Braquage

vividecateri

Atelier..., oui je sais je me fais rare mais boulot boulot boulot... Pffff! Kissous

"Un braquage à main armée a été commis dans une banque et le portrait-robot d'un des malfrats diffusé dans la presse vous ressemble trait pour trait. Dénoncé par un voisin, les forces de l'ordre vous arrêtent et vous emmènent en garde à vue. Racontez comment vous allez convaincre la police de votre innocence sachant qu'à l'heure du braquage, vous n'avez aucun alibi à leur fournir ! (si vous êtes une femme, les braqueuses existent aussi !!)

Sans utiliser les mots interrogatoire et police.

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Mes amis!!! Aie! Aie! Aie! Quelle histoire! Il faut que je vous raconte!

Un braquage à main armée a été commis dans la banque de ma rue et le portrait-robot d'un des malfrats diffusé dans la presse, me ressemble trait pour trait.

J'ai été dénoncée par un voisin, bien intentionné, les forces de l'ordre viennent de m'arrêter et m'ont emmenée au commissariat du quartier.

Je suis en garde à vue!

C'est une injustice!

Je suis dans l'embarras…"Fourrée dans de beaux draps" Comme dirait ma mémé. Maintenant Je dois convaincre le commissaire que je suis innocente…

Après, ou juste avant le braquage, j'étais certainement dans la rue…

Il y a un gros souci. Je n'ai pas l'alibi demandé…

C'est à dire…que… J'en ai un!

Oui! Je sais où j'étais et ce que je faisais, je ne suis pas zinzin.

Mais…voilà…C'est un secret…Je suis mal barrée…

- On est mal barrés, ma pauvre Vivi!

Ben tiens!, Lui aussi…Il lit dans ma tête ou quoi?

C'est le commissaire qui cause, il me connaît depuis… au moins, mes dix ans. Il sait que je suis une brave fille, incapable du moindre mal.

 Mea culpa.

Oui, je suis espiègle.

Oui, je fais subir mes blagues de potache au voisin.

Oui, je n'aurais pas dû déposer la crotte de son chien sur le seuil de sa porte. Oui, je n'aurais pas dû balancer un pétard dans sa boite aux lettres et mettre du dentifrice sur la poignée de porte… Mais c'est plus fort que moi…

Ce voisin fait partie d'un cercle politique xénophobe, antisémite, homophobe et un peu…nazi sur les bords et je n'aime pas du tout cela.

 Je l'ai vu insulter un ami gay qui avait en plus, le tort d'être black.

 Comme je suis trop petite et trop mince pour lui rentrer dans le bide, je le "harcèle" par des frasques…Rien de grave, des petites farces qui l'énervent.

Il sait que c'est moi, mais il ne m'a jamais prise sur le fait.

Le commissaire m'a déjà réprimandée plusieurs fois…

Car le voisin a déposé trois mains courantes. Il n'a jamais été jusqu'à porter plainte, je crois que le commissaire y est pour quelque chose…

Ce n'est pas une raison de me dénoncer pour un crime que je n'ai pas commis!!

Là c'est grave!

On m'accuse d'un braquage à main armée!

C'est dingue!

Je ne possède qu'un couteau Suisse…

 J'examine le portrait-robot que le commissaire me tend.

 - Que vois-tu?

 - Une fille blonde avec une queue de cheval. C'est tout. Le seul point commun, c'est qu'elle est vêtue comme moi…Jeans, baskets et sweat-shirt gris a capuche. C'est très rare! De nos jours!

 - Ne fais pas ta maligne, continue!

 - Elle cache ses yeux avec d'énoooooormes lunettes de soleil! Je ne mets jamais de lunettes noires et mes baskets sont toujours rouges, pas grises!

Elle porte un sac à dos noir.

Mon sac est violet et il a un petit singe en peluche accroché en pendentif sur le côté…

Vous voyez bien que ce n'est pas moi, Commissaire!

