AUJOURDHUI J’AI MOURU

suemai

Ce qu'elle embrasse bien et je tairai la suite… hum !

Aujourd'hui, j'ai mouru…

Tout de même effrayant de mourir, comme on l'appréhende tous, qu'est-ce qui nous attend de l'autre coté : Un dieu en maillot de bain, un diable en Smoking et un pierrot souffrant d'hypermétropie avec cataracte avancée ? La vache, pas jojo le tableau. Ça ne donne pas envie de crever.

Ça me rappelle cette phrase de Claudio Baldayo, écrivain Polonais, naturalisé, dont la mère était Japonaise et le père Égyptien. Une phrase tirée de son roman intitulé, «Atchoum» : « Vaut mieux mourir sa vie que vivre sa mort » (1)

En fait je n'ai jamais vraiment saisi ce qu'il tentait de dire. Et quel titre ce bouquin… vous en conviendrez.

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Un infarctus est défini par la mort brutale et massive de cellules (nécrose irréversible d'une partie d'un organe), en rapport avec un manque d'oxygène. L'adjectif en rapport est infarci. Il s'agit également d'infarcissement. (2)

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Aujourd'hui, j'ai mouru…

Tout de même sympa, malgré cet effet de suffocation. L'ambulance, le SAMU si vous préférez, a fait diligence, un véritable western. Une jolie infirmière s'est penchée et m'a couvert de plastrons pour un monitoring d'urgence. Elle était particulièrement jolie et je pouvais apercevoir, non… voir ses nichons. Comme je suis, plutôt, étais, lesbienne en manque, l'idée de toucher ces mamelles généreuses m'a transpercé l'esprit. J'ai joué les mortes un peu convulsives et j'ai pu tripoter tout mon sous. Elle rigolait et a prononcé tout haut :

— Ah ça, elle me plait bien cette petite, dommage quelle soit à l'agonie.

Pas de chance, une prospecte tardive. Mais mes convulsions empirèrent, mues par toute cette passion. Je me suis régalée. Elle gloussait. Il est vrai qu'une agonisante a tous les droits. Donc, où est le mal. Au bord du trépas, je risquais à tout moment, de me retrouver devant la vierge Marie et de devoir tout lui expliquer. Drame, s'il en est un. La pauvre. Et hop, me voici en civière et transportée par trois costauds, comme si je pesais 100 kilos. Par chance, l'infirmière me tenait la main.

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Le mot lesbianisme est souvent utilisé pour décrire l'attirance sentimentale et sexuelle entre deux femmes. On parle aussi d'homosexualité féminine pour qualifier cette attirance, ou parfois de saphisme, voire de tribadisme (terme désuet et généralement péjoratif). (3)

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Aujourd'hui, j'ai mouru…

Ils m'ont plaquée sur un lit et voici que débute la course (en civière, roues non-alignées). Une poire sur le visage, je n'arrive plus à respirer. Le machin truc, vous savez le (bip-bip-bip) à plein tube, ne manque que Pavarotti; au fait je vais le rencontrer bientôt. Cool. Les soins intensifs m'attendent. Le truc que personne ne veut «vivre.» Transfert de lit, retrait de mes vêtements, à poils devant un voyeur diplômé, deux infirmières pas sexy, un monitoring à éveiller un ours en hibernation. Ceci, crie l'un, cela crie l'autre. Non mais qu'ils s'entendent, il ne voit pas que je suis au plumard… désolée, au plus mal.

— Mais où se trouve le docteur Doucet ?

Pas vrai, me voilà entre les mains d'un bébé-doc, l'interne, le zélé de première, l'abusif, l'obstiné. J'ai tenté, à mon tour, de crier le nom de ce docteur Doucet, mais au travers de toute cette tubulure, je n'y pouvais rien. Ce que je m'ennuie de cette gentille infirmière.

— Défibrillateurs !

Ah non pas ça, je vais calciner. Moi qui rêvais d'une mort digne, bien étendue dans mon cercueil de chêne, à me laisser contempler, dans un salon funéraire tout fleuri.

— Tu as vue Germaine, comme elle rayonne. On la croirait toujours vivante…

Ce qu'elles disent n'importe quoi : JE-SUIS-MORTE. Vous entendez ! Mais évidemment, comme je suis morte, on ne tient plus compte de mes propos. Saleté de lèvres cousues.

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L'embaumement désigne l'ensemble des techniques visant à conserver les corps des personnes mortes dans un état plus ou moins proche de celui qu'ils avaient étant vivants. (4)

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Aujourd'hui, j'ai mouru…

Attention, un, deux, trois, et vlan. Alors là, la nuque craquelle et mon corps lévite un bon trois secondes. Ce que ça fait mal, on est obligé de torturer une mourante. C'est du sadisme sans maso, enfin je crois. 

— Rechargez vite!

Voyez ce que je disais : un emplâtré de zélé. Il va me roussir pour de bon. Je réussis un crachat. Il s'essuie et ne tient compte de rien. Putain de professionnel. Ils enseignent ça en médecine. Beurk. "J'te pisse à la raie" que j'lui crie, dans ma tête évidemment.

