Dead Men tell no Tales... It's Joke.

Juliet

Au détriment de ta propre bataille,
tu as fait des alliés tes ennemis.
Traitant les humains comme du bétail,
tu prétends qu’ils s’en sont tous déjà remis.
Et dans ta folie dévastatrice,
à ceux qui vivent tu ne peux pas pardonner ;
tu essaies de noyer la Matrice,
mais elle est la seule qui peut tout te donner ;
cette vie pour laquelle tu n’as aucun respect,
cet amour pour lequel tu ressens tant de mépris ;
mais montre-nous donc jusqu’à la fin combien d’aspects
tu montreras jusqu’à ce que tu noues aies tout pris.
Tu dis que c’est la faute du monde qui nous a faits,
que c’est lui seul qui nous détruit ;
peux-tu vraiment en disant cela te sentir parfait
quand la haine seule t’instruit ?
Confine-toi à jamais dans le silence,
ou tu répandras ton vice dans les âmes nouvelles-nées.
Obstine-toi si tu veux faire violence,
à la retourner contre toi seul qui nous as tous malmenés.
Et quand c’est toi qui fermes les yeux,
c’est nous qui sommes plongés dans le noir.
Ton orgueil et toi êtes si vieux,
que même Dieu n’a pas pu les savoir ;
c’est que tu as existé bien avant lui.
Tu avais juste besoin de son nom pour lui donner tes péchés,
pourtant il faut bien un jour avant la nuit ;
si tu partais enfin il pourrait revenir et nous repêcher
du fond de tes marécages,
débordements de la vase dont ton cerveau est pourri ;
toi qui veux voir des saccages,
vois donc dans le miroir tout ce dont tu t’es toujours nourri.
Écarte-toi et laisse passer les innocents acculés ;
j’ai vu moins d’oiseaux voler que d’oiseaux basculer.
Ne donne pas à manger au creux de cette main maculée
à ceux dont la conscience est déjà émasculée.
Qu’est-ce que tu protèges derrière cette armure
qui ne doit même pas cacher un cœur ?
Qu’est-ce qu’il y a de si beau derrière le mur
pour laisser à son pied ceux qui ont peur ?
Tu n’avoueras je le sais jamais ta faute ;
tu dis que le monde t’a fait mais les Hommes font le monde.
S’il y a un vide en toi alors saute,
laisse en paix ceux qui veulent rendre leurs douleurs moins fécondes.
Je le leur dirai à ta place je te le jure,
à ta mère et ton père que tu n’es pas leur fils.
Mais mélange ton sang volé au moins au cyanure,
ton âpreté d’être toi est mère de tes vices.
Tu pouvais juste devenir comme eux,
tu as voulu qu’ils deviennent plutôt néant.
mais maintenant si plus rien ne t’émeut,
ne reste donc plus au bord de ce creux béant.
S’il n’y a personne au-delà qui t’appelle,
alors tu n’as qu’à t’appeler toi-même ;
et laisse en paix enfin ceux qui se rappellent
qu’ils ont un jour dit à la vie qu’ils l’aiment
et qui souffrent qu’elle leur soit devenue sourde,
ou peut-être de lui être devenus muets ;
dans le soufre de ta sentence ô combien lourde,
vois-tu l’or sur lequel tu as tant cru te ruer ?


(écrit le 31 mars 2012)

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