Consomme

consomme tu oublieras

tu oublieras la peine et les sueurs que t'as versées dans le vide puis essuyées pour du triste

tu oublieras tes rêves et les pleurs alors à l'heure où l'humain n'est que chair à bouffer

tu es océan mort et morbide

tu es déviant puis tu dérives

sur des plages post tsunamis

sur des rivages de plastiques

consomme tu oublieras

tu oublieras que tu n'es pas éternel

même si tu te plais à y croire au devant des écrans

tu oublieras que derrière c'est la guerre

et les enfants qui crèvent pour ta si chère illusion

tu es champ après la bataille

tu es néant et puis t'aime ça

sûr que laver les chiottes, c'est mieux que de crever la dalle

sûr que produire sans comprendre pourquoi, ça fait du bien à l'âme...

silence de nos âmes en suspens et cris étouffés de nos cœurs

atmosphère planante par manque profond de consistance

émotions divaguantes par manque flippant de constance

de constance au travers des générations

de constance sans transactions

de constance de bon sens

loin de la drogue et de l'essence

de constance pour les générations futures

de constance pour la nature

de constance pour ce qu'elle habite

de constance de vie

de constance pour elle aussi

consistance vivante et sensorielle

et entrevoir quelque chose peut-être

dans le ciel...

se défoncer le crâne et le corps pour oublier le sort

pétard au petit matin et alcool sous les alcôves

dégager l'horizon et passer entre les bombes

déposer son fardeau, et plonger dans le beau

mais ça n'dure qu'un temps

et file, défile le temps et leurs étés

fusent les fusées

sacrifiés sur le bas-côté

tout ce qu'ils disent n'a aucun sens

tout ce qu'ils nous vendent n'est pas réel

alors moi je regarde le ciel rideau tiré

et me demande si même mes sourires sont sincères...

vas-y fonce

consomme tu oublieras...

vas-y plonge

consomme tu t'oublieras.

+++ 2016