Elle n'a même pas des chaussettes de couleurs différentes!

- Vivi c'est sérieux! Je ne rigole pas.

- Je n'ai rien à me reprocher, et puis c'est tout.

 Je crâne un peu… Pour me donner une contenance, je croise les bras et regarde autour de moi, tout en réfléchissant…

 Je dois absolument, trouver une idée, afin d'expliquer où j'étais et ce que je faisais au moment du braquage…

Je me trouve dans une salle du commissariat. C'est glauque. Comme dans tous les endroits, pour ce genre d'épreuve…

Il y règne une atmosphère intimidante. Cela doit être à cause des proportions…Il me semble que, rien de ce qui se dit dans cette pièce, ne peut s'échapper, aucun geste ne peut passer inaperçu.

Et ce mobilier…Pff! Moche! Une table cirée avec un tiroir et des formulaires à portée de main pour les dépositions. Trois chaises, rigides sur lesquelles il n'est pas question de se détendre… Il manque, le cendrier, mais cela fait longtemps que l'on ne fume plus dans les endroits publics. Il y a même des lampes violentes, toute la panoplie pour des questions de troisième ordre.Pffff!

Un enregistreur, une caméra, un ordinateur…Un miroir sans tain sur le mur en face de moi…Je me demande qui est derrière?

Cette pièce en elle-même crée autour de moi, je dois l'avouer, pour autant que j'avoue quelque chose… Comme un sentiment de peur, auquel je ne peux échapper…On se sent coupable… C'est une sale impression.

Nous somme assis, le commissaire et moi, l'un en face de l'autre, chacun sur son siège et je n'en mène pas large.

- Écoutez, monsieur, je veux savoir de quel droit… (Oups je ne devrais pas dire cela… je vais le fâcher… du calme Vivi!)

- On dit commissaire et pas monsieur. Une recherche criminelle ouvre des droits illimités!

- Quoi! Une recherche criminelle? Bon! Je veux un avocat.

- Pourquoi as-tu besoin d'un avocat? Tu veux déjà passer aux aveux? Tu as peur…

- Pourquoi aurais-je peur? Je n'ai rien fait. Expliquez-moi ce que je fais ici.

- Meurtre! Dit doucement le commissaire. Il y a eu braquage avec meurtre. Tu n'es pas au courant?

- Oui, je le suis comme tout le monde, c'est bien triste pour le directeur et sa famille, mais je n'ai rien à voir dans cette histoire.

- On t'a vue dans la rue. Tu y étais à l'heure du crime!

- Oui et alors, c'est défendu de se promener dans "Sa" rue?

- Tu ferais bien d'arrêter de fanfaronner.

- Mais je vous jure que je n'ai pas braqué cette banque et encore moins tué ce pauvre homme!

- Que faisais-tu alors?

- "Je me baladais sur l'avenue, le cœur ouvert, une inconnue, j'avais envie de dire bonjour à n'importe qui…"

Le commissaire, furieux, frappe sur la table avec ses deux poings. Il fait trembler tout le matériel, un stylo tombe par terre.

… Oups! Je ferais mieux de me tenir à carreau si je veux sortir d'ici, moi…

- Vivi! Cela suffit je te demande pour la dernière fois, ce que tu faisais ce jour là!

- Désolée chef.

- Commissaire!

- Désolée, Commissaire, je ne me souviens plus…

- Ce n'est pas possible, tu dois te souvenir, c'était il y a deux jours!

- C'est que j'ai une petite mémoire…

- Vivi! Tu me dis ce que tu faisais ou cela va aller mal pour ton matricule!

- Je ne peux pas.

- C'est quoi ce: "Je ne peux pas?"

- Je ne peux pas dire où j'étais et ce que je faisais…J'ai promis.

- A qui? Quoi?

-…

- Vivi tu parles ou je t'enferme en cellule!

