Ave Cesar !

- Votre nom ? 

- Jules.

- J'ai demandé votre nom. Pas votre prénom.

- Jules !

- Pas possible ! On se croirait dans le dîner de cons ! 

- Les cons, je connais bien. On m'a surnommé le mari de toutes les femmes.

- Quoi ? Mais, non !

- Si, si.  Je ne me vante pas. A un moment, j'ai même été l'amant des épouses de mes deux rivaux politiques. 

- Ecoutez ! Votre vie sexuelle ne m'intéresse pas. J'ai juste besoin de votre prénom et de votre nom !

- Caïus Julius.

- Mais, votre prénom, c'est pas juste Julius ?

- Non, ce n'est pas juste.

- Ça y est ! Ça recommence ! Qu'est-ce qui n'est pas juste ?

- Que mon prénom soit Julius. Mon prénom, c'est Caïus.

- Mais, votre nom ?

- Julius.

- Mais, Cesar ? Tout le monde vous appelle bien Cesar et ce n'est pas votre nom ?

- Non.

- Non ? Tout le monde ne vous appelle pas Cesar ?

- Si !

- Vous venez, hic et nunc, de dire que non !

- Je voulais dire que tout le monde m'appelle Caesar, mais que ce n'est pas mon nom. C'est mon surnom.

- Votre surnom ?

- Mais, oui. A Rome, tout citoyen porte les tria nomina : le prénom, le nom et le surnom. Praenomen, nomen et cognomen. 

- Revenons à nos moutons.

- Éléphants.

- Comment ?

- Mon surnom, en carthaginois, signifie éléphant. Il me vient de mon ancêtre qui fut l'un des premiers à tuer l'un de ces animaux de combats pendant les guerres puniques. 

- Ecoutez ! Votre généalogie ne m'intéresse pas vraiment. Grands dieux, on ne va pas s'en sortir.

- Vous, c'est certain.

- Qu'est-ce qui est certain ? 

- Que vous ne descendez pas de la cuisse de Jupiter. Moi, en revanche, je suis un descendant de...

- De Jules ! Si c'est votre nom de famille.

- Iule.

- Plaît-il ? 

- Je descends de Iule, fils d'Enée.

- L'aîné de qui ?

- Enée, fils de la déesse Vénus.

- Vénus ? L'institut ? Ok, en tout cas, moi je renonce.

- Vale !