Au boulot, Chômette (extrait 2)

Deuxième extrait de mon livre humoristique sur le chômage "au boulot, Chômette !"

Avertissement !

« Je forme une entreprise qui n’eût jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. » (Les confessions, Jean-Jacques Rousseau).

En fait, Jean-Jacques, sans vouloir t’offenser… Je ne sais pas comment tourner cela…

Le lecteur veut du concret, pas des récits romancés et ponctués de mots que l’on ne trouve que dans les dictionnaires. Et c’est là que j’interviens. Je suis ton anti-toi, et je vais confesser ma vie de demandeuse d’emploi dans sa plus stricte vérité.

Je préviens immédiatement les littéraires avertis qu’ils risquent de ne pas apprécier du tout « au boulot, Chômette ! ». Heureusement, avec la prose de Jean-Jacques Rousseau confortablement rangée dans leur bibliothèque, ils iront vite laver l’affront d’avoir commencé à parcourir les premières lignes des Confessions façon Chômette.

Il n’est pas question de vous promener, chers lecteurs dans les pages du Petit Larousse, mais plus de vous faire sourire de votre situation, surtout si vous êtes confrontés à la phrase psalmodiée par tous les recruteurs : « mais vous êtes surdiplômé, Monsieur ! ».

Dès les premières lignes, vous voilà prévenus, chers lecteurs. Entrons dans le vif du sujet et voyons, jour après jour, l’évolution de mes recherches…

Mardi 14 septembre

Voilà… Je suis devant la feuille blanche, les touches du clavier frémissent… de peur. Il y a de quoi : une demandeuse d’emploi a décidé de rédiger ses histoires de non-boulot sans prise de tête.

Je ne suis pas experte en livres, mais je pense qu’en toute logique, je devrais me présenter, histoire de montrer que j’assume tout ce que je vais écrire de A à Z.

Je passe mes journées à chercher du boulot et à attendre désespérément qu’une bonne âme mette en ligne THE annonce, celle qui fera frémir mon cœur, un peu comme un beau garçon, riche, entier et sincère… Vous voyez où je veux en venir. J’attends toujours.

Je viens de me rendre compte que je ne me suis pas encore présentée et vous devinez donc déjà mon problème : je m’éparpille (est-ce pour cela que je ne travaille pas ?)

Je pense qu’il faudrait chercher la réponse auprès des recruteurs qui m’ont fait passer les entretiens. Eux, ils s’en fichent, ce sont les diplômes et l’expérience qui les intéressent, j’ai les deux et pourtant…

Bref, je me disperse, le doute n’est plus permis sur la question. Et cela ne fait pas avancer mon projet « trouver un travail rapidement ».

À moins que cela ne soit mon côté fofolle que les recruteurs ressentent, mais là, ils feraient plus fort que The Mentalist de TF1 (vous savez le blondinet sexy qui devine que vous avez un amant parce que vous tripotez votre bague à l’envers et que vous touchez votre mèche de cheveux en présence dudit amant qui, lui, n’y prête pas attention).

Parce que deviner que j’ai un côté chien fou alors que je viens toujours en entretien habillée de manière décente et avec propos cohérents, en tentant de me rappeler de mes cours de PNL pour décoder ce que pense mon interlocuteur avant qu’il ne se serve lui-même de ce processus pour me décrypter, ce serait vraiment une prouesse digne de remplacer ce bon Simon Baker, qui, pourtant, détient la palme de l’intelligence émotionnelle.

Désolée, je m’emballe. J’espère que vous aviez pris votre respiration pour lire la phrase qui précède.

Pour ceux qui ont noté que je ne me suis toujours pas présentée, bravo, vous êtes perspicaces, vous pourriez postuler chez les Experts alors, je ne vous fais pas plus attendre…

De toute manière, cela ne change en rien le problème qui reste le même : pas de boulot pour Delphine, qu’elle s’appelle Simone ou Pamela, il n’y a rien, nada (quoiqu’avec Pamela comme prénom et une crinière blonde, j’aurais peut-être plus mes chances, il faudrait que je pense à partir de l’autre côté de l’Océan).