Mots

Je vous écris du tréfonds des mots,
Ici la lumière a des couleurs bien étranges... 
Des couleurs qui se voient de toutes nuances
Et des douceurs qui peuvent être maux.
On adore, on rejette, on survole ou on accroche,
Les images offertes à l'esprit
Peuvent tomber dans l'oubli
Ou lancer une amorce.
Que le chemin de l'encre est sinueux quand le sens s'étend et se déforme
A chacun,
Que la voix des sentiments est sourde quand les paroles lourdes s'adonnent
A trop de dessins,
Et que les âmes pures deviennent critiques face à une rythmique énigmatique,
L'on ne fait que juger...
Que je hais cette idée d'apprécier à une juste valeur quand certains sont simplement incompris,
Que je hais l'envie de découvrir beauté plutôt que de vouloir partager,

Que je hais haïr

Car oui la frontière de l'égoïsme est infime minie 
Que l'on n'voit pas où on met les pieds. 
Crache tes certitudes et laisse les agoniser, 
Elles pourrissent la moelle de ton seul savoir : tout existe!
L'imagination a déjà eu le temps de le créer 
Et d'apposer son nom d'artiste. 
Dans ta peur sempiternelle tu cherches dans ces écris un écho à ta misérable souffrance... 
Mais cette peur universelle glace toute vie dans les échos d'une regrettable transe, 
Et qui va danse car la vie est telle qu'elle peut-être, 
Tout existe et même le triste 
Qui abat les forêts d'êtres. 
Nous sommes anarchistes 
Étouffés et aliénés, 
A espérer des existences qui existent déjà, 
A construire sans oublier que tout est créé, 
A souffrir dans cet infini entre-las... 
Si peu de réponses pour toute chose, 
Et pourtant tant d'évidences! 
La vie n'a pas son sens, 
Mais elle a le tien si tu oses. 
Mon enfant de nature, brûles du renouveau et fais ton âme saine!
Ce renouveau que tu décides et dessines sur les pages de ton grand scénario, 
Ce poème que tu écris, quand tu tiens le stylo... 
Tu peux vivre le beau si tu l'enseignes, 
C'est ce que t'a appris la page 
Et fait que nos mots traversent les âges...