Bourdon

Je roulais tranquillement  vers chez moi. Midi. Chaleur torride.

La clim de ma Panda s'essoufflait à faire un peu de frais dans l'habitacle.

J'allume une clope. Et quand je fume, j'ouvre la vitre.

Donc, j'ouvre la vitre.

Entre alors en hurlant  un énorme bourdon noir,  surpris de passer de 45° à 24, il se met à tourbillonner autour de ma tête avec un bruit d'hélico franchissant  le Grand Canyon ! Je tente de m'en protéger avec ma main gauche, celle qui fumait, et dans un geste ample et presque élégant, je le pousse vers la fenêtre ouverte…

Sauf que j'avais oublié ma clope, qui en profite pour me lâcher les doigts et poussée par l'air entrant de la vitre, tombe dans mon cou.

Ma robe est légère et ample et laisse généreusement passer le mégot et sa braise dans mon dos…je sens descendre la brûlure le long de la colonne, des reins…

Stop sur le bas côté sans même regarder dans mon rétro. Les routes de campagne sont peu fréquentées.

J'ouvre ma portière et réflexe : je soulève ma robe et l'enlève !  Le mégot tombe sur le bitume. Me voilà donc en sous- tif culotte sur le dit bitume.

Je secoue ma robe et au moment où le l'enfile à nouveau, arrive un véhicule  qui manque de nous embarquer, moi, ma robe et ma portière ! Le mec (et oui ! pas de bol !) s'arrête un peu plus loin et me demande si j'ai besoin de quelque chose.

Heu…non, rien, ça va, merci.  Je ramasse mon mégot (réflexe) le colle dans mon cendrier de poche et me rassois dans la Panda. Quelques piqûres brûlures dans le dos. Je verrais ça en rentrant. Oui le tabac tue. Et les bourdons sont autrement plus dangereux. J'aurais pu…mais non,  c'était pas le jour de finir contre le mur qui bordait la route.

Ah oui ! J'ai remis ma robe à l'envers.