BALADE DANS MONTAUBAN

Au matin, enfin, aux alentours de midi, tant j'ai le sommeil en vadrouille, lors de mes escapades vers les arcades de la place Nationale, je glane toujours un p'tit quelque chose. Emporter un souvenir, marquer les murs de chez moi d'un zeste d'ailleurs. Souvent des affiches sympas.

J'en retiens de temps à autre une ou deux lorsque la date de péremption sera passée mais je ne me rappelle pas toujours dans quelle boutique elles m'attendent.

J'ai les rhizomes scabreux, les électrons englués. Une boule piquante en dedans. 

Je dis ça sans amertume, ni complaisance. Je finis par être aussi chiante qu'un témoin de Gévéor et ses mandalas sensés nous protéger du Mauvais Oeil.

Et mon cul, c'est du poulet ?

Je reprends ma respiration, la colère me gagne par le bout qui pèche. Et ne me parlez pas des Commandements de Dieu, je n'en ai rien à foutre. Enfin, presque. La vie n'est qu'un bidouillage pour les uns, une traversée où chacun se démerde comme il peut. La mienne est une sorte de miroir où je ne me reconnais pas. 

Pourtant là, à l'heure où je confesse mes inaptitudes, il y a dans ma cuisine au milieu d'un pot en terre, une jolie pâquerette éclose de frais, comme une promesse, un espoir imperturbable. Et même la boule au ventre, je l'arrose amoureusement.

Je la bichonne.

Et j'y crois.