Bordel Poétique (contribution)
isk
TAINTED
Et l'Ennui brusquement m'a mordue à la nuque
À l'endroit même
Où tes ongles auraient pu s'enfoncer
Où tu m'aurais mordue
Toi
Tes doigts inquisiteurs
Marbrant de traits livides la peau de mes épaules
Tu n'étais pas l'Élu
Mais dans cette hystérie
Dans la brume éthylène et les vapeurs d'Orient
Aphrodite ivre morte a trébuché sur toi
Tu m'aurais fait plier
Me courbant devant toi
Brutalement
Tu m'aurais fait ramper
À genoux
Écartelée
La main emprisonnée dans mes cheveux défaits
Méduse offerte
Folle
M'arrachant vers l'arrière
Pour sentir plus profond cette chair défendue
Indéfendable
Et puis et puis
Le ronron du moteur et la voix familière
Ils sont gentils n'est-ce pas chérie
Ils sont gentils oui
Surtout lui
Et mon ventre me brûle où tes mains n'étaient pas
MATHÉMATIQUES BLEUES
Les nuits de juin trop douces pour être honnêtes
Le mathématicien
Dérive
Ivre
Dans les ruelles incohérentes du quartier des marins
Cherche l'inconnue
Dans les bordels de la ville basse
Je trouvais ça propre moi
Les mathématiques
Cette magie précise
Propre et oui presque
Romantique
Ne ris pas
Géométrie dans l'espace
Ce qui doit s'imbriquer s'imbrique
Tes courbes et mes tangentes
Je te dirai les formules pour t'emboîter sans qu'un souffle n'y glisse
Ne ris pas
Il étouffe d'un chagrin sans nom qu'il ne comprend pas bien
Prend Euclide à témoin
Il voudrait dire à la putain tu es mon Ixe
Dans les plis de tes hanches les fatigues de ton ventre usé
Mes équations se taisent enfin
Mon Ixe
Enfin résolue
Il sait qu'elle va rire
La tête enfouie entre ses seins trop lourds il voudrait raconter
Quand elle le traite de minable
Avec cette tendresse infinie des putains
Que le zéro est né une autre nuit de juin dans la chaleur d'un Orient révolu
Sous les étoiles mortes
Que c'est beau la naissance du zéro sous ses yeux qu'elle pourrait
Montrer un peu de respect
J'aurais dû faire autre chose
Ne ris pas
Les tables de mes lois à moi
Étaient immuables
Et je dormais serein sur leur marbre glacé
Mais si je te mords au sang le goût de fer
Le fer sur ma langue entre tes cuisses
Chimie
Et les battements fous de ce cœur imbécile que je sais encore compter
Mais son chant d'alarme et de désastre imminent
Peut-être
Que je ne déchiffre pas
Biologie
Et l'odeur de mouillé sur les pavés du port si seulement je savais
Le nom des pierres mouillées
Sous les ports
Géologie
Et si j'étais physicien je pourrais te dire
L'infini et les cordes
Pour jouer ou se pendre
Le visage de Dieu dans les nombres
Ne ris pas mes nombres à moi
Ils ne me disent rien
Ils sont là
Seulement
Muets aveugles
Et c'est tellement triste mon Ixe
J'aurais dû j'aurais pu
Soûl comme un rationaliste russe
Astronaute en armure à l'assaut du néant
Astronome au secret des abîmes
Je t'aurais donné les marées les pleines lunes les saisons
L'électricité
Et des chats dans des boîtes
Laborantin de foire
Savant fou échevelé dans la cave du bordel
Capturant les orages
Alchimiste devin
N'importe quoi
N'importe quoi
Ne ris pas j'aurais dû oui
Et puis plus bas juste pour lui
Le rouge au front de ses propres blasphèmes
Faire de la littérature…
ERRANCES
Errance
Nuit
Jetée au hasard
Ivre-folle
Ivre-floue
À trébucher sur les pavés
Et rire aussi
Enfin
Rire
Éthylène plein de fumée rire malsain rire de hyène à rebours quand rien n'est drôle
Mais quand même
Rire
Princesse
Il a dit
Princesse des rues
Princesse en jean échevelée
A cassé son talon
A saigné
Un peu
A vomi
À genoux sur l'asphalte
Toute la rage
A marmonné des choses stupides
Sur la rage
Qui a peut-être le goût du bourbon
Peut-être
A chassé l'ennui un instant
Princesse ne pleure pas
Il a dit
On n'y croit pas
De toute manière
En tenant ses cheveux
En essuyant son front
Ne pleure pas
Ça commence à se voir tu sais
Il a pris la lune à témoin
Et l'astre imbécile
S'est empressé d'éclairer
Les cernes noirs
Les plis amers
Et puis a détourné les yeux
Ça commence à se voir
Chienne de lune
Il a dit Princesse des rues je t'offre la nuit
Je t'offre toutes les nuits
Tu perdras tout
Il a réfléchi un peu il a dit
Redit
Tu perdras tout
Princesse
Sauf les nuits de désastre
Ivres-rouges
Ivres-fièvre
Sauf les hoquets à genoux
Sur l'asphalte
Et ce rire
Qui résonne
Qui se cogne contre tous les murs
Qui te fait mal
Entre deux spasmes
Pauvre Princesse il a dit
Pauvre Princesse des rues en guenilles tu perdras tout
Oui
Sauf les chansons à boire la nuit et les marins soûls et les rues de ta ville
Et la tendresse des éclopés
Mais Princesse
Que demander de plus?
Contraintes:
Elle est belle, ô mortels, comme un rêve de pierre... et c'est tout ce qui lui reste d'ailleurs, heureusement, des illusions elle en a plus alors c'est elle qui illusionne, une bouteille de rhum brun à la main pour pas ricaner trop fort sur ses talons trop haut, elle sera là, fera le show pour pas penser, soufflant les mots-paillettes avec la fumée bleue au visage des enfants béats, des barbons ravis, comme si elle y croyait encore.
©ISK
fan :)
· Il y a presque 9 ans ·romualdmartin
Merci! ^^
· Il y a presque 9 ans ·isk
;-)
· Il y a environ 9 ans ·Patrick Gonzalez
Errance et tainted mon décrocher un "aille, aille,aille" en secouant la main, tellement je les aient trouvées beaux.
· Il y a presque 10 ans ·mlleash
Merci :-)
· Il y a presque 10 ans ·isk
Errances toujours <3
· Il y a presque 10 ans ·andorfee
Ouaip. Ça commence à se voir ;-)
· Il y a presque 10 ans ·isk
Magnifique !!!
· Il y a presque 10 ans ·Oliv Sachouille
Merci :)
· Il y a presque 10 ans ·isk