- Ah! Non pas cela! Je ne peux pas rester ici. J'ai des choses à faire et je n'ai tué personne! Vous devez me croire Commissaire. Laissez-moi partir. S'il vous plaît…Mon chien est tout seul à la maison… S'il vous plaît…

- Qu'à tu fais du butin? Pourquoi avoir tiré sur le directeur?

- Je n'ai pas braqué cette banque!

- C'est la dernière fois que je te demande ce que tu faisais!

- Si vous me promettez de ne rien faire contre nous…

- Contre qui? Parle!

- Promettez!!!

- C'est illégal?

- Non! Juste un petit peu rebelle…Le jour du braquage nous étions en réunion…

- Vas-y crache ta Valda!

- Et bien, je fais partie d'un groupe "Anti-pollution" Et pour interpeller de façon humoristique le public sur la crise environnementale et ennuyer la ministre de l'écologie…

Mais surtout, pour interpeller les gens…Sur l'irresponsabilité des grands de ce monde, et qu'entre énergies renouvelables et nucléaires, entre transports en commun et autoroutes, entre tri-sélectifs et incinérateurs…Il faut choisir…

 - Tu viens aux faits Vivi!

 - Nous avons décidé d'organiser une manifestation "anti-écolo" Voilà…

 - Continue ton histoire…

 - On va aller à Paris. On sera tous habillés comme des grands chefs d'entreprise, en costards et on marchera dans la ville en se prosternant devant des voitures, on sifflera les cyclistes…

On scandera des slogans marrants en brandissant des affiches du genre:

" L'effet de serre c'est bon pour les affaires…"

"Un 4X4 pour tous"

"Mort aux ours polaires"

"Les baleines en sushis"

" Tous pour la montées des eaux"…

On va déployer une banderole de 20 mètres, sur l'arc de triomphe…Avec cette phrase: "Aidez-nous a sauver le monde"

Voilà, c'était un secret et vous m'obligez à le dévoiler…

Mais…

 - Oui, je t'écoute.

 - Ben… Euh! (Aie je viens de me mordre la lèvre, ce n'est pas malin)

C'est votre fils, qui est le responsable du groupe dans la région…

 - Christophe?

 - C'est aussi… Mon petit ami…

Il pourra vous certifier, que nous étions ensemble, le jour du braquage…et qu'on fabriquait tranquillement les banderoles dans "votre" hangar au fond de "votre" propriété.

(Oups! je sens que cela va être notre fête à Christophe et moi, le commissaire est devenu cramoisi)

 Il recule sa chaise brutalement, il se met debout, la chaise tombe en arrière…Juste à ce moment, la porte de la salle s'ouvre et un agent entre.

 - Commissaire! Nous avons intercepté la braqueuse de la banque et son complice.

Les faits viennent de se produire.

Une voiture qui roulait trop vite a été aperçue par des motards. Après l'avoir vue passer, ils l'ont prise en chasse. Le conducteur a refusé de s'arrêter et a poursuivi sa route.

Le chauffard a alors forcé un premier barrage et semé les motards.

Une patrouille a réussi ensuite à lui barrer la route avec un véhicule mais le fuyard est encore parvenu à se faufiler, avant d'être enfin rattrapé.

On vient de les emmener au commissariat. Le conducteur est complètement barge, il insulte tout le monde et il doit être ivre. La femme est silencieuse.

Nous avons retrouvé le butin et l'arme sur le siège arrière.

Mais ce n'est pas tout!

 - Et bien?

 - Le conducteur fou… C'est la personne qui a dénoncé Mademoiselle Vivi et la braqueuse…C'est sa femme.

 Le commissaire reste sans voix et je dois "avouer"… Pendant quelques secondes, moi aussi…Sauf que, ma langue va plus vite que ma cervelle et je ne peux l'empêcher de dire…

 - En fait, c'est une histoire de voisinage… et de famille!

 Oups!

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