Dans le secret de mes songes, je t'ai fait une promesse

Juliet

Si j’écris un poème,
est-ce que ça ira mieux après ?


Je n’ai pas cherché à avoir des ailes
tant que tu en avais pour voler.
Si je cherche les miennes, maintenant…
Toi et moi savons ce que ça veut dire.
Dans le silence, sans jamais desceller mes lèvres
sur ce savoir partagé déguisé en secret,
je veux te transporter.


Laisse mes ténèbres faire ressortir ta lumière.
Je veux bien être le plus laid toujours,
si je peux voir le sens de mon existence dans ton sourire.


Je ne voyais pas les nuits passer
quand je les vivais à tes côtés.
Pourtant je peux voir les traces de leur passage
sur ton visage marqué par la douleur intérieure.
Ce que l’on ne peut pas voir, dans le noir,
ne cessera pourtant jamais d’exister.


Un peu comme tes ailes transparentes
qui ont dû exister pour être ainsi lacérées.


La robe blanche que tu portais ce jour-là,
je n’ai que mes larmes pour la laver de son sang.
J’ai appris à travers toi toutes les merveilles de ce monde ;
à travers toi tu ressens la lame acérée de son peuple.


« À trop te donner, tu sais, il ne va plus rien rester de toi.
De toi, plus rien… il ne restera… »


Tu prononçais ces mots avec ta voix empreinte d’enfance.
Maintenant, dis-moi, si je ne me donne pas,
maintenant, dis-moi, si je les laisse reprendre
tout ce que je t’ai donné,
je vais juste disparaître.
Parce que je n’ai pas de sens si tu crois n’en plus avoir.


Ce moi qui n’était pas démon,
ce moi qui n’était pas dément,
ce moi qui était juste démis…
A été si heureux de pouvoir devenir
ce que tes yeux naïfs avaient cru voir.


Lorsque je te portais jusqu’au ciel,
c’était avec les ailes que tu me prêtais, tu sais.
Ce serment que j'ai gardé secret dans mes pensées,
avec un cœur d’or que rien ne peut entamer,
je le tiendrai aussi amoureusement que je tiens à toi.


Si je t’écris un poème,
Est-ce que tu iras mieux après ?


Tu dors, hors de cette robe
qui porte la trace de tes cauchemars.
Maintenant, je sais…
Combien de plumes un ange doit perdre
pour chuter jusque dans le neuvième cercle de l’enfer.


Ah, ce démon qui n’en était pas un à tes yeux…
Il n’a que ses yeux noirs
pour verser assez de larmes pour deux.
Il n’a que ses yeux noirs
pour mettre en lumière tes doux yeux bleus.

Nue, tu dors, enveloppée de cauchemars
et je te regarde qui ressembles toujours à ce rêve devenu réalité.

(écrit le 25 juillet 2013 sur une impulsion)

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