Au Poet-Poet

Parler d'alexandrin, c'est devenu la mode

D'étranges gribouilleurs plutôt poet-poet.

Notons que cela rime avec pouet-pouet,

Un peu même prout-prout, pour celui qui décode.

« Le vers libre, madame est pour les fainéants

Qui ne connaissent rien de la littérature »,

Dit-il sans hiatus, d'un trait et sans rature

Quand ses sonnets ne sont que miroir de néants :

Néants, car oublieux des poèmes en prose

Que Charles nous soumit après ses Fleurs du Mal,

Il insère en ses vers ainsi qu'un plug anal

Des grands mots comme azur, éther, amour et rose.

Néants, car bien souvent il ne maîtrise rien

Ni vers, ni prosodie, encor moins la grammaire !

Alors il s'évertue à jouer la commère :

Lui qui se veut Poète, et n'est qu'un sot vaurien...

@Zabzab : est-ce assez drôle et percutant ? (j'espère que oui, j'ai pas envie d'en faire un ôooootre)

Check-list de l'attirail du Pouet-Pouet  :

Douze syllabes partout - check

Alternance rime masculine et féminine - check

Élision des e-muets suivis de voyelles à l'intérieur des vers - check

Élision des e-muets aux césures - check

Respect des diérèses et synérèses - check

Rimes suffisantes, voire riches - check

Pas de rimes intérieures - check

Pas d'hiatus - check

Respect de la rime graphique - check

Une licence poétique pour faire genre ("encor" sans "e") - check

Ha ! mince, un enjambement !!!! - bah... on s'en fout : Boileau n'est pas une référence dixit Bainville, ami de Baudelaire (et comme ça, je me la pète un peu aussi) ^-^

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