AUTO-PR2FACE

franek

AUTO PREFACE

                                               Pourquoi : ’’COUPS DE GUEULE’’,

                                               Tout poète est un chien.

           

                                               Un chien des rues, errant affamé de vérité et de justice dont la mâchoire, sa gueule, gargouille sans crocs aux tours de Notre Dame de l’âme suprême, donne des coups de dents dans la viande putrescible et la chair avariée, pourrissante, habillant de lambeaux sanguinolents les os durs de la connerie et de l’intolérance humaine. Oui, le poète est un chien sans collier, sans chaines le tenant à la niche confortable. La vermine qu’il porte dans son pelage hirsute et galeux de son siècle, grouillante de l’indifférence et de l’ignorance le démange inlassablement, mais les griffes noires de ses pattes malhabiles ne peuvent les déloger malgré les efforts désespérés de tout son être.

                        Ses vers, quelque soit le nombre de leurs pieds, qu’il puise au plus profond des gargouillis de ses intestins malades, de sa tripe compatissante que tenaille sa soif infinie du bonheur de l’humanité, finiront par le bouffer au fond de son ultime tombeau.

                        Le chien, ami fidèle jusqu’à la mort, mordille la main qui le flatte par affection, par amour, c’est sa façon de faire connaitre ses sentiments. Il n’a pas la parole par nature mais il sait aboyer même si c’est souvent dans le désert de l’inculture et de l’indifférence.

                        A côtoyer journellement la bêtise, il y laisse bien des poils et paradoxe pour un canidé aussi des plumes , fort heureusement il lui en reste une  pour communiquer , un écritoire qu’il agite dans tous les sens, au sens sensoriel , chamboulant les mots , la syntaxe (prier pour lui) et les convenances littéraires .Dans ce jeu de quilles qu’est l’édition contemporaine, il joue au chien fou que personne ne peut dresser, levant la patte sur les principes du politiquement correct et de la morale des bénis oui-oui.

                        Il flaire, sent, chasse la bécasse de salon, lève le lièvre du mensonge et des non-dits, le faisan faisandé des affaires, en ne laissant jamais le maître saisir le gibier. Il choisit le coup de gueule au coup de fusil, arme assassine et impersonnelle  qui fuit le duel, la polémique constructive. S’il grogne et parfois mord un peu trop fort, c’est que trop souvent le pied vengeur de l’incompréhension, la savate de la vanité viennent lui caresser l’échine qu’il ne courbe jamais pour ne pas l’assouplir.

                        Roquet méprisé sinon haï, il ne sera jamais un chien à mémère, Cerbère esseulé de la culture, la vraie, celle du bon mot, du verbe qu’il a toujours trop haut, il garde dans le cœur la blessure  perpétuelle des abandons au détour d’un chemin creux. Molosse fragile et inflexible, il ne reçoit qu’un seul ordre, toujours le même ‘’couchez’’, ‘’aux pieds’’. Obéissant mais bête comme tout animal,  il couche sur le papier ses émotions et sa rage en des poèmes aux pieds bots, bancals et boiteux à l’image de la vie et il rêve dans des chimères de l’utopie d’un monde idéal qu’il sait inaccessible.                                                                                                                                       Voici donc, ‘’coups de gueule’’, la dent est souvent dure, le croc acéré, mais parfois elle se fait tendre pour mordiller la main qui le caresse car ce chien est un véritable ami de l’homme qu’il s’est donner pour mission de protéger, fidèle à ses principes à son amour de la vérité et de la liberté.     

  • C'est très fort! Je me pose des questions sur la culture du tout public, sur ce qu'il veut bien retenir pour que leur vie ne soit pas seulement métro boulot dodo.

    · Il y a environ 12 ans ·
    Coucou plage 300

    aile68

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