Berceau de Septembre

J'étais à l'intérieur.
C'était comme un baiser
qui à lui seul
embrasse tout le corps.
C'était comme une étreinte
qui à elle seule
berce tout mon être.
C'était comme un lit
qui éveille les rêves,
tu vois… tu comprends, toi aussi.
Tu as connu ça.

Le monde entier est pareil, et comme chacun,
moi,
j'ai accepté de sortir du cocon pour connaître
ce que l'on avait à m'offrir.

Alors pourquoi,
pourquoi ai-je cru en des promesses
que seules les caresses d'une main avaient formulées ?
Confiné dans le noir sécurisant,
j'ai cru en la douceur de la lumière.

Et lorsque j'ai ouvert les yeux,
on m'a recouvert de nouvelles ténèbres
sans que je ne puisse voir à quoi ressemblait
ce jour qui devait tant m'offrir.

Je me demande à quoi pensaient ces mains
qui me caressaient à travers ma forteresse.

J'étais à l'intérieur.
C'était chaud comme un mot d'amour.
C'était confortable comme un berceau.
Maintenant mon berceau
est froid.
Comme moi.

Pourquoi avoir attendu durant tant de mois
un amour qui
n'a pas voulu me voir naître ?

Je voulais savoir si les êtres humains pouvaient se souvenir
de quelqu'un qui n'a jamais eu le temps d'exister.

(écrit le 31 mars 2011)