Chronique paysanne

Hervé Lénervé

Chronique paysanne, déjà dit, peut-être, mais à la campagne, pour être précis.

 A la campagne, on n'est pas bousculé par la foule. C'est plutôt tranquille côté foule qui passe. La dernière foule qu'on ait vue passée  remonte à la préhistoire. Une foule fuyant un mammouth.

Pourtant, il suffit que vous fassiez des cochonneries sur une meule de paille en plein champ, pour qu'il y ait un péquenaud, qui en tracteur, qui à pied, qui a tout vu.

A la campagne, on est peu, mais on voit tout.

Or, quand la jeune randonneuse-campeuse, toute mignonnette s'est faite trucidée, les gendarmes sont venus au village.

Ils ont interrogé, un à un, tous les pedzouilles. Bon, il n'y en avait qu'une douzaine, cela n'allait pas durer. Or, si, cela dura, car on néglige toujours trop le temps du p'tit canon à chaque interrogatoire.

Bref, les gendarmes complètement bourrés repartirent bredouille du village. Personne n'avait rien vu.

Etrange, non ? Bon, il faut dire qu'à la campagne, on n'aime pas la marée chaussée, même en 4L. C'est comme ça, faut se méfier de l'eau qui boue. Ne cherchez pas un rapport avec l'eau bouillante et la marée déchaussée, il n'y en a pas. Mais comme on dit souvent ici, aussi : Quand y'a pas de rapport, y'a pas d'profit !

Alors, moi, aussi, j'ai tout vu, évidemment, bien sûr. Je sais c'est qui, qui l'a trucidé la jeune randonneuse-campeuse, toute mignonnette, Pardieu !

Mais je n'ai rien dit, parce que je suis un cul-terreux.

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