ATTIRE D'ELLES. Proésie érotique

Véronique Maitressfemme

Nos regards se sont croisés,

Insistants, enflammés.

Je lis dans tes yeux

Des envies secrètes

Comme un aveux,

Une invitation muette.

Je m’approche, décidée,

A faire céder

Cette belle

Citadelle.

Mes yeux plongés dans les tiens,

Mon visage contre le tien

Presque à le toucher.

Mon souffle contre tes joues, chaud comme le vent du désert.

Surprise, ta bouche s’entr'ouvre

Comme pour protester.

Mais aucun son ne sort

De ta gorge nouée

Mes lèvres se collent à ta bouche. Ma langue va chercher la tienne, souple comme une liane.

Nos salives se mêlent. Délice la saveur de ton envie.

Mon genou se faufile entre tes jambes. Ma main se pose sur ta cuisse.

Remonte lentement sur le nylon de tes bas

Jusqu'à cette peau tendre, douce comme la soie.

Nos langues se font plus vives. Ton souffle s’accélère.

Mes seins contre les tiens perçoivent la chamade de ton cœur qui  rythme notre folle sarabande. Ma main frôle ton sexe. Vaincues par cet assaut soudain,

Tes jambes s’écartent pour me laisser l’accès. Je masse tendrement à travers le fin tissu, dernier rempart de ta grotte secrète. Une douce chaleur envahie ton corps qui frémit contre le mien.

Je sens venir la douce moiteur d'une nuit tropicale, pleine de promesses et de désirs voilés.

Je veux prendre mon temps. Profiter de chaque seconde. Savourer cet instant de grâce.

Je perçois un trouble profond,

Une supplique, un aveu

Un coupable abandon.

De mon autre main je dégraffe ton corsage puis libère de leur nid douillet chaque sein palpitant.

Jaillissant de leurs brunes aréoles

Tes tétons fremissants

Se cabrent comme des chevaux affolés.

Lentement je me coule contre toi ;

Gobe chaque fraise des bois.

Ta bouche gazouille de sons mélodieux.

Un cantique  destiné

je ne sais à quel dieu.

Sous ta jupe retroussée

mes mains font glisser

quelques grammes de dentelles,

finement ajourées.

L’une caresse tes fesses, les masse, les griffe sans rien oublier.

Elle se fait indiscrète, insistante mais légère, jusqu’aux confins de ton intimité,

Sur cette délicate fleur sombre, trop souvent délaissée.

L’autre se moule sur ton sexe mouillé

Ecarte les fines lèvres pour lentement s’y glisser.

Comme dans un fruit mure, gorgé de jus liquoreux

Qui m'encourage, intrépide, à visiter ce lieu.

Les fines parois s’entrouvrent, veloutées et luisantes comme du satin

Ton corps se cambre et tremble sous mes mains.

Agenouillée devant toi je colle ma tête contre ton ventre brulant.

Le couvre de baisers fiévreux,

Ma langue tendue plongeant

dans ce fruit merveilleux.

Je me délecte de son gout sucré, salé, iodé,

De ses senteurs marines et de sous bois mouillé.

Sans relâche je lèche ce coquillage, apporté

Par une généreuse marée

Et qui s’ouvre d’avantage pour me remercier.

Mes doigts sur ton œillet

S'activent à le dompter.

Sa corole enfin apprivoisée,

Ouvre ses pétales pour me laisser passer.

Doucement, je glisse dans les ténèbres de ce passage étroit,

Comme une épée brulante retourne à son fourreau.

Sur l’autre front, deux doigts remplacent ma langue dans cette grotte aux mille parfums. Mes lévres avides aspirent ton bouton rose.

Il roule dans ma bouche, toute cagoule baissée,

Heureux, épanoui, toute tête dressée.

Sur ma nuque, tes mains se posent

Et m’imposent

Un rythme lent, puis endiablé.

Je m’enivre de tes murmures, de tes cris étouffés.

Je t’aspire toute entière, le visage maculé

De ta mouille parfumée.

Secoué par la folle cadence,

le corps en transe.

Ton ventre s'est embrasé.

Par les spasmes, foudroyée,

Tu te surprends à hurler.

Je bois alors à petites lampées,

Chaque goutte de ton plaisir.

Sur le sol, allongées,

Heureuses et comblées,

D’un amour merveilleux

Nous restons enlacées

Les yeux dans les yeux,

Prêtes à recommencer.

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