Concours Boutique Hotel (Célibataire csp+) : La suite, chambre numéro 5.

celinero

Je déteste Paris.

Quand Mireille m'a annoncé: « Ma chérie ! Tu vas  couvrir la fashion week pour le magazine. Faut revoir garde-robe et style capillaire, mais sinon, tu seras PAR-FAITE », j'ai cru défaillir. Tout ça parce que Lulu de la rubrique mode a fait une mauvaise chute au ski, et qu'un plâtre à la fashion week, ça fait tache.

Paris Gare de Lyon. La foule, les mômes, le bruit… Je m'engouffre dans le métro. Direction Bastille. « L'hôtel que je t'ai dégoté est tout à fait pittoresque, CHAR-MANT. » Pittoresque. Comme si ce mot embellissait le monde. Un port de pêcheurs qui empeste la poiscaille devient alors un petit coin de paradis préservé des constructions balnéaires. Et cette manie de décomposer les mots !

L'hôtel : repère d'artistes, déco minimaliste, ambiance intimiste. J'avoue, elle ne s'est pas moquée de moi. Pas le temps de défaire mes valises. Premier rendez-vous immanquable de la semaine : le show de Karl au Grand Palais.

Arrivée en retard, accrochage confus contre journaliste dans le passage. Siège. Soupir.

Défilé correct, enfin, à ce qu'on m'a raconté. Si on me demande comment c'était, je dirais : métallique, immortel, à l'image du Palais. En fait, j'ai rien suivi. C'est sûr, je vais me faire virer. 

Besoin d'air frais. Promenade aux Tuileries. Le paysage défile : silhouette du Pont neuf, ombre de Notre Dame, voie de Georges Pompidou, boulevard Henri IV… Déjà Bastille ? Vite, un verre ! Au bar de l'hôtel, le journaliste de tout à l'heure me sourit. Il m'invite.

La suite chambre numéro 5.

En fait… J'adore Paris.

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