Crépuscule d'amants.

Alors qu'un soleil rouge, comme ivre de désir, s'en allait mourir à l'horizon, l'abri d'une cabane qui se profilait peu à peu, s'offrait à eux. Dans le vacarme des branches qui se brisaient sous leurs pas rapides, pressés, ils s'échangeaient des sourires qui ne demandaient qu'à être suivis de baisers. La porte du cabanon n'offrit pas de résistance, ont aurait dit qu'elle la savait inutile. Il ne fallait pas retarder leur désir. Ils connaissaient bien les lieux. Dans un coin se rangeait un lit encombrant de taille mais tellement bienvenu pour cette circonstance...Deux malles meublaient l'unique pièce où filtrait les derniers rayons d'un jour accablant.

Ils ne se lâchèrent pas, même pour franchir le seuil. La porte à peine refermée, les barrière des conventions cédaient sous la pression de leurs lèvres. Le claquement de la porte sonnait le clairon d'une délivrance pour ces amants. Il n'était plus question que d'eux, et ils pouvaient s'exprimer librement. Leurs bouches s'entrechoquaient violemment, ils ne voulaient rien se céder, chacun gagnait du terrain sur le corps de l'autre. Les mains allaient et venaient tantôt sur ses hanches à elle puis sur son torse à lui. Leurs ombres aussi se prêtaient au jeu. Sur le sol alors se déployait un fantastique ballet. Deux acteurs intouchables, ombragés, qui s'enflammaient à en brûler les planches.

Un craquement sous eux se fit entendre. Alors, ils s'arrêtèrent et se virent, pleinement. Leurs yeux plongeaient dans ceux de l'autre, dans une dualité parfaite ils comprirent qu'ils désiraient les même choses, les mêmes étreintes. Des doigts experts s'affairaient à déboutonner, dégrafer, retirer inlassablement tout ce qui pouvait les recouvrir. Puis, dans leur nudité complète, ils purent enfin se donner l'un à l'autre. Ils s'étaient jetés sur le lit et déjà, il s'était jeté sur elle. Sa bouche s'était logée dans son cou et le lui dévorait, insufflant ça et là son souffle brûlant. Il passa légèrement sur l'oreille de sa partenaire, pour ne pas lui faire mal. Mordilla un petit bout puis, en faisant glisser une main le long de ses hanches tandis que l'autre serrait, caressait le sein gauche, il laissa s'échapper de sa bouche un doux gémissement. Basculant sur son côté et s'attaquant à l'autre versant du cou, sa main qui naguère glissait sur les hanches, caressa doucement le haut de son sexe ardent de désir, entre deux cuisses qui ne faisaient que l'appeler vers l'intérieur.

Comprenant l'appel muet du corps de sa partenaire, il n'eut qu'à faire légèrement glisser sa main plus bas, suivant du bout du doigt les courbes de son intimité. Même si elle s'y attendait, elle laissa échapper un petit cri lorsqu'il l'a pénétra ainsi. Allant et venant, ses yeux se fixait sur ses mimiques, toujours à l’affût du moindre cris, de plaisir comme de douleur. A la moindre douleur, il se serait arrêté, lui aurait demandé ce qui n'allait pas...Mais cela n'arriva pas. Ses gémissements prenaient plus d'intensité au fur et à mesure qu'il venait plus fort. Alors sa bouche s'attaqua brusquement à ses seins, pour la surprendre. Elle se sentit saisie, happée tout d'un coup, sans comprendre lorsque son sein droit se retrouva prisonnier des lèvres de son amant. Ayant pour lui un sourire de tendresse, elle caressa ses cheveux qui s'ébouriffaient si facilement. Songeant qu'il était temps de passer à autre chose, il retira ses doigts et abandonna la poitrine nue en dégringolant de sa bouche chaude et humide depuis les seins jusqu'aux hanches. Là, il appliqua ses mains sur ses cuisses, les serra autant qu'il put et sa bouche vint rencontrer le sexe de sa partenaire. Jouant de la langue, décrivant des cercles et s'appliquant autant qu'il le pouvait, il lui arrachait encore des cris qu'elle tentait d'étouffer, en vain.

Lorsqu'elle parvint enfin à lui faire entendre raison, à le ramener vers elle, quelque chose de dur et chaud rencontra son sexe qu'il venait de laisser à contre cœur. En glissant sur elle pour remonter et la rejoindre, leurs sexes se rencontraient et se frôlaient. Ils prenaient goût à cette danse subtile, se regardant dans les yeux et se souriant.

Mais déjà le soleil avait presque retiré ses rayons de la pièce et de la terre. Les boucles de ses longs cheveux ne scintillaient plus à l'or de la lumière et dans la pénombre qui s'avançait, ces deux corps ne faisaient plus qu'un. Il s'embrassèrent une fois, puis deux et encore jusqu'à ce qu'ils se retrouvent l'un dans l'autre dans des soupirs de plaisir réciproques.

Personne n'en savait rien mais pour eux, cela ne venait que de commencer...