BEETHOVEN - (Poupic)
seb365
Je suis sorti du bain. Je me suis séché. J'ai nettoyé le sol avec ma serviette. J'ai remis des buches dans la cheminée à en faire ronfler le contrecœur. Après m'être envoyé un thé brulant, j'avais toujours la gueule de bois mais j'étais sensiblement dans de meilleures dispositions pour aller faire un tour dans le centre de Paimpol. Je ne pouvais pas rester seul ; une taverne il y aurait bien ou une auberge, un pub, enfin, je ne sais quel établissement à boisson qui puisse offrir un moment, un verre, avec un, ou une, de préférence, inconnue.
Avec mon vieux caban de la Marine, avec mes Creeks trouées, mon blue jean rapiécé et mon humeur javel, je dévalai la côte dans ma bonne vieille copine mécanique menant au centre-ville. C'était samedi et c'était la Bretagne, je n'eus pas trop de mal à trouver un pub à ma convenance. L'enseigne de l'un d'entre eux m'attira tout de suite : Le chien qui parle. Je me suis dit « Si ce bar s'appelle comme ça, c'est que franchement on doit aimer les élucubrations d'alcooliques. Entre ivrognes, on va se comprendre ! ». Je suis rentré à l'intérieur.
Je n'étais pas un gars du patelin, ça devait se voir rien qu'à ma trogne ; hères me dévisagèrent à mon arrivée ; cela atténua considérablement de suite le brouhaha ambiant. Afin de mettre un terme à ce funeste moment de gloire, je lançai un « Bonjour !» tonitruant de sorte que parmi tous les clients présents, seul un vieux au bar ne se retourna pas.
Instinctivement, je me suis dit « Tiens voilà mon compère pour ce soir ! ». Il avait tout du vieux loup de mer. Je m'imaginais immédiatement qu'autour d'une pinte il me narrerait des aventures atlantiques sur un chalut de fortune. J'avais envie de voyager et j'étais prêt à croire n'importe quoi et surtout n'importe qui pour ne pas penser à mon amour défunt sud-américain.
Barbe blanche, vareuse antique, peau rouge tannée par le soleil, embonpoint caractéristique d'un amateur de bière, je le pris pour mon sauveur en m'approchant du bar. Mais, maladroit patenté en mode ivresse, je marchai sur la queue de son clébard qui couina de douleurs. Il se retourna et d'une stupéfiante noblesse du regard m'interrogea.
« Dis-don', tu dis pardon à Poupic ou sinon j'te casse la gueule ! ». Formidable pensais-je, je ne pouvais pas rêver meilleure entame.
« Serge ? », fit le serveur, « Il en n'a pas fait exprès, Voyons ! Commence pas à foutre la merde ! ».
Serge avait déjà du vent dans les voiles, au moins force six et, à bâbord, on voyait une dépression venant du houblon – une contrée réputée pour la formation de graves dépressions anticycloniques – super vilaine, se dessinant dans ses yeux. Néanmoins, je sautais sur l'occasion pour rattraper le coup.
« Poupic ? On peut le caresser pour se faire pardonner ? ».
« On peut ! Mais si y t'aime pas, j'réponds de rien ! ».
Serge m'avait dévisagé droit dans les yeux avant de me parler, histoire de jauger à qui il avait affaire. Puis, en ouvrant sa bouche, il avait pris un air d'aristocrate y mêlant plaisir et ironie ; l'envie de me faire comprendre qu'il avait besoin de déconner un peu, voire que je pouvais peut-être lui convenir comme compagnon de beuverie. Bref, Serge était un bon gars à coup sûr.
Devant le fait accompli, je n'hésitais pas à caresser Poupic, un vieux berger qui devait être Allemand autrefois. Décidément me disais-je, l'Allemagne prenait une part prépondérante dans cette errance. Alors, je me mis à penser à mon amour enfuit, elle-aussi m'avait-elle dit un jour, possédait du sang allemand dans ses veines indiennes. Putain d'Allemagne me disais-je, déjà qu'ils nous torchent régulièrement au foot et qu'en plus elle me rappelle de mauvais souvenirs… Subitement me vint un flash en tête, dans lequel j'imaginais une tête de mort sur une carte du monde placée précisément entre le Rhin et l'Öder. Pour interrompre ce délire naissant, je me mis à l'ouvrir.
