Ben en fait...c'est de plus en plus compliqué !

Pfffff….reprenons le fil de notre histoire. Parce qu'il faut bien avouer qu'un seul instant d'inattention, et hop, des fils nous échappent et se mettent à faire ce qu'ils veulent.

A lire depuis "Vous avez dit ZaCaMaSyAd...??" :

La Psi de Patrick Gonzalez : punaise Patrick, faut que t'arrêtes avec le legging, tu vas finir par nous mettre vraiment en colère !! T'as vu Zab ? Elle tape rageusement « INTERDIT » maintenant !! Ana Lisa essaye bien de te soutenir, mais y a rien à faire.

Etre ou avoir de Nyckie-alause : Merci Nyckie. Je dirais que ton intervention désintégratrice peut se qualifier d'intérêt public.

Who else ? d'Olivier Bay, frère Havana récemment et volontairement entré dans le club.

Encore un matin de Yeza, autre sœur aspirante mais sur la sellette pour cause de look leggingesque.

Ça se complique de Carouille. Pffff….tout est dans le titre.

Dans les tubes :

Une expédition Jardiland, Patrick Gonzalez. Ah, tu vois Patrick, tu faisais le malin avec ta carriole et tes six femmes, comme quoi c'était le paradis et que tu aimais vivre dangereusement ! Ben n'empêche que …on attend toujours ! Peut-être un peu délicat à manier toutes ces femmes finalement, qu'en dis-tu ? Tu marches un peu sur des œufs peut-être ?? Hum hum…Je dis rien mais j'en pense pas moins… ;-)))

Un relooking daltonien chez Zara, Maud Garnier. Bon, Maud Mauve tarde un peu parce que y'a cette histoire de legging qui lui reste en travers de la gorge. Elle lutte comme elle peut contre ses instincts meurtriers, mais c'est vachement dur. En plus ça fait longtemps qu'on n'a tué personne, alors la tentation est d'autant plus forte. Seul l'avenir nous dira si elle a vaincu ou non….

En attendant…reprenons le fil de l'histoire.

L'ours fut réveillé en sursaut de sa sieste dans le minibus alors que la carriole disparaissait au bout de la route. Par un bruit de moteur assez impressionnant, un truc à appeler un garagiste d'urgence. Tiens, d'ailleurs, il fallait absolument qu'il règle cette histoire d'avant du minibus enfoncé. Furieux, il passa sa tête verte par la fenêtre pour découvrir une AX-Kway à l'aile gauche toute raclée, prêt à assommer le trouble-sieste d'un bon coup de patte. La voiture s'immobilisa et un jeune homme en descendit nonchalamment. L'ours le fusilla du regard, se demandant comment ce gringalet espérait survivre à son réveil quand Julia arriva en courant et le prit dans ses bras.

—     Ah Fred, mon trésor, mon fils chéri ! Tu es venu ! Tu as bien pensé à éteindre la télé cette fois ?

Le jeune homme hocha la tête en agitant devant lui son index. Intrigué, l'ours descendit et les rejoignit. L'index se tourna aussitôt vers lui et commença à décrire des cercles sous sa truffe. Hypnotisé par la lumière qui brillait au bout du doigt, l'ours sentit ses paupières devenir lourdes et finit par s'écrouler. Cette chute qui aurait pu être bénigne l'assomma pour de bon quand sa tête heurta la carapace en titane de tortue Ninja. Il eut juste le temps d'entendre la voix du nouveau venu s'exclamer qu'il n'avait jamais vu un ours de cette couleur et de jurer mentalement après Maud qui laissait ses tortues trainer partout avant de sombrer.

Il fut réveillé un long moment plus tard par une étrange sensation de fraîcheur sur sa peau. A croire qu'il avait dormi sans pyjama, dingue non ? Papillonnant des yeux, il regarda autour de lui et découvrit Julia qui se tenait un peu en retrait, caparaçonnée dans une armure en Kevlar. Il dut faire le point un instant avant de comprendre ce qu'elle tenait entre ses mains. Une grosse poignée de poils verts et une spatule pleine de cire. Juste à côté de lui, il eut le temps d'apercevoir Pénélope, l'autre tortue de Maud, en train de coudre et découdre un ourlet sur son épaule. Comprenant qu'il avait été abusé dans son sommeil et entièrement épilé, il poussa un rugissement terrible. Pénélope se carapata dans sa carapace et Julia partit en courant dans le jardin. Fou de rage, aveuglé de fureur devant un tel abus, il s'élança à sa poursuite. Et quand il l'attrapa, avant même de réfléchir, il croqua tout net dans la chair.

