Partir.
sauzki
Je pars, c’est décidé, maintenant, je ne peux plus attendre, je ne veux plus attendre. Je dois quitter cette vie, changer de quotidien et respirer un peu. Je ne supporte plus d’être immobile à regarder le temps, bloquer là, devant un écran, dans l’attente d’un lendemain identique à hier.
J’ai envie de mouvement, d’air sur ma peau, de paysage déroulant devant mes yeux et de visages nouveaux. J’ai envie de ne plus savoir où j’étais hier et choisir où j’irai demain.
Je vais partir au sud et marcher pour profiter de chaque village, route, colline. Je veux prendre le temps de vivre dans ce voyage, respirer l’air et sentir le parfum de chaque forêt, dormir où je veux au pied du plus bel arbre.
Puis j’arriverai près de la mer un matin, la lumière sera blanche, éblouissante. Je serai seul, le sable sera doux et encore humide de la nuit passée. Pris par le silence j’écouterai le mouvement des vagues, longtemps.
Alors je prendrai un bateau pour traverser. Je serai cerné d’eau et ne verrai plus que l’horizon vide de terre. Je regarderai le soleil naviguer au-dessus de moi et le sel sécher sur ma peau. Après le jour, la noirceur de la nuit sera là, pleine d’étoiles et de songes obsédants.
De l’autre côté, je serai attendu par de nouveaux paysages, je ferai connaissance avec la chaleur et d’autres vies, d’autres lieux envahissant ma route.
J’apprendrai de l’autre et des kilomètres qui défilent, mon ancienne vie devenant un souvenir oublié.
Un soir, fatigué de ma journée je te verrai peut-être, nos routes se croisant sur ce minuscule point du globe. Imprévisible rencontre dans l’immensité du voyage. Tu seras là nous parlerons. J’aimerai tes yeux et ton rire, tu me comprendras. Tu me parleras et je toucherai ta peau. Alors nous partirons encore ailleurs, plus loin à deux, plus intense. De nouveaux paysages rempliront nos corps et nous continueront à avancer vers après, sans contrainte, sans prévoir, sans savoir.
Le temps passera sans se faire remarquer. Nous serons pleins d’images et de mots, de frissons et d’instants. Rien ne pourra plus nous arrêter dans ce mouvement infini, rien ne freinera notre volonté de voir ce qui existe derrière la colline d’après, juste après cet arbre un peu plus loin…
J’éteins mon ordinateur, il est l’heure de rentrer chez moi. La réalité est toujours là.
Le blues de la vie moderne et la vacuité, ah... la vacuité. Comme je vous comprends.
· Il y a plus de 11 ans ·Giorgio Buitoni
Le blues de la vie moderne et la vacuité, ah... la vacuité. Comme je vous comprends.
· Il y a plus de 11 ans ·Giorgio Buitoni