Automne

-nicole-

L'automne attend,
Avec ses brumes douces, son soleil apaisé,
Les couleurs se réchauffent quand l'air se refroidit,
Éloignant de son souffle les brûlures de l'été,
Insinuant qu'on passe d'enfer en paradis,

L'automne arrive.
Il se donne des airs de cocon confortable.
Dans les douces lumières, dans le silence d'or,
Il caresse, il endort, il nous conte des fables.
Il prépare pourtant la saison de la mort.

L'automne est là.
Encore pour quelques jours, encore pour quelques heures
L'automne nous fait croire qu'il nous reste du temps.
Et pourtant je sais bien, moi, que ce n'est qu'un leurre
Je le sens dans mes os, dans ma chair et mon sang.

L'automne glisse.
Alors que les feuilles tombent et que les jours sont courts,
La cigale s'est tue depuis longtemps déjà,
Et l'espoir s'est enfui refusant à son tour
Les souffrances promises.  La solitude est là.

L'automne ment.
Il rassure, il cajole, il promet la tiédeur.
On s'attarde dehors, on croit qu'on a le temps
Et soudain il s'efface et le vent harceleur
Nous saisit et nous jette dans l'hiver violemment.

L'automne dort.

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