Carrefour

Christian Lemoine

Le long du trottoir. Le corps arrêté dans le matin des évidences. Chercher l'immobilité dans la mouvance du son. Baigner dans cette lumière. L'écho profond de bronze frappé inonde les rues, se joue des encoignures ; crème sonore qui caresse les tympans, échappant à toute vue. L'écho, ample et mauve, a la rondeur transparente ; on y plonge comme en un bain de lait onctueux. Le temps d'une éclaircie mordorée. Puis, renaît la cohue, se raniment les confrontations fluctuantes. Retour du concret, contre les fumeuses digressions d'un esprit en quête d'un lointain rédempteur. Des courants se heurtent, des mouvements contrariés écartelés sur les bitumes insensibles. Soudain, une clarté brûlante qui aveugle, « Je reviens » dit l'absence.

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