Un hurlement s'éleva dans le jardin, suivi d'un silence de plomb. Refroidi par la souffrance exprimée dans ce cri, l'ours ouvrit les yeux. Devant lui, Julia tenait ses mains devant sa bouche et de grosses larmes perlaient déjà. L'ours baissa la tête et découvrit entre ses pattes…Sylvie ! Horrifié, il la secoua pour la réveiller, mais son coup de dents avait été fatal ! Un long grondement de désespoir s'échappa de sa gorge. Quoi, pris de folie, il avait tué sa lingère préférée ? Bon, c'est vrai qu'elle l'avait énervé à le harceler avec ses draps et cette histoire de taches vertes, mais quand même ! Il n'avait jamais voulu ça, après tout, il dormait plutôt bien dans le minibus, et Zab avait parlé de lui construire une cabane rien que pour lui dans le jardin, juste à côté des pieds de menthe et du kiosque ! Et les filles ? Mon Dieu, qu'est-ce que les filles allaient dire quand elles reviendraient ?? Il n'osait imaginer la douleur de Zab, Maud et Carouille à leur retour. Et leur colère ? Oh mon Dieu, leur colère !! L'ours se roula en boule de désespoir quand le jeune homme le secoua par l'épaule.

—     Allez, viens, il faut faire vite !

Hébété, L'ours se rappela vaguement qu'il s'appelait Fred et avait un index extra-terrestre.

—     Faire quoi ? Regarde ce que j'ai fait !

—     T'inquiète ! Sylvie a réussi à survivre à son kidnapping par les Mini-Elles, elle survivra à ton coup de dent. Mais il faut faire vite. Allez, porte-la et suis-moi.

Obéissant mécaniquement, l'ours se releva avec son fardeau dans les pattes et marcha derrière Fred, le pas lourd. Ils gagnèrent le jardin et ses beaux bouquets de menthe verdoyants dans les derniers rayons du soleil. Fred s'empara de la pelle que le bucheron tenait toujours à disposition dans ce coin stratégique du jardin et entreprit de creuser un trou étroit mais de plus en plus profond. Quand le trou fut trop profond pour pouvoir continuer à la pelle, il secoua son index lumineux et acheva le travail au rayon laser. Puis il fit signe à l'ours de glisser Sylvie dans le trou, la tête en haut.

—     Non mais ça va pas la tête ? On ne va pas l'enterrer en douce comme ça ?? Il faut attendre le retour des Glam Killeuses pour qu'elles puissent lui faire leurs adieux ! Faire une belle cérémonie avec plein de draps blancs et de mojito. Et on lira des poésies bucheronnes et Ade fera jaillir des fontaines dans tout le jardin et ….

—     Hé, détends-toi l'ours, c'est pas fête nationale hein ! On va la mettre en terre pour qu'elle puisse repousser.

—     … Pour qu'elle puisse quoi ??

—     Ben oui, on va la replanter pour faire une bouture. Ça prendra un peu de temps mais quand ce sera fait, on aura une nouvelle Sylvie toute belle toute propre, exactement semblable. Même ADN, mêmes souvenirs, mêmes recettes de lessive, mêmes chutes…tout pareil. C'est juste qu'elle a besoin d'un peu de temps pour s'auto-réparer. Allez hop, aide-moi à reboucher tout ça, qu'elle s'oxyde pas en attendant, sinon au réveil, on va l'entendre causer moi je te le dis. Et je sais de quoi je parle, c'est ma sœur !

—     Vrai ce que tu dis ? Tout pareil ?

—     Tout pareil. Sauf que…Fred eut un regard gêné vers la combinaison cousue autour de l'ours par Pénélope. Enfin, sauf qu'elle aura les cheveux verts.

