c'est l'histoire d'une meuf

mamzelle-m

c'est l’histoire d’une meuf …

 

 « Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? Qui baiserais-je ? ».

C’est la question « qui baiserais-je ? » qui m’obsède le plus. Ça va avec Qui fuis je ? Car sans avoir posé mon cul sur les bancs d’une fac de psycho, j’ai compris il y a belle lurette que je m’oubliais dans les bras de quelques abîmés pour me fuir.  

SAM

Sam est un catho, gosse de catho. Moi, élevée par des parents plus babas cools que droite chrétienne, j’ai été confronté quand j’ai rencontré ma belle-famille à un choc culturel assez puissant : on aurait dit Grosseille qui faisait son entrée chez les Lequaynoy. Pour info’, je connaissais la chanson de Daniella, d’Elmer Foot Beat par cœur dès l’âge de 4 ans, et même que je la chantais avec Papa « et dans la bouche de Daniella ouh la la, il y a toujours de la place, pour les copains qui passent ouh la la ». Bref, moi qui sait dire « bite » sans rougir, qui ait eu le droit de le dire même toute petite, je me retrouve chez eux à devoir mettre des charentaises, à dîner à 19 h précise pour la soupe, avec Pèlerin magazine sur la table. Le genre de famille qui vous envoie en correctionnel, si vous lâchez une caisse à table. Alors ce que j’ai fait, j’ai serré les fesses pour éviter le délit ou le pêché - appelez ça comme vous voulez-, j’ai mis mes lunettes qui me donne un air de vieil instit intello, j’ai veillé à ne pas mettre mes coudes sur la table, j’ai fermé ma grande gueule, et j’ai souri. Sa famille c’est le genre de famille, où le sourire c’est quand ils sont à leur maximum, un fou rire ? Qu’est-ce que c’est ?

Sam à commencer à m’en vouloir, à me faire la tronche parc qu’il sentait que chez ses parents ça ne me le faisait pas. Et fils à maman qu’il était je devais garder pour moi ce que je pensais, car Monsieur avait une mère très conne mais ne s’en rendait pas compte. Je sais que l’amour rend aveugle, mais j’aurais aimé que la majorité, le devenir Homme rende la vue. Bref, toute polie, je lui dis sagement « mais non je n’ai aucun problème avec  tes parents ». « Bah, pourquoi, dès que tu es chez eux, j’ai l’impression que t’es chez la Gestapo ? ». « Euh, peut-être parce que dès que je suis chez eux j’ai l’impression d’être une juive qu’ils vont balancer comme en temps de guerre ».  Non, la réplique je l’ai gardé pour moi… et j’ai fait comme si. Comme si tout allait bien, alors que tout allait mal. Ensuite, nous nous sommes quittés 2 semaines, car il faisait le Mexicain à Eurodisney pour des clopinettes. Les mois passent. Même quand notre histoire avec Sam avait un goût de « pue la fin» je restais en couple avec lui ! J’ai supporté, un vieux jeune toujours malade, qui m’a fait la gueule pendant une semaine, car j’ai voulu faire une ballade en bord de mer à l’automne, ça lui a fait mal aux oreilles (trop froid), je voulais veiller tard (voire accessoirement faire l’amour), il était fatigué « tu peux pas comprendre toi, t’as déjà fait le Mexicain à Eurodisney ? ». Fallait le faire comme réplique, on se serait cru en maternelle « toi t’as pas été Mexicain à Eurodisney lalalaire ». L’auteur de l’injure à 26 ans à l’époque. J’en ai juste 20, et des fois j’ai l’impression que 20 ans nous sépare- souvent j’ai cru avoir 20 ans de plus, tant il était immature, programme du dimanche : jouer à la console toute la journée -je me tapais 200 bornes tous les week-ends pour le voir et… le regarder jouer à Qui veut gagner des Millions ?-. Si j’avais su que JP FOUCAUD serait devenu un souvenir commun entre mon premier amour et moi-même, je crois que je me  serais P E N D U E. D’autres fois je pensais que 40 ans nous séparait, tant il m’apparaissait vieillard : Mon père était plus fêtard avec ses 25 ans de plus. Fallait supporter tout ça, je l’ai fait. Pour la gloire, avoir 20 ans et pas de premier amour ça craint. Je me suis convaincue que j’étais amoureuse, c’est mieux pour la vie sociale, c’est  plus simple pour remplir les tests dans Cosmopolitan, et les copines préfèrent consoler les cœurs brisés plutôt que de parler du conflit israélo-palestinien : Or, le sort de Yasser ARRAFAT à ce moment-là, m’intéressait si j’étais honnête, bien plus que cette bite molle de Sam. Il m’a quitté en disant que j’étais pire que son chien : Il a osé, car je suis parti fâchée en claquant la porte, et son chien au moins lui disait au-revoir LUI !. Deuxième réplique culte (après le coup du Mexicain). Je réalise soudain, je suis sortie avec un dialoguiste d’Etienne CHATILLEZ et je l’ignorais, il n’était pas si looser que ça en fait ce Sam. En bonne comédienne, un de mes talents (autant je n’arrivais pas à jouer la comédie du bonheur chez ses parents, autant au moment de la rupture je me suis régalée), j’ai fait style que c’est trop dur la vie, que maintenant je sais ce que c’est l’amour, que j’ai le cœur brisé et que je ne l’oublierais jamais. Les copines ont rappliqué, ont pris soin de moi comme un p’tit oignon. Une fois qu’elles m’ont passé du baume au cœur, de la pommade et qu’elles m’ont bien léché le fion avec les « c’est un salaud, c’est lui le problème, t’es belle, intelligente, cultivée, t’es formidable ». J’allais mieux. Et je découvrais que ma blessure d’amour, était en fait juste une blessure narcissique. Deux jours après, Sam était oublié, car Sydney -et non ce n’est pas un américain, c’est juste un prénom français, à consonance française, chez les cas soc’ m'appellait !

Synopsis

C'est l'histoire d'une meuf qui à la vingt cinquaine se cherche, se cherche, se cherche, sans se trouver .... Elle se tape une méga crise existentielle- se rendant compte qu'elle ne se trouve pas, et qu'à part son point G - ses multiples amants n'ont rien trouvé qui pourrait l'aider à savoir qui elle est ... Alors elle ira chez le psy, claquer près de 300 euros pour parler de sa mère et de son père! Le problème n'a pourtant rien à voir avec l'utérus de Maman ou la barbe à Papa! Le problème c'est elle-même qui s'oublie dans plusieurs lits, plusieurs bras, plusieurs draps... qui va à la rencontre de l'autre pour ne pas aller à la rencontre d'elle même, pour se fuir .... A la vingtcinquaine, elle se fait un bilan de quart de vie et se souvient ses amants ! .... Dis moi avec qui tu couches, je te dirais qui tu Hais ou ES!

 

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