Chronique paysanne.

Hervé Lénervé

Chronique paysanne. Je sais, c’était déjà le titre. Mais, comme ça, je maintiens le suspense. On peut encore s’attendre à une belle chronique champêtre… Si, pour ceux qui ne m’auraient jamais lu !

Comme j'étais, comme vous, ne le niez pas, un enfant des caves des cités glauques de banlieues, je ne connaissais de la campagne que le « ouïe dire ». Un concours de circonstances en parcours, m'amena dans le trou du cul du Monde, comme il en est tant dans nos belles campagnes. D'ailleurs, autour de mon trou du cul du Monde à moi, ça tombait bien. Il y avait aussi la campagne, à perte de campagne, campagne à droite, campagne à gauche, campagne partout, sauf au-dessus, où il y avait un ciel, mais très campagnard, quand même.

Donc dans le hameau, perdu entre nulle partie du Monde ou la pire, il y avait des poules. Des poules partout. Moi, naïf comme… Con, oui… si vous voulez, comme j'étais, je croyais que c'était pour faire joli et joyeux. Tous ces volatiles qui voletaient d'une voiture à l'autre, avec toutes ces plumes qui partaient dans l'air du vent.

Eh, bien non ! C'était pour les œufs ! Voyez-vous, comme le paysan peut être près de ses choux !

 

De toute façon, le trafic automobile augmentant exponentiellement, la poule n'aurait pas aimé.

La poule n'a jamais su s'adapter à la vie moderne. Imaginez des poules qui picorent sur le périphérique ? D'autres ont essayé l'autoroute sans davantage de succès.

Il faut bien l'admettre, la poule était déjà, d'or et d'argent condamnée à ne pas survivre. Seul l'élevage en batterie pouvait encore la sauver, il l'a fait !

Non pas la batterie de votre abruti de pote qui tape comme un sourd dessus, toute la journée et comme un aveugle, toute la nuit. Ni celle, de la ménagère de moins de cinquante berges, dans sa cuisine. Mais L'élevage intensif en batterie.

D'ailleurs à ce sujet, je me dévêts de mon habit de dérision lumineuse et redevient sérieux comme un taureau, pour vous conter un chaud fait d'hiver.

Un renard s'était introduit dans un élevage d'un millier de poules, il en salivait grave le goupil à n'en pas croire ses yeux. Eh, bé, il est mort, tombé sous les coups de milliers de becs.

La poule n'a jamais eu la prétention de se faire passer pour une intellectuelle, certes ! Mais dans la panique, elle se surpasse en connerie. Elle fait n'importe quoi, coup de bec à droite coup de bec à gauche, pardon madame ! Pourtant, ici, l'affolement dans le grand n'importe quoi, finit par payer par le nombre. Tout rusé fut-il, le goupil périt, comme un con.

Moralité : «  a con entendeur, salvateur ! »

La prochaine fois, je vous parlerais des vaches qui voletaient devant les voitures.

Signaler ce texte