Grognant, l'ours entreprit de reboucher l'incubateur mentholé de Sylvie que Julia commença à arroser avec tendresse. Puis, accablé de tristesse, il décida de faire confiance à Fred et de s'atteler à la tâche qui l'attendait. Il devait réparer ce foutu minibus. C'était sa pénitence pour avoir conduit ivre et avoir flanqué leur bus adoré dans le fossé. Armé de sa caisse à outils, pestant contre ce foutu permis à points à sec qui l'avait empêché de se joindre à l'expédition Jardiland, suant et grimaçant sous la carrosserie, il maugréait contre les bûcherons qui se baladaient seuls avec six femmes (non mais quand même hein, SIX, vous vous rendez compte ??) quand lui trimait comme un chien. Ade lui apporta bien une limonade, mais elle aussi était de mauvais poil. Elle se débattait avec la tuyauterie pour amener l'eau jusqu'au milieu du jardin, juste à côté du kiosque. Une histoire de fontaine à refroidir les bouteilles de rhum qui lui cassait les pieds. Jusqu'à ce qu'elle lève les yeux et découvre le nouveau venu. De mauvais gré, l'ours fit les présentations.

—     Ade…Fred, le frère de Sylvie. Fais gaffe, il a un index bizarre, le regarde surtout pas.

Bien sûr, il avait à peine fini sa phrase qu'elle regardait ledit index. Elles sont toutes pareilles. 

—     Et…vous faites quoi ?

—     Vétérinaire, avec un grand sourire lumineux.  

—     Ah !! J'en connais une qui va être contente ! Elle a raison Carouille, on s'en sort plus avec tous ces animaux.

Ade commençait à avoir un regard trouble devant la danse de la petite lumière, et elle suivit Fred vers la maison avec une voix un peu étouffée. L'ours grogna de plus belle, mais quelques minutes plus tard, un grand sourire illumina son visage. Il tourna la clé de contact et poussa un cri de victoire. Réparé ! Décidément, il était un as du bricolage, ça faisait pas un pli ! Il s'auto-congratulait encore quand un son discordant parvint à ses oreilles. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, l'ours devina les contours de la carriole. Il se sentait partagé entre la joie de les voir revenir, la mauvaise humeur d'avoir loupé ça, et la crainte de la réaction générale à l'incubation terreuse de Sylvie. Il finit par distinguer plus nettement le bruit qui précédait le convoi. Un cœur de femmes chantait à tue-tête. Faux. Archi faux. En entendant plus nettement les paroles, son cœur se serra de compassion pour le bûcheron :

« La flamme qui est dans mon nid n'a plus vingt dents depuis longtemps… ».

Mon Dieu ! Sacrilège ! C'était un truc à finir cramé comme une dinde de Noël et dévoré par les Glam Killeuses ! Enfin il put voir le visage de Patrick. Ses traits tirés, son visage exsangue, ses yeux éteints…tout lui confirma que l'expédition avait été épuisante. Un ras le bol général le saisit de ces fichues bonnes femmes qui allaient finir par les vider de leur substance avant de les achever. Il se planta au pied de la carriole et attrapa le bucheron par la manche de sa chemise à carreaux pour le faire descendre plus vite. Sans jeter un regard aux femmes assises à l'arrière, ni à la cargaison manifestement à même de repeupler tous les jardins de Le Nôtre, il le traina jusqu'au minibus, mit le contact et ils disparurent aussitôt dans le soleil couchant. Loin du kiosque, de la menthe, du rhum et des femmes.

La tête appuyé sur son siège, les yeux fermés d'épuisement, le bûcheron laissa échapper un long soupir de soulagement et lui assena une virile tape de remerciement sur l'épaule. Ils roulèrent un moment avant de se trouver un coin tranquille. Une chouette clairière paisible et silencieuse miroitant sous les rayons de lune. Ils sortirent de l'arrière du bus une couverture et une réserve de pur malt. Sans avoir besoin d'échanger un mot, ils s'organisèrent pour allumer un feu et se laissèrent bercer par le crépitement des flammes en se passant la bouteille. Rien que de penser à l'agitation qui devait régner autour du kiosque, ils se sentaient au paradis dans leur coin désert.

