Dîner impromptu

euterpe

Hier après-midi, nous étions en train de travailler, chacune de notre côté quand mon portable sonne.
Il me dit qu'il nous invite à dîner toutes les deux, que nous nous fassions belles et qu'il passera entre 7 et 8.
Je n'ai pas eu le temps de lui demander comment c'était possible avec ce confinement et les restaurants portes closes.
Béatrice est aussi étonnée que moi ; ni l'une ni l'autre ne savons comment nous préparer, elle n'est pas venue avec une garde-robe importante.
Mais je lui dis qu'on allait jouer le jeu, l'idée étant aussi charmante qu'excitante.
Béatrice me dit qu'elle allait rester ici, pour nous laisser en amoureux.
Nous allons sous la douche puis opération brushing, ce que je ne fais jamais d'habitude mais on s'est amusé à le faire l'une sur l'autre.
Je prends une robe que je porte parfois sur scène, un peu légère pour novembre mais elle me va assez bien.
Je fais essayer à Béatrice un pantalon de soirée, assez ample ; elle est plus ronde évidemment, je lui conseille de mettre le string qu'elle m'a offert.
Elle se glisse dans mon pantalon, elle se trouve trop boudinée, ce qui est un peu vrai, cela moule sa vulve.
Je lui tends alors une longue tunique de concert bordeaux, qui descend aux mollets, au décolleté asse échancré.
Je suis assez exaltée par cette idée de dîner,
mais Béatrice a l'air un peu triste.
Soudain, on sonne à ma porte, je suis étonnée puisqu'il a mes clefs.
Je lui ouvre, il porte deux grands sacs, et lance à la cantonade
un « salut les filles », me donne un baiser sur les lèvres.
Il rit en disant que nos airs étonnés le ravissent mais comme tous les restaurants sont fermés, il dit que mon appartement sera le restaurant du jour.
Il s'est arrêté tout près de Béatrice, tendant sa joue ; je la vois rougir, elle l'embrasse sur la joue.
Il pose un des sacs près de la table et va dans la cuisine avec le second.
Il nous dit de nous installer tranquillement, qu'il s'occupe de tout et que cela ne prendra pas trop de temps.
Béatrice dit qu'elle va dans sa chambre pour nous laisser seuls.
Hors de question, répond-il, ajoutant que nous sommes toutes les deux  ses invitées.
Je ne peux pas m'empêcher d'admirer son aplomb.
Il est l'homme en noir ; pantalon de velours noir, chemise noire, chaussures noires, il revient en me tendant sa veste de cuir noir.
Je me demande s'il a mis un slip noir !
Il sort du sac six roses rouges, deux grands photophores avec d'énormes bougies et demande un vase.
Je n'ai pas de vase ! Il retourne dans la cuisine et en revient avec une bouteille d'eau dont il a coupé le haut.
On offre toujours un nombre impair de roses à une femme, dit-il.
Deux femmes, trois fois deux, donc six roses.
Béatrice et moi sommes assises dans mon canapé, elle semble encore plus éberluée que moi.
Il éteint toutes les lumières avant d'allumer les bougies.
Ce sera un dîner aux chandelles et je serai ce soir votre maître queux, nous lance-t-il,
ajoutant qu'il espère que nous avons faim et soif et encore faim et que cela lui ferait très plaisir.
J'adore quand il est sibyllin.
 
Je ne manquerai pas de vous raconter la suite de ce dîner !


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