Charabia à Budapest

laera

Voyage et aventure riment parfois de manière forte.

Les deux jeunes filles descendent du train puis s'arrêtent sur le quai. Le trajet de près de vingt heures a marqué leurs visages et a froissé leurs habits. Elles tiennent leurs sacs de voyage et observent, elles semblent un peu perdues. Sur le quai, plusieurs hommes s'approchent en disant d'un voix grave les mots suivants : « Hôtel,Taxi ». La plus petite repousse les propositions car elle trouve que ces hommes ont une mine patibulaire. Elle repousse ses longs cheveux noirs et demande un peu inquiète:

–   Carine, on fait quoi ?

–   On va déjà essayer de trouver une carte, puis on verra. Ils ne m'inspirent pas confiance ces types.

Elles prennent leurs sacs et cherchent l'office du tourisme. Une femme se tient derrière un guichet et devant elle : des plans. Carine et Emilia s'approchent en souriant. Elles s'adressent à la femme tour à tour en français, allemand et anglais, sans résultat. La femme parle mais c'est du hongrois et autant dire que pour elles c'est un vrai charabia. Elles finissent par désigner le plan après moult gesticulations arrivent à l'acheter.

 

Soulagées elles sortent de la gare et s'attellent a leur nouvelle mission qui consiste à trouver un hôtel. Des taxis devant la gare les hèlent mais elles refusent et empruntent fièrement la rue principale en direction du centre-ville.

 

Elles remarquent que les avenues sont larges et que les bâtiments sont impressionnants mais sales. Il y a beaucoup de monde dans les rues, et les locaux ne portent pas de jeans. Les gens sont serviables et après avoir demandé à plusieurs personnes si elles parlaient français, le hasard les conduits à un hongrois parlant très couramment le français. Il leur donne quelques informations sur la vie nocturne et note sur leur plan l'adresse d'une cave à Jazz. Puis galamment, il les accompagne à un hôtel un peu plus loin sur l'avenue, négocie le prix pour elles et prend congé.

 

Carine et Emilia guillerettes se précipitent dans leur chambre et découvrent surprises la sorte de verrue en plastique jaune qui sert de salle-de-bains et qui détonne dans cette chambre classique mais défraîchie. Qui a également un grand lustre et du mobilier rustique. Elles s'amusent des différences, l'esprit avide de nouveautés. Une fois rafraîchies, elles sortent leur mini-guide, la carte et s'en vont joyeusement découvrir Budapest.

 

* * *

 

Venus de nulle part un groupe de garçons se matérialise autour d'elle et les encerclent. Ils scandent, en anglais, le mot argent en une litanie agressive. Les filles comprennent qu'elles sont en danger. Les adolescents sont nombreux, presque une dizaine, et les encerclent. Elles n'arrivent pas à se dégager et plus loin les passants ne font pas attention à elles. Emilia réalise qu'elle a tout son argent sur elle et sent la panique monter. Carine tente de discuter avec eux mais ils ne font que réclamer de l'argent et tendent des mains avides vers elles. Emilia panique, la pression la fait craquer. Mais au lieu de fondre en larme, elle joue le tout pour le tout et, dit d'un ton énervé et dans un anglais approximatif : « Ok de l'argent, mais vous nous montrez les endroits punk ! » puis déterminée elle sort son plan et leur tend. Les jeunes interloqués la regardent. Puis ils se mettent à parler entre eux. L'un demande de quoi écrire et sous l'œil stupéfait de Carine, ils se mettent à indiquer des endroits pour faire la fête.

 

Le piège se désamorce et Emilia sent qu'elles vont s'en tirer sans trop de dommage. Une sorte de complicité se met en place avec leurs agresseurs et trois minutes plus tard, elles donnent un peu de monnaie au groupe et repartent avec de nombreuses adresses de lieux alternatifs.

 

Cette mésaventure ternit un peu l'ambiance et les filles décident d'aller manger quelque chose. Elles trouvent un restaurant pas trop cher, mais le menu est en hongrois. Confiantes, elles entrent, s'installent et demandent la carte. Problème, il n'y a pas de carte en anglais. Qu'importe, elles commandent en choisissant des plats au hasard : Vive l'esprit de la découverte !

 

Elles se détendent et commence même à rire de leur aventure en dégustant leur repas surprise, qui est d'ailleurs excellent. Elles s'emparent du plan et regardent les différents symboles qui le recouvrent ne sachant pas ce qui correspond à quoi, puis Emilia dit d'un ton enjoué :

- Carine, ce soir ce sera cave à Jazz ou bar Punk ! Surprise !

  • Bravo,chouette plume de pulpe lecture Danube d agrumes,les confluents méandres,au lacet des suaves viciés versets,au recto versant des verts,sceau,démo fleuve Charabia,en cataracte cascade des pages toutes toutes plaisirs de collyre a lire et d italique a re lire,encore Bravo et Merci pour l espace zénith zéphyr d offrande,Bon Weeks a vous.

    · Il y a presque 11 ans ·
    2012 09 07 12.19.16   copie 92

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