Dracula

Hervé Lénervé

Dans l'intimité d'un journal de bord abandonné par un courtier d'assurances.

« Ma chérie, j'ai obtenu ma première grande affaire à l'agence.

C'est inespéré, mon amour.

Mais je vais devoir m'absenter quelques jours pour aller en Transylvanie, renouveler le contrat du comte Dracula. Pourquoi te signes-tu, frénétiquement, ainsi ?

Je ne sais pas. Cela m'est venu tout seul. D'ailleurs, je ne suis même pas croyante. » Mon dieu ! Mais où est-ce, donc, la Transylvanie ?


« Après un voyage ennuyeux, je descendais dans une auberge proche du château de Dracula, appelé « Château Dracula » par les indigènes, pour m'y rendre, le lendemain pétent, o'clock. L'ambiance était austère, des meubles massifs de teintes foncées comme la suie des cheminées noircies. Je m'adressais à l'aubergiste.

Pourriez-vous me mener au château de Dracula, demain matin?

Toutes les femmes se signèrent, tous les hommes se figèrent.

Ni demain, ni matin, ni jamais !

Puis-je vous poser une question, alors ?

Faites, étranger