« Alors Poupic ? J't'ai marché sur la queue mon chien ? J'm'excuse tu sais ! J'n'ai pas le pied marin ce soir ! J'suis plutôt casquette aujourd'hui ! ».
Poupic avait fait son temps et à bien l'observer, il n'avait jamais dû être un fidèle lieutenant de garde mais un compagnon amusé du destin solitaire de Serge.
« T'es casquette ? T'es rond tu veux dire ? ».
« Ouais, j'en tiens une bonne ! Encore une chance que j'me sois pas fait pincé par les flics en venant parce que sinon j'serais bon pour le trou, tu sais ? », lui disais-je.
« Ces enculés ! Y z'ont rien n'à foutre que d'verbaliser des pacifistes comme nous pendant qu'il y a tous ces p'tits cons qui foutent le bordel !!!! C'est n'importe quoi !!! Dans quel monde on vit maintenant ! ».
« Serge, Nom de dieu, tu vas pas recommencer ton discours d'ancien combattant, les choses changent putain ! », fit le serveur.
« Mas j'te parle pas d'ça du con, j'te parle de ce qu'ils m'ont faits pas plus tard que cette nuit ces saligauds !!! ».
« Ah bon ! Qu'est-ce qui s'est passé ? », lui demandais-je, tellement intéressé, tellement soulagé de penser à autre chose.
« Y z'ont chié ces p'tits cons sur la devanture de mon magasin et pissé sur ma vitrine cette nuit. J'te jure que si j'leur avais mis la main dessus, j'leur aurai fait bouffer leur merde à ces p'tits morveux !!! ».
Visiblement ce n'était vraiment pas de bol. Serge était mon alter égo ce soir, entre loosers, on allait pouvoir se comprendre.
« Merde ! C'est pas d'chance. Y'a plus d'respect d'nos jours. Vous prenez quoi ? ».
« Une gueuse ! ».
« Deux gueuses s'il vous plait ! ».
« Brune ou blonde ? », rajouta le serveur.
« Même chose que Serge ! ».
« Qu'est ce qui va pas l'étranger ? », me dit-t-il.
« Les bonnes femmes ! ».
« M'en parle pas !!! J'aurai dû en noyer une quand j'avais encore la possibilité de l'faire ! La vermine ces bonnes femmes ! C'est pire qu'une déferlante d'hiver quand elles s'y mettent. Elles font tout leur possible pour t'faire chavirer les salopes !!! ».
Le serveur levait les yeux au ciel ; Serge avait déjà dû déverser son émoi ici-bas ; il s'empressa de nous servir illico presto sans doute dans l'espoir de nous faire taire. Cela fonctionna car mon acolyte siffla à voix basse sa pinte, comme une mauvaise bise d'hiver s'engouffrant dans les interstices d'une vieille baraque.
Il me raconta son histoire et je lui racontai la mienne. Serge avait vécu avec une veuve de marin dont l'une des principales qualités était qu'elle savait y faire ! On l'avait prévenu pourtant que ce n'était pas parce qu'elle était veuve qu'elle avait l'air d'une sainte. Serge était marié et avait deux enfants quand il l'avait rencontrée. Ses yeux de braise et son galbe maudit l'avaient emmené sur les territoires tortueux de la passion sexuelle, une passion qu'il découvrait pour la première fois seulement à plus cinquante berges bien sonnées. N'en pouvant plus de cacher à sa femme cette relation diabolique, il avait décidé de quitter la demeure pour vivre une relation torride avec Maria Fernanda, une portugaise que son veuf de mari avait ramené d'une de ses haltes de Porto. Mais rien ne s'était passé comme prévu. Elle aimait beaucoup l'argent et au fur et à mesure que les mois passèrent, les cavalcades diminuèrent alors que les dons en nature de Serge ne cessèrent d'augmenter.