Il fallut attendre les premiers rayons du soleil levant et la mort de leur feu pour qu'ils trouvent le courage de quitter leur refuge. Ils avaient un petit truc à régler avant de rentrer et d'affronter la tornade. Une sombre histoire de tête à récupérer pour pouvoir l'enterrer proprement. Bon, c'est que quand l'ours avait offert sa tronçonneuse au bucheron, celui-ci s'était un peu emballé pour l'essayer lors d'une ballade en forêt. Le dinosaure qui était venu en promenade avec eux avait mangé le corps. Mais impossible de lui faire avaler la tête, il se refusait à manger de la cervelle. Ils l'avaient donc planquée dans un réduit en bord de route, et il était temps de la faire disparaître.

En approchant du réduit, ils sentirent leur sérénité refluer. Une petite silhouette s'agitait au bord de la route. Quand ils s'arrêtèrent, ils surent qu'ils étaient perdus et qu'un nouveau cataclysme allait s'abattre sur eux. Elle avait un beaucoup trop joli sourire pour qu'ils puissent y résister. Mais punaise, elle portait un legging ! Et orange en plus ! Pfffff….le même profond soupir de découragement leur échappa alors qu'elle ouvrait la portière en grand et grimpait allègrement juste derrière eux.

—     Salut ! Bien contente de vous trouver sur ma route ! Vous devinerez jamais ce qu'il y a dans cette cabane !

Ils soupirèrent à nouveau en cœur.

—     Si. On a une petite idée.

Elle resta la bouche ouverte avant de reprendre.

—     Ah oui ? Hé ben c'est du boulot de sagouin, je vous le dis tout net ! J'ai horreur du sang, ça me lève l'esomtac ! J'aurais fait ça avec un joli petit bâton de dynamite, y'aurait pas eu de restes puants comme ça !

L'ours pila net, manquant les envoyer à nouveau dans le décor, et ils se retournèrent tous deux d'un bloc et la fixèrent avec les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Elle leur retourna un regard soupçonneux.

—     Dites…y'a pas de Dragibus noirs dans ce minibus ? Vous êtes sûrs hein ? Non parce que c'est un coup à devenir le jouet des aliens et à être dépendant à la gélatine de porc à vie hein, je plaisante pas !

C'était bien ça le plus grave. Elle ne plaisantait pas du tout. Résignés, ils repartirent et firent le reste de la route en silence. Une immense fatigue tomba sur leurs épaules quand ils arrivèrent, tombant en pleine crise dès le lever du soleil, à une heure où les ZaCaMaSy et Ade auraient dû dormir à poings fermés. Au lieu de ça, ils furent accueillis dès leur descente par une Maud furibarde qui hurlait tout ce qu'elle pouvait. Elle se planta sous leur nez en agitant son index furieusement, et l'ours ne put s'empêcher de vérifier qu'aucune petite lumière n'y brillait.

—     J'en ai marre ! Je veux une mare pour mes grenouilles !! Je vois pas pourquoi tout le monde aurait son petit espace au poil dans ce jardin et pourquoi mes grenouilles devraient se contenter d'une vulgaire flaque ! Je veux une mare !! Aujourd'hui !!

—     Une mare ? Pas de souci ! Quelle taille ?

Penchée sur son sac, la nouvelle venue farfouillait dans son paquetage sans voir le regard assassin que Maud posait sur son legging. Orange en plus, c'était une pure provocation. Non, pire, c'était un complot mondial, voire même interplanétaire. Maud allait rameuter tout le gang, avec une mention spéciale pour que Nyckie vienne l'aider à la désintégrer quand la nouvelle se redressa avec des pains de C4 dans une main et des détonateurs dans l'autre. L'ours et le bucheron firent un bond de carpe sur le côté, effarés. Maud fixa les accessoires en papillonnant et un lent sourire vint s'épanouir sur ses lèvres. Une trêve était signée. A coup d'explosifs.

L'ours et le bucheron faillirent remonter dare-dare dans le minibus pour s'enfuir à l'autre bout du monde. Mais ils eurent le malheur d'hésiter un instant et de jeter un regard vers le jardin, le kiosque, les pieds de menthe.

C'est que quand même…elles avaient un drôlement joli sourire, toutes ces Glam Killeuses…

SUITE(S)...

1) Chez Olivier Bay

Suite à un ras le bol, l'ours fait une escapade en solo. Qui le mène à un lieu riche de promesses...

http://welovewords.com/documents/un-bar-peu-ordinaire

2)Chez MissO

http://welovewords.com/documents/cest-carrement-pas-simple