Comptoir philos

Il y avait Marcel, qui n'aimait pas son prénom et on le comprend.

Y avait Maurice, dont le prénom n'est pas mieux, mais qui se la pétait quand même.

Y avait Mathurin... Mais de toute façon, on s'en fout, ils sont tous morts.

Donc, pour rester concentré sur le sujet, sur l'objet de recherche perdue, mes potes et moi, on philosophait... Si, si, entre deux verres. C'est vrai, ça laisse peu de temps aux mots, certes ! Mais, que voulez-vous, on n'était pas encore cirrhosé à c't'heure.

Marcel – C'est qui, déjà, l'œuf ou la poule qu'a gagné ?

Maurice – Match nul ! On ne sait toujours pas, le match dure encore.

Machin – Merde, ça n'm'arrange pas, car j'aurais bien aimé le savoir. Pour épater la fille-mère du dessous, qui m'a refilé à faire le devoir de son fils sur le sujet de la question

Bidule – T'as qu'à lui dire que c'est l'œuf. Au moins, ça ne chie pas partout.

Je ne sais pas quel a été la suite des rapports de Machin avec la fille-mère du dessous, après sa note. Mais peu importe cela, je voulais simplement témoigner que les café philos existait avant qu'ils ne soient tendance.

 Je réponds d'emblée à la question. Non, pas à celle de l'œuf et de la poule. (Déjà fait, dans mon dossier psycho, du temps où j'écrivais pour dire quelque chose.) Mais à celle que je n'apparaisse jamais dans ce dialogue. En fait, je me suis censuré. Hé, pas envie de passer pour un con, non plus !