coeur ! fatigue! usure!

brigitte-baspeyras

triste moment de vie! fauteuil rouge!!!!!!!!!

                   Cœur !

Cœur brisé, fatigué, usé, ballotté parfois, souvent trop empli.

La fatigue te lasse !

Bien souvent fracassé,  abattu aussi,

Vieux colibri au plumage mordoré, au chant si doux que l’on dirait colombe,

Celui-là, même qui bat si lentement à force d’aimer,

             à bout de souffle, à bout de bras, à bout de vie, à bout de corps, à bout d’espoirs lentement amoncelés.

Celui même qui tape la chamade,

                     l’aubade, le triomphe, l’envie, le désir et le repli.

Celui qui connut la peur,

                      le tapage, les grondements, les bruits, l’offense, la torture.

Je te remets en route, en chemin, en déroute.

           Cœur en sanglots trop longtemps,

      fais une coque, ouvre-toi au jour, je te métamorphose.

             Je te pile au moment, je te sens juste, je te vois, tu palpites... oiseau si souvent blessé, je nettoie tes mauvais souvenirs.

         À mon pouls je t’accroche, je t’arraisonne, je raisonne,

   je somme ton cœur de taper en cadence, en marées, en soupirs.

Fais un tour, autour de la vie, retourne, tel une horloge,

             bat encore un tic, un tac !

Fais-moi entendre le son, infini, rythmé, endiablé, serein.

Tu n’es plus pointu comme en devrait la forme,

           tu es rond gonflé de trop plein,

             de trop vivre de trop être, de trop tout.

Tu es si épuisé, je veux te rallumer, te remettre en fougue, une dernière fois, un espace entre deux cœurs,

           attends encore, je n’ai pas tapé assez fort, je veux t’entendre encore t’emballer, te surprendre, sursauter et frémir…

           À cent dix coups la minute t’oblige,

            à cent coups la minute tu vas, à dix coups, tu navigues, tu dois reprendre, taper fort à ma mesure.

              J’ai le temps. Pile, volt, je te vois, tu renais, pile, moteur tu repars.

                       Pile et flot tu fais toc et toc !

Les morceaux de ton cœur sont assemblés, il était brisé, il renait !

Pauvre cœur, parfois cloué, transpercé, enserré.

Le plus souvent, tu étais le plus fort, tu tapais dans la tête, tu faisais vibrer, si vite et si bien.

Je veux te sentir bondir et tressaillir, de peur ou de plaisir, de joie ou de tristesse, de pensées passées, de retrouvailles ou d’adieux,

je veux que tu t’accordes aux cordes de l’instant, aux accords de l’amie, aux accrocs de la vie.

Tu n’as pas fini, de battre l’infini, le beau, la noirceur, l’émotion, la tendresse.

Tu contiens tous les cœurs qui ont battu pour toi,

            rassemble les, mène les, tel un chef d’harmonie,

              ils doivent battre ensemble.

            Repars, aux quatre coins, aux quatre vents, aux quatre temps, rejoue-toi de nous.

Rejoues en moi, rejoues avec moi !

Lève-toi de ce fauteuil sinistre !

Regarde…. On a mis du rouge au tapis !

Mets tes habits de fête !!

Regarde, écoute, ouvre tes yeux !!!!!!!!!

Dehors il y a la vie !

Signaler ce texte