De mon écriture

martin-g

Texte prétentieux ou précipité? Je ne sais pas vraiment. Je ne suis pas juge de moi-même.

Si je partage mes écrits, c'est à cause, je pense, de ce besoin insatiable d'être supérieur aux autres dans ce domaine. Lorsque je lis un autre, celui-ci m'impressionne tellement que je me surpasse à écrire, à chercher, à comprendre. Et même alors, étant seul juge de moi-même, je déteste ce que je fais et je me prends pour incapable, borné et ridicule ; c'est pourquoi je partage ma stupidité pour avoir un avis extérieur, qu'on reconnaisse que je suis d'une certaine manière supérieur dans un domaine et différent de l'autre qui écrit si bien.

Si je devais me juger, je dirais que ce que j'écris est si petit que c'en devient ridicule. J'ai longtemps cherché quelque chose à écrire mais aussitôt que j'avais l'idée, celle-ci étant déjà prise, elle m'échappait. Je me retrouvai à nouveau au point de départ. Qu'écrire?

Si j'excelle dans une performance, c'est pour moi la cohérence ; je n'ai jamais écrit une phrase contre ce que je pense ou contre ce que je dis. Pourquoi? Parce que cela doit être un des exemples qui montrent mon manque de sûreté quant à moi-même : l'anxiété. L'anxiété de mal faire ou de mal penser. Je préfère la nommer "Angoisse".

Il y a une chose dont je peux être certain, c'est que je ne peux me juger, et même si je me trouve ridicule de partager ce petit texte, il n'en est pas moins et j'en suis persuadé, que l'on va me complimenter pour celui-là. Cependant, comment savoir si il est vraiment bon (j'entends par là écrit de manière correcte) quand les personnes qui me lisent sont des personnes qui sont animés de certains sentiments pour moi? Je crois que je ne saurai jamais si j'écris bien ; peu importe le nombre de personnes qui me lisent ou aiment, cela ne prouve rien. Je sais juste que je me le dois. Je me le dois de par ma malignité en pleine expansion qui, j'espère, si je suis un jour publié, aidera la philosophie et nos contemporains futurs (j'entend par là, des gens qui nous liront et comprendront notre époque). Je me le dois de par mes sentiments qui demandent à sortir de mon corps par des tremblements néfastes car je me refuse le droit de les montrer extérieurement sous peine d'être chosifié. Je me le dois car la musique, envahissant mon imagination débordante, exige plus que des sonorités, exige plus que de résonner dans mon violon, elle exige de vibrer éternellement, que ce soit sur le papier ou dans les esprits.


Merci pour votre attention, j'invite au dialogue bien entendu quant à ce texte que j'ai écrit, comme à mon habitude, assez rapidement. 

  • Texte furtif mais surtout fulgurant. J'aime cette honnêteté dans les mots. Merci pour cette lecture.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Journalintimebon

    damephoenix

  • Bingo l'artiste, je te complimente. Percutant, direct, aie confiance en ta plume car je suis sûre qu'elle peut faire tomber bien des barrières ;)

    · Il y a presque 6 ans ·
    Sticker mural papillon bleu noir

    Lev Hamels

  • C'est très bien écrit, d'ailleurs j'ai tout compris et je me suis même reconnu dans vos écrits. Je pense que nous écrivons tous pour la même raison. Nos doigts expriment une vibration interne, celle de laisser une trace et d'exprimer que l'on existe. Y en a qui font du sport, d'autres créent de nouveaux plats, inventent de nouvelles bières, associent des épices, s'expriment. Pour ce qui est de laisser une trace, je pense que nous sommes aujourd'hui comme les limaces, dérangeants et bien trop nombreux pour influencer la postérité. Mais ce n'est que mon avis :o)

    · Il y a presque 6 ans ·
    Gaston

    daniel-m

  • Vous écrivez bien, je vous le dis et j'aime votre franchise !
    Lorsque nous écrivons c'est une émotion qui nous envahit, mais aussi, il faut le reconnaître, c'est parce que nous désirons être lu. Petit frisson de plaisir.
    Si le texte que j'ai écrit ne me plaît qu'à moitié, je ne le lance pas, car je me dis qu'il ne plaira pas aux lecteurs.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci à vous !

      Je comprend. Il est vrai que lorsque je (en tant qu'écrivain et non moi) ne suis pas fier d'un texte, j'ai tendance à ne pas vouloir le publier. Seulement, prenons l'exemple de Thaikovsky qui n'a jamais aimé son propre ballet "casse noisette" qui est pourtant un chef d'oeuvre. Peut-être que l'écrivain ne peut voir son génie? C'est pourquoi j'ai décidé de publier chaque textes qui me paraissent assez universels pour être publié mais bref, je n'ai pas fini ma réflexion et je ne veux pas vous déranger plus longtemps. Merci encore !

      · Il y a presque 6 ans ·
      Ombres violonistes 1

      martin-g

    • Sans me comparer ben sûr à Thaikovsky, parfois je suis étonnée de compliments sur un de mes textes qui m'a plu mais moins qu'un autre, par exemple, que je trouvais tellement mieux. Comme quoi, nous n'avons pas toujours la même perception des choses. Vus ne m'avez pas dérangée. Bon lundi à vous !

      · Il y a presque 6 ans ·
      Louve blanche

      Louve

Signaler ce texte