Canicule

perle-vallens

Glisser le froid sur le chaud, inviter un univers marin, frais et gluant. "Le rêve de la femme du pêcheur", un fantasme...

Chappe empesée sur mes épaules nues
La sueur coule en fine pellicule
Comme une larme à peine retenue
Une langueur de peau que l'air macule

Etuve majeure, atmosphère charnue
Dans l'attente moite, la canicule
Me cloue impatiente en terre inconnue
Du gel attendu d'un tentacule...

Désir de l'amant à moi revenu
Je nage à contre sens quand tout bascule
L'animal perd pied, déjà s'insinue
Me berce d'une fraîcheur qui m'encule

Le marionnettiste aux gestes ingénus
S'enlise et glisse dans mon cul majuscule
Tout un bestiaire marin méconnu.
Et il joue, il s'agite, il gesticule.

Déjà la houle gronde, enfle. Continue !
Sous les chairs saturées, il inocule
Le poison si brûlant qui m'exténue
Et poupée liquide, me désarticule

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