Pas vrai voilà ma petite infirmière de l'ambulance qui réapparaît. Je mouille. Toute nue, ça dégouline. Je suis réellement en manque. Elle s'en aperçoit et me couvre partiellement. En manque toi aussi? Ais-je envie de lui dire, souriante. Êve qu'elle se prénomme que c'est joli. Moi c'est Sophie, c'est un plaisir. Elle lit tout dans mes yeux et me sourit. Je suis aux anges, non pardon, aux femmes. Mon pouls augmente, il en va de soi et l'interne se félicite : «le con.»

Et vlan, il remet ça avec les défibris. Êve se rend à l'évidence de mes souffrances. Elle se rapproche et fait une chute, s'empêtrant dans la tubulure. Elle se fracasse la tête contre la pointe du lit. Mort instantanée.

Non! Non! Non! Pas ça!!! On se connait à peine. J'aurais bien aimé un petit frôlement de seins et un baisé déguisé en petits mots, afin de soutenir l'éventualité de ma mort. Mais elle se relève, enfin... un double, un peu transparent et personne ne semble la voir. Inutile de décrire la baise qui débuta. Ce qu'elle embrasse bien et des mains expertes. Une bouche avide et des lèves à la «Marylin Monroe.» Je craque et je lance des cris de jouissance. Ma pulsation cardiaque augmente et je dépéris. L'interne se confond - «ENFIN.» Mais il décide de se fier aux machines et de me brûler une troisième fois. Heureusement, Êve veille au grain. Elle débranche tout. L'interne tente de s'arracher les cheveux. Il n'y arrive pas avec son crâne rasé. Êve et moi pouffons de rire. Je me sens m'envoler et voilà que mon second corps apparaît. Êve me prend dans ses bras. «Gnan, Gnan, Gnan, Gnan, Gnan! L'interne», à pas plus.

Êve me saisit la main et m'entraîne vers une espèce de tunnel, d'où sort une lumière du type disco.

— Êve, t'as une idée de ce que c'est.

— Bien, je crois qu'ils ont modernisé la lumière blanche.

— Par tous les dieux de l'olympia, m'écriais-je

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Expérience de mort imminente (EMI) est une expression désignant un ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique ou à un coma avancé. Ces expériences correspondent à une caractérisation récurrente et spécifique contenant notamment : la décorporation, la vision complète de sa propre existence, la vision d'un tunnel, la rencontre avec des entités spirituelles, la vision d'une lumière, un sentiment d'amour infini, de paix et de tranquillité, l'impression d'une expérience ineffable et d'union avec des principes divins ou supranormaux. Cependant, rares sont les EMI qui associent tous ces éléments et on observe une certaine variation inter-individuelle. (5)

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Aujourd'hui nous avons mouru…

— T'as une idée Êve ?

— On n'a pas trop le choix, Sophie, Y'a que ce chemin.

— On dirait le tunnel de la mort !

— Oui, Sophie, c'est justement ça.

Je me rends compte du ridicule de mon propos et je m'excuse aussitôt. Voilà que c'est relancé pour une nouvelle partie de gambettes en l'air.

— Ouf, ben dis donc, avoir su, je serais morte avant.

— À qui le dis-tu Sophie…

— Tu as quel âge Êve? Moi c'est 27.

— C'est 28 pour moi, mais j'pensais pas crever par amour, c'est chouette. J'ai fait quelques accompagnements auprès de mourants, mais jamais jusqu'à ce point. Ouf alors !

— Comme tu dis ! T'es solvable pour le paradis, parce que moi, ben… C'est pas le Pérou !

— Pour te répondre, j'ai fait le bien, assez souvent. Mais comme je t'ai tué, c'est un péché mortel - non ?

— Je ne sais pas, j'allais crever de toute manière. Mais je crois que ça va aller. De plus si on additionne la baise, bref, on est couvertes.

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Aujourd'hui, Êve et moi avons mouru…

En gueulant un peu, on nous a mises dans la même cellule, aux enfers. Et là, je vous dis pas, c'est vraiment le paradis. Par contre, la bouffe est vraiment infecte, apportez votre pomme suggère Êve.

  • Ah, Sue Mai, le climat est toujours chaud par ici... :-))) Le titre me fait penser à un roman paru il y a longtemps "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué"... porte-toi bien

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Steve mod wlw

    Régis Gauthier

    • oui et je connais particulièrement bien ce roman. J'ai volontairement copié la syntaxe du titre parce qu'il était accrocheur. Je me suis dis, "ben ça devrait "cartonner" Me voici démasquée. De plus, je m'inspire même du contenu, c'est dire ma fourberie. Il me fallait quelqu'un pour me remettre en place et te voici mon ami.... Régis Gauthier, le lecteur justicier. Par chance qu'il existe des personnes comme toi pour nous ramener à l'ordre. Une grosse bise, Sue ta grande amie

      · Il y a plus de 7 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

    • Tiens ! J’ai cru que tu avais définitivement déserté le site… Quelle est la raison de cette si longue absence?

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Steve mod wlw

      Régis Gauthier

    • l'absence n'a de sens que sa suffisance

      · Il y a plus de 7 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

  • ;-)))

    · Il y a environ 8 ans ·
    Img

    Patrick Gonzalez

    • dommage, dans une colère injustifiée, j'aurai tout balayé. Un blâme supplémentaire et la bise du reprendir

      · Il y a plus de 7 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

  • 27, c'est terriblement beau.

    · Il y a environ 8 ans ·
    Philippe effect betty

    effect

    • j'ai aimé le 28 pourtant :-) bise Sue

      · Il y a environ 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

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