Chok0_bo/745
pianitza
Jack {USB} avançait d'un pas serein en direction du parc Electro. Tifa {USB}, sa femme, aujourd'hui très en proie aux tensions magnétiques, lui avait botté le derrière en lui sommant de bien vouloir sortir leur chien-robot Chok0_bo/745. Qui faisait des pipis robots - il fallait recharger sa vessie le soir.
Faire valser les fils noirs Kanins sur les trottoirs, pour conserver les habitudes séculaires, Jack le devait. C'était important, en hommage aux cœurs oubliés de ce qu'on appelait, auparavant, « animal ».
Arrivé dans le parc Electro, la mine déconfite, Jack {USB} et Chok0_bo/745 s'autorisèrent une pause sur un banc plastique. Ils s'autorisèrent, aussi, un pet. Chacun.
Odeur d'huile…
Regard de côté qui s'échappe…
La scène du centre, animée par les guitares rieuses des androïdes grinçait partout entre les branches grises. Ils étaient en forme, aujourd'hui, les androïdes. Preuve : Voir les nervures des feuilles qui pulsaient la cadence. C'était vachement sympa.
En tout cas, lui, Jack {USB}, il trouvait ça vachement sympa. Même s'il était programmé pour.
Ça lui faisait toujours du bien de prendre le large loin de sa cage blanche, il fallait l'avouer. Ça se voyait, de toute façon, comme il souriait sous les sons qui croustillaient vingt potards. Comme il était heureux quand le micro phallique qu'était son tympan retrouvait sa jeune amante. Les enceintes. Non Saintes. Oui.
Pourquoi qu'il était tant flemmard, Jack ?
Quand il était dans son bercail, tout lisse de couches plasmas, ça lui disait trop rien de poser ses semelles pétroles sur le dehors - pétrole. C'était trop bien la matière effilochée moelleuse du canapé du salon. Le beau verre, fond rouge pinard mélangé vert toxine, avait c'te tendance à diluer son énergie dans le gras. Gravement.
Heureusement qu'il avait sa femme, qu'il se disait, Jack. Elle et ses deux mignonnes petites torpilles roses.
L'était heureux, Jack, dans sa ville pleine de rames, de lames. En sécurité, dirons-nous surtout. Son torse, ça le regonflait un peu côté réservoir détergent, de savoir que les pistolets des messieurs les policiers étaient tous là. A chaque coin de murailles. L'avait l'amour des miradors, Jack - L'était né dedans.
Calme alors. Apaisé par la musique. Il se mit à somnoler un peu. Légèrement. Chok0_bo/745 en profita pour remuer la queue et aboyer comme un possédé. Sa petite langue premier prix, caoutchouc rose, claqua et résonna dans le vent de la climatisation. Jack en fit craquer sa colonne verre Tergal dans un sursaut. Se leva et demanda à son chien de bien vouloir se calmer – Demander, ça voulait dire appuyer sur un bouton rouge sur le crâne.
Les hommes en bleus avaient déjà dégainé leur arme et s'étaient rapprochés.
— Monsieur ?
— Hm. Hm. Je suis désolé. J'ai oublié de mettre mon chien en mode silencieux.
— Bon. Ça va pour cette fois. Mais n'oubliez pas que votre chien n'a le droit d'aboyer que dans votre cage-placard.
Chok0_bo/745 avait été acheté d'occasion. Alors des fois, il déconnait un peu. Le mode survivance s'enclenchait et il se mettait à gigoter les pattes de droite à gauche. A faire dans les mouvements qui vacillent à l'encontre des souffles mécaniques, qui attirent les amendes. C'est dangereux, ce qu'on nomme l'irrégularité de système.
La tempête éteinte, Jack se rentra chez lui un peu honteux, débroussailla les verrous, déposa Chok0_bo/745 dans le cage-placard et s'en retourna à son canapé rouge et vert. Toxine.
La soirée se passa calmement. Entre quelques écrevisses extatiques mouillées par les grains télé, on ria. Les lobes pupilles de Tifa et Jack se déchargèrent petit à petit et ils s'en retournèrent alors à leurs vestiaires blanc-gris. Respectifs.
Jack avait le cœur côté bas, un peu. La nuit était pleine de cicatrices sur les draps, son épiderme n'arrivait pas à se confondre parfaitement au textile caressant. Il sentait que quelque chose s'échappait, s'éloignait de lui. Et que cette chose était comme une sœur aimante, quelque part, qui hurlait à sa place. Qui détruisait un peu la façade.
Le lendemain. Il se fit réveiller par le cri strident de sa femme. Hauteur du son avoisinant les 80.
Il accourut dans la cuisine pour découvrir l'horreur : le cage-placard avait été vandalisé. Et Chok0_bo/745 n'était plus là. Tifa pleurait des larmes de rouge (à lèvre). C'était terrible. Jack retourna la maison. Les traversins, les gros fils, les prises. Mais il ne trouva rien qui puisse s'apparenter à la race Kanine.
— Alors il aurait fui ? supposa Jack {USB}.
— Mais pour aller où, Jack ? Où ? demanda Tifa {USB}.
— Ailleurs ?
Des robots et un texte poétiques pour un futur qui fout la trouille. Superbe.
· Il y a presque 11 ans ·Marion B
Chok0_bo/745 , attends moi!
· Il y a presque 11 ans ·hel
(Je te ferais un super com' quand je me serais remise de ce week-end intense, mes pupilles et mon cerveau ne connectent plus assez ^^)
· Il y a presque 11 ans ·hel
Uhuh. Pas de problème miss. ^^
· Il y a presque 11 ans ·pianitza