dialogue hot

– Arrête de me regarder comme ça !

– Comme quoi ?

– J'sais pas t'es en mode combat, renfrognée, front plissé. J'ai l'impression que quoi que je dise, tu vas bondir.

– Je te demande juste si t'es sûr ?

– Ben non, j'suis pas sûr. Quand je commence une phrase par « si ça se trouve », c'est pas pour exprimer ma certitude.

– Tu fais vraiment chier. Tu balances un truc et après tu te replies comme une tortue. Assume, merde ! Les mecs sont vraiment des lâches !

– J'aurais mieux fait de me taire, quoi…

– Ouais c'est ça. Et de mon côté, faudrait que je prenne l'info en femelle sage et stoïque pour ne pas perturber ton confort de mâle.

– Allons-y pour les clichés. Vous, femmes courageuses et nous, hommes pleutres.

Elle tranche l'air de la main et je recule instinctivement d'un pas.

– Non, mais Fabrice, tu te rends compte quand même que ce que tu viens de me dire appelle forcément une réaction ? Et maintenant tu me dis que tu n'es pas sûr et tu me reproches mon front plissé! Ça rime à quoi ?

– Je ne te le reproche pas, je décris la scène. Ça ne rime à rien. Ça m'est venu comme ça, on est amis, je t'en parle.

– Ouais ben moi quand je ne suis pas sûre, je ferme ma gueule. Maintenant j'ai ça en tête et je ne pourrais plus être la même. Pourquoi m'en parler ! Pourquoi me mettre le doute comme ça ? C'est pas gratuit, il doit y avoir une raison.

– Qu'est-ce que vous avez tous avec la certitude ? La vie n'est qu'incertitudes…

– Ouais bla bla… et seule la mort est certitude, je connais la musique.

– Bon écoute, je regrette de t'avoir confié un de mes doutes. Je te pensais apte à l'entendre, mais visiblement, j'ai fait preuve d'indélicatesse.

– Doublement en sous-entendant que je n'ai pas l'aptitude à encaisser.

– Bref, le mieux est que je ne te fasse plus part de mes intuitions. Je me disais qu'entre surdoués, on pouvait se comprendre un minimum, quoi !

Sophie endosse son cartable et hausse les épaules.

– Ouais, mais quand même, le père Noël, tu charries quoi ! Bien sûr qu'il existe !