ j’avais peur. Je me demandais comment ce serait là-bas. Je me disais que je ne serais pas capable de survivre deux semaines loin de ma famille. Heureusement que je suis partie avec ma meilleure amie. Nous étions comme des sœurs et le voyage que nous avons fait ensemble nous a davantage rapprochées.

La vieille dame sourit aux souvenir qui se précisaient dans son esprit.

-Nous avons pris le train de la gare et quand j’y pense, j’ai failli arriver en retard, tellement j’étais surexcitée. Très vite, j’ai retrouvé mon amie, Cindy. La veille on avait décidé de porter des robes de même couleur. On s’est assis ensemble dans le même compartiment. Le voyage était parfait ; c’était la première fois que j’empruntai le train et que j’allais si loin. Alors je trouvais que tout était très beau, magnifique, parfait. Depuis la fenêtre du train, nous nous sommes régalées des merveilles de la nature. Nous avons traversé une plaine vaste parsemée de petits cailloux, et là j’ai vu des animaux que j’ai trouvés bizarres.

-Comme des lézards ?

-Oui ma chérie. Mais ils ne faisaient que leur ressembler. En tout cas, de mon point de vue ; car, j’étais comme dans un rêve. -Comment était le camp ? -Beau. C’était le seul mot qu’elle avait trouvé pour décrire tout ce qu’elle avait vécu au camp. Tout avait été parfait dès leur arrivée, une cinquantaine d'élèves venus de tous les recoins du Pays. on avait prévu des chambres spéciales, des salles de peintures spéciales, une vaste salle à manger; tout lui avait semblé spécial; même ses immenses jardins parfaitement entretenus pour stimuler leur créativité et leur imagination.

En relatant les meilleurs instants de cette épopée, la vieille dame se dit soudain que bien de choses avaient changé, beaucoup de temps avait passé. C'était à d'autres de porter leurs rêves et leur avenir vers l'art. C'était à d'autres de briller./.

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