Candy addiction

Avant je m'ennuyais dans les transports, mais ça c'était avant.

Si vous faisiez aujourd'hui un sondage en demandant aux gens s'ils pourraient vivre une semaine sans leur téléphone, il y a fort à parier que plus de 50% répondrait par la négative.

Le smartphone est devenu bien plus qu'un simple appareil créé pour communiquer, c'est votre lecteur mp3, votre appareil photo, votre caméra, votre bloc note, votre agenda, votre traducteur, votre lien vers le monde 2.0… et surtout un indispensable compagnon de jeu.

Voyez ces milliers d'applications disponibles, et souvent gratuites, qui vous tendent les bras : échecs, course de voiture, jeux de logique, il y a en a pour tous les goûts.

Au milieu de cette concurrence acharnée, quelques-unes se démarquent, dont la fameuse application « Candy Crush ».

Si vous êtes passé au travers des mailles du filet de ce jeu maudit, félicitations, vous êtes un rescapé !

Sinon… eh bien, vous faites partie, tout comme moi, des 100 millions de personnes ayant malheureusement croisées le chemin de cette application.

Reprenons depuis le début

Créée dans le courant de l'année 2012, le but de cette application est de constituer des combinaisons de trois bonbons (principalement), un peu comme le principe du jeu de société Puissance 4. Et tout en ayant LE meilleur score possible sur le tableau (où serait l'intérêt sans ce fameux tableau des scores qui vous fait dire à votre ami: "Tu as vu ? J'ai eu plus de points que toi à Candy crush!"...)

Candy Crush nous emmène dans un univers rose et coloré, agrémenté de commentaires tout aussi mignons, tel que « delicious » ou « sweet ».

Vous voilà plongé dans les souvenirs de votre enfance avec cette vision gourmande d'alignement de bonbons multicolores. Le tout réparti sur deux mondes, monde réel et monde des songes, comptant à eux deux plus de 1360 niveaux. Autant vous dire qu'arriver à la fin du jeu demande du boulot ! 

Etapes du jeu

Votre but ? Aider deux personnages, Tiffi et M.Toffee, au sein du royaume des bonbons en écrasant les délicieuses friandises par la création de lignes horizontales ou verticales, la suppression de gélatine, la  constitution de bonbons spéciaux qui vous apporteront des bonus et j'en passe, et cela au cours des 920 niveaux du monde réel.

Pas d'inquiétude, vous commencez doucement, avec un module qui vous expliquera les bases de ce jeu fabuleux (rire jaune), au sein de la jolie ville de Candyville, puis vous évoluerez vers l'Usine de bonbons, le Lac limonade, les Montagnes chocolatées, la Clairière mentholée, les Collines du lapin de Pâques, le Pont bubble-gum et enfin le Canyon salé au cours des 100ers niveaux (courage, plus que 820 à affronter du monde réel !).

Mais alors, où est le problème ?

Voici un jeu qui de prime abord parait, selon les termes descriptifs, une délicieuse aventure et un exquis jeu de casse-tête.

En effet, distraction garantie dans les transports ! Ce trajet rer qui semblait durer des heures passe soudain trop lentement. L'interminable attente du bus devient une source de plaisir (plus de temps pour aligner des friandises).

Mais petit à petit vous voilà pris au piège des bonbons diaboliques ! Votre smartphone, tel un caramel, devient de plus en plus collant, adhérant votre main et ne la quittant que pour de courts instants.

Vous y consacrez la majeure partie de votre temps, tentant de débusquer sans fin la combinaison gagnante, attendant impatiemment le remplissage de votre jauge pour pouvoir de nouveau jouer vos cinq parties quotidiennes.

Allant même quelque fois à avancer l'heure du téléphone afin de trafiquer la jauge et de jouer plus longtemps, encore plus, toujours plus.

Tout instant est bon à prendre : au bureau, dans la rue, attente d'un ami, même pause toilettes ! Le temps des transports ne suffit plus, il en faut davantage pour pouvoir avoir le bonheur de supprimer ces lignes de bonbons (et que dire lorsque vous restez bloqué plusieurs jours sur un même niveau, rejouant inlassablement la partie).

Prenez garde

Comme pour tout, c'est une question de dosage. Ce pot de glace qui vous fait tant envie par exemple, pas besoin de le finir entièrement au risque d'être malade, en prendre un peu suffit.

Candy crush est comme cette glace. Y jouer de temps en temps est un plaisir, y jouer tout le temps devient une maladie. Vous n'y croyez pas ? Taper dans la barre de recherche internet  « Candy crush addiction » et regarder défiler les dizaines de pages sur ce nouveau problème. Vous tomberez peut-être même sur ces groupes de soutien récemment crées.

Sommes dépensées pour avoir de nouvelles vies, vie sociale qui s'émiette car les rouleaux de réglisse dansent devant vos yeux, alignement par couleurs des légumes dans vos assiettes, harcèlement sur Facebook où vous lancez de multiples invitations à vos amis dans l'espoir qu'ils accepteront de vous rejoindre (et hop, une nouvelle vie de gagner pour toute invitation acceptée. D'ailleurs le nombre de vos amis virtuels a curieusement baissé depuis l'installation de l'application).

Candy crush s'introduit sournoisement dans votre vie,… pour le pire.

Conclusion

Souvenez-vous de nos mères, qui, enfants, nous enjoignaient à ne pas abuser des sucreries. Appliquez donc cette remarque à ce jeu. Veillez à ne pas vous laisser prendre dans le piège des bonbons et à modérer votre consommation, au risque de devenir un candy addict !

Avant j'avais une vie, mais ça, c'était avant !