Quand il lui avait fait comprendre l'aspect vénal de la situation, elle l'avait menacée de le mettre dehors car, pour son plus grand malheur, il avait décidé d'habiter chez elle. Au bout de quelques mois, rincé jusqu'à l'os et dans son compte en banque, elle l'avait virée manu militari l'obligeant depuis à dormir dans son atelier de menuiserie. Serge était donc menuisier, pas marin ; ça ne l'empêchait pas de raconter des histoires.
Serge avait connu l'amour, l'amour physique, une passion quasi mystique, qui avait totalement envahi son esprit au point d'en oublier femme et enfants. Il se lamenta comme le cri des baleines plusieurs soirs consécutifs à la porte de la lusitanienne mais elle n'en eut cure, si bien que contre vents et marrées, il dut se résoudre à la perdre.
Serge avait de l'émotion plein les yeux à l'évocation de ce drame et je me disais en mon for intérieur que j'avais rencontré pire sort que le mien ; je me disais que j'avais trouvé ce que je cherchais, une histoire plus dramatique que la mienne dans le but de relativiser mon chagrin.
Nous nous sifflâmes quatre pintes nous menant jusqu'à la fermeture. Beaufort avait singulièrement haussé l'échelle et je crois que, lorsque Serge m'avoua que son plus grand réconfort depuis dix ans avait été Poupic, la force des vents était maximale.
« Tu sais ? Les chiens… hic… ça remplace pas une femme… hic… surtout pas UNE SALOPE COMME MARIA FERNANDA… mais… hic… ça atténue vachement la douleur !!! Car tu vois les chiens… bah les chiens, c'est fidèle au moins !!! Hic… Hein l'ami ? Les animaux… c'est pas comme les femmes ! Une femme… hic… tu lui donnes un bras ET ELLE TE BOUFFE L'AUTRE EN MOINS D'DEUX ! ÇA TU PEUX M'FAIRE CONFIANCE COPAIN !!! J'TE L'DIS COMME J'LE PENSE MON GARS ! ».
Serge au fond était un marrant. Il avait beau avoir foutu sa vie en l'air, de la couleur il ne pouvait pas s'empêcher d'en mettre dans ses discours. Serge aimait jouer et son plaisir était, malgré les écueils de la destinée, celui de fanfaronner, de mettre de la joie dans le malheur ; un optimiste au départ, un vaincu à l'arrivée. Visiblement Maria Fernanda avait dû, outre le fait qu'il possédait un peu d'argent, être charmée par le bonhomme dans un premier temps. Après, ce fut pour d'autres motifs que son intérêt avait certainement grandi.
Dehors, entre le hoquet et le remugle de la bière, Serge hurlait son dégoût de la gente féminine. Je ne pus m'empêcher de penser que la plus malheureuse dans cette affaire ce ne fut probablement pas lui, mais elle, son ex-femme, qui devait-être à cette heure aussi triste qu'une veuve bigoudène attendant le retour vain de son marin perdu en mer.
« ET J'TE L'DIS AUSSI BIEN QUE JE L'FERAIS ! CETTE MORUE… SI ELLE ETAIT EN FACE DE MOI, J'LUI EN COLLERAI UNE ET J'LUI DESSOUDERAI LE BASSIN PAR LA MÊME OCCASION ! NOM D'UN CHIEN ! CA M'FERAIT DU BIEN !!!... Hic… eh, Morue ? Portugal ?... hic… Pas mal non ? ».
« ET MOI J'VAIS T'DESSALER LA TRONCHE AVEC TA MORUE SI T'ARRETES PAS D'GUEULER COMME UN PUTOIS !!! T'AS COMPRIS SERGE ? TES HISTOIRES Y EN A MARRE !!! J'APPELLE LES FLICS SINON !!! ».
Serge gratifia l'inconnu de la maison d'en face d'un formidable bras d'honneur qui le fit basculer tendancieusement en arrière. Je réussis néanmoins à éviter l'écueil. Mais il faut bien avouer, on naviguait sans lumière et sans phare à l'horizon. Serge tenta de parler à voix basse du coup ; les secrets c'est en silence qu'on les confie.
« C'est l'cocu de l'agence immobilière !... hic… C'est normal qui m'engueule, ça lui rappelle des mauvais souvenirs !!! Tu viens on va s'finir au chouchen ?... Hic… Chouchen à l'ancienne, ça t'dit ? ».
