Docks

Patrick Gonzalez

Lorsque les grues géantes, de boulons et d'écrous.
Hésitent au bord du quai, au ventre des cargos.
Quand le ciel s'incline, brille aux ronds des hublots.
Le port enfin se tait, au brouillard aigre-doux.

Au bout de la jetée,  lampadaires manchots.
Les pieds dans le ciment, usés, courbent la tête.
Lumière jaune , hagarde, enfin rase les flots.
Hésite, vagabonde, disparait, nous inquiète.

Arrimé à la hâte, cramponné à sa place.
Le porte containers, crache ses matelots.
La passerelle craque, de rouille, de guerre-lasse.
Pour les laisser s'enfuir, oublier le boulot.

Pauvre petit troquet, qui gite au bord de l'eau.
C'est le vent de la mer, l'odeur du tabac,
que jette, bruyamment, la sueur à la peau.
Dehors un marin ivre, vomit en longs sanglots.

Quand l'alcool coule, à flots, en vagues nous inonde.
Endort nos cerveaux, corps de brunes et de blondes.
Lorsque le petit jour efface tous nos maux.
Ne reste que ce monde, de femmes et de bateaux.

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