au temps des saisons(pas inédit)
elisabetha
Après tant de jours gris perdus dans la monotonie le printemps s'était éclos. Le soleil touchait la peau. Les corps et les âmes se remettaient à rêver et à aimer.
Elle essayait d'oublier l'hiver et redoutait déjà l'été. Elle détestait les voyages au soleil, le corps fourbu de chaleur, la soif insatiable et la sueur sur sa nuque.
Le soleil la consumait. C'était comme si l'amour se mourait, la vie se retirait, que seul la mer et la violence des vagues pouvaient lui restituer cette énergie perdue.
Le matin quand il y avait encore un peu de fraîcheur, son regard contemplait cette ligne bleue où le ciel et la mer se confondent. Elle se rêvait elle, si fragile, dans l'espace infini.
A l'heure de midi recommençait la torpeur. Elle attendait alors le soir, avec le vent, avec les paysages fous des nuages fondus dans la nuit.
Elle guettait la lune, s'apaisait de ses formes rondes, s'imaginait la toucher, dormir sur son lit de brumes.
Puis la nuit tombait. Alors commençait une autre vie, celle de ses voyages dans l'univers fantasque du jeu. Dans la salle ouatée des casinos, hommes et femmes se rejoignaient dans une tension avide. Ils ne se regardaient plus, mais s'accompagnaient, s'offraient à cette volupté du jeu où l'argent n'était plus qu'un éclat de rire ou un frisson de colère.
La boule tournait, indifférente, incessante. Les jetons se déplaçaient, ilots de toutes les couleurs. Quand elle le pouvait, elle choisissait le rouge.
Rouge: couleur de la vie et la mort. Ce grand voyage de la nécessité et du hasard, dans lequel elle se plongeait, poitrine trop dénudée, bouche frémissante, douleur dévoilée dans l'imminence du plaisir.
je prends tout
· Il y a plus de 8 ans ·Susanne Derève
on s'y croirait !
· Il y a plus de 8 ans ·Susanne Derève
au casino? Ou dans la ronde des saisons? Ou dans la description d'une liberté des sens? Ou dans la jouissance de ces vibrations qui habitent toutes les passions?
· Il y a plus de 8 ans ·elisabetha
Bien vu Elisabetha ...
· Il y a plus de 8 ans ·marielesmots
Le printemps et l'automne sont à mon goût les deux saisons les plus agréables ... je suis comme toi ... la grosse chaleur , très peu pour moi ... C'est beau cette langueur et l'excitation du jeu ... pas sans risques toutefois ... à dose raisonnable ...
· Il y a plus de 8 ans ·marielesmots
serais je si nuancée, et littéraire si j'étais raisonnable? La raison ne m'a jamais intéressée.
· Il y a plus de 8 ans ·elisabetha
L'enfer et la jouissance du jeu tout à la fois ! ...Avec le soir, l'apaisement, la fraîcheur ...alors la fièvre du jeu la prenait !
· Il y a plus de 8 ans ·Toujours vos mots superbes, tes mots superbes Elisa !
Louve
merci Martine. Ton poème sur la passion a continué à vivre en moi plusieurs heures après sa lecture.
· Il y a plus de 8 ans ·elisabetha
Merci Elisa !
· Il y a plus de 8 ans ·Louve