« J'suis donc en territoire cocu, il y avait bien une raison finalement pour que j'vienne ici ! », lui répondis-je accablé par mes pensées d'ivrognes.
« OH BAH DIT ! C'EST PAS LES BRETONS QUI SONT RESPONSABLES MON GARS ! C'EST LE PORTUGAL ! L'AMERIQUE DU SUD ! LE MONDE LATIN ! J'TE L'DIT : Y'A QU'LES CELTES QUI VALENT LE COUP ! PAROLES DE BRETONS NOM D'UN CHIEN ! Viens copain, on va boire un coup, entre voisins, on va signer un accord contre les belligérants. ALLEZ… SUS A L'ENVAHISSEUR ET AUX BRUNES D'OUTRETOMBE ! ».
« MAIS TA GUEULE ! », entendîmes-nous dans le lointain telle la corne de brume d'un phare prévenant le brouillard.
Sur le chemin menant à son antre, je pensai, mais choisis de ne pas lui en faire part. Les mecs étaient vraiment gonflés quand même ; les femmes avaient souvent le mauvais rôle. En n'y réfléchissant bien, je trouvais néanmoins qu'il y avait une exception à cette règle et malheureusement, c'était pour ma tronche.
J'avais rien à faire alors j'ai suivi Serge afin de fomenter une stratégie contre nos nouveaux agresseurs ; bourré, j'étais plus facile à convaincre.
Effectivement ça sentait la merde devant son pas de porte. Les mecs avaient dû faire ça en groupe, genre action commando. Ils avaient dû se retenir depuis plusieurs semaines car Serge ne manqua pas de me préciser qu'il avait dû en ramasser un sacré paquet. Des sous-mariniers sans doute constipés par le mal des profondeurs imaginais-je.
La boutique était à l'image de l'habitant : en ruines. Néanmoins, c'était bon de sentir le bois. Je marchais sur les copaux et c'était bien agréable de ressentir mes pieds s'enfoncer dans l'épaisse couche au sol.
Les affaires ne fonctionnaient pas très bien depuis quelques temps et s'il n'y avait pas eu son frère marin-pêcheur, Serge aurait certainement dû mettre la clef sous la porte. Ce dernier lui envoyait encore des collègues pour rafistoler les proues, les mâts et autres cambusiers mais ça payait pas son œuvre, disait-il. Il sortit son chouchen à l'ancienne et quand il m'expliqua la fabrication du breuvage, j'eus franchement peur.
« Tu vois, ça ? », dit-il en me désignant la bouteille, « C'est d'la vraie mon gars ! Avec un copain on fait fermenter le miel dans une barrique avec le venin des abeilles… Hic… Tu vas voir… Hic… c'est explosif mon gars ! ».
Je me mis à douter de la véracité de ses propos mais à la couleur du carburant, je le crus derechef. Le liquide avait la couleur du chêne foncé et miroitait de microscopiques particules or qui tournoyaient comme une boule de neige Mont Saint Michel qu'on secoue. La lenteur avec lesquelles elles redescendaient était démoniaque. J'étais aspiré par cette danse et trop excité d'en boire.
« Tu déconnes ? … Le venin des abeilles ? », lui dis-je.
« Ouais !... Hic… Dans l'temps… Les vieux… Ils foutaient toutes les alvéoles d'la ruche dans le tonneau et ils se souciaient pas mal qu'il y ait encore des abeilles à l'intérieur… Hic… Nous on n'a repris le flambeau… On fait pareil… Quand tu l'ouvres, après six mois, j'te raconte pas l'effet que ça t'fait… direct au cerveau… mais c'est trop bon. Tiens ! Vas-y… goutte mon gars… Et accroches-toi au mat, parce que ça va secouer ! ».
Serge avait l'œil qui tournoyait régulièrement et je sentais la fin de notre histoire imminente avec ce dernier verre. J'en avais bu des gnôles de toutes sortes dans ma vie… Mais là… Très honnêtement, avec son histoire, je redoutais le pire.
J'eus vraiment peur à cet instant mais encore l'Amérique du Sud parcourait mes divagations et afin de plus y penser j'ingurgitais ce nectar de la folie. C'était plutôt bon, excessivement sucré, épais, et d'une magnifique couleur ambrée, enfin de ce que je me souviens.
