Ce chemin le long des arbres

Eric Varon

C'était à trois heures du matin ma chatte s'est réveillée elle ne tenait plus sur ses pattes, elle était si mal j'ai cherché sur internet et j'ai vu que la clinique vétérinaire était ouverte de nuit j'ai emmené ma princesse dans un sac de voyage ouvert sur le dessus. Il y avait une chemin très long bordé d'arbres le long d'un immense cimetière. Je l'ai commencé en courant à toute vitesse ma chatte ne se plaignait plus elle savait que je faisait de mon mieux, elle me regardait avec un sorte de curiosité. Un autobus est passé je lui ai fait signe mais il ne s'est pas arrêté, je n'étais pas à un arrêt réglementaire, je courais mais je n'était pas pressé d'arriver, je savais comment tout allait finir, une jeune femme antillaise attendait à l'arrêt situé de l'autre côté de la rue, elle m' a fait un signe imperceptible, j'ai compris qu'elle espérait que l'autobus allait s'arrêter mais mon j'ai fini ma course sans espoir. C'était un jeune garçon qui avait l'accent Latino-Américain qui était de garde de nuit à la clinique, il a fait ses examens à partir d'une prise de sang. Il m' a dit elle a vingt et un ans, ça fait plus de cent ans pour un être humain, trop d'acides uriques, ses reins sont attaquées. Il savait déjà à partir de ses examens. Pourtant il m'a dit qu'il fallait l'hospitaliser. Il lui a fait une piqûre d'un produit anesthésique et un perfusion. Quand il m'ont téléphoné le lendemain ( ou plutôt le jour même dans l'après-midi) je savais aussi. Le patron de la clinique m'a proposé de ne pas payer l'hospitalisation qui n'était pas indispensable, mais j'ai refusé je savais que le  gars qui m'avait reçu n'avait pas menti pour l'argent. Il avait seulement du mal à annoncer la mort d'un être aimé, comme n'importe quel garçon latino-américain. Comme tout le monde.

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