« Alors mon gars ? … EH !!! VAS-Y DOUCEMENT ! J'VOUDRAIS PAS T'EMMENER AUX URGENCES DEJA QU'LES RINGARDS DU BITUME M'ONT SUPPRIME LE PERMIS ! J'VOUDRAIS PAS T'PORTER SUR MON DOS JUSQU'A L'HÔPITAL… J'SUIS PLUS TOUT JEUNE L'ETRANGER !!!... Hic… Eh, au fait ! Comment tu t'appelles ? Je me souviens plus ! ».
« C'est normal qu'tu t'souviennes plus ! Tu m'as même pas encore demandé, breton de menuisier, va ! Seb pour les intimes, Sébastien pour l'état civil. ».
« Oh ! Excuse !... hic… Depuis que j'ai plus d'bonne femme, j'ai perdu les bonnes manières ! … Désolé mon gars. ».
Je ne lui en voulais pas. Je crois que de toute manière, Serge avait un peu de mal en général avec les règles d'usage, mais ça n'en faisait pas pour autant un personnage désagréable.
Rapidement, au bout du deuxième verre, j'étais en vrac, l'aiguille au plus bas. Plus de stabilité, l'assiette négative mais ma conscience était encore fidèle. Le chouchen à l'ancienne avait cette faculté d'atteindre le cervelet gérant la notion d'équilibre. J'étais assommé mais bien vivant :
« J't'l'avais dit d'pas boire si vite mon gars !!!… ALORS LA… T'ES BON POUR DORMIR SUR PLACE… NET D'UN COUP… TU VAS T'EN SOUVENIR DE PAIMPOL ? CROIS-MOI ?... Hic… tu veux une bière, Seb ?... Hic. ».
Je refusais, non pas par raison, mais par obligation. Tout tournoyait autour de moi. Les dernières paroles que j'entendis furent à propos de Poupic.
« Tu vois mon gars ? Si j'avais un chien à t'donner… et bah je te l'donnerais … gratos !!! … Hein mon Poupic ? Au moins t'es fidèle toi. Jamais tu m'lâcheras, toi ! ET MÊME SI TU MEURS, T'AURAS UN MAUSOLEE MON CHIEN ! ET J'EN REPRENDRAI UN AUTRE ! COMME TOI, ET JE L'APPELLERAI POUPIC II EN TA MEMOIRE ! ALORS QUE CETTE GARCE DE MARIA FERNANDA… HIC… TU PEUX M'CROIRE… ELLE PARTIRA EN CENDRES !!!! Je te l'dis mon gars… Hic… Un chien… ça atténue toutes les défaites du cœur !!!... Hic… ».
Je me réveillais avec un sac de gravier dans la tête. Dans ma tentative de renouer le fil des événements, en me relevant, j'heurtais une bille de chêne. Debout, je scrutais autour, force était de constater que Serge avait disparu, tout comme Poupic.
Je ne pouvais pas partir ainsi. Je devais laisser une trace pour la formidable hospitalité dont mon hôte avait fait preuve. Je pris mon Pilot bleu 0.5, et de ma plus belle écriture, inscrivis quelques mots de remerciements et d'espoir.
Je savais que je ne le reverrai jamais et, après la lecture de mes propres graphes, je décidais de m'en aller au plus tôt, l'aventure prenant toujours fin un dimanche. Les clefs de l'atelier étaient encore sur la serrure, certainement pas par hasard – ce gars avait de la classe – et aussi discrètement que possible, je prenais la fuite, étant sûr que certaines histoires ne doivent pas avoir de lendemain.
hic... merci et bonsoir
· Il y a plus de 10 ans ·seb365
Hic .... belle déambulation enivrante ... :)
· Il y a plus de 10 ans ·reverrance
Bien conté et en plus ça donne envie de goûter à ce chouchen là...
· Il y a plus de 10 ans ·Apolline
c'était le but... bonne journée
· Il y a plus de 10 ans ·seb365
Epique et drôle, révélateur parfois de la désespérance humaine... tu m'as bien fait rire !!!
· Il y a plus de 10 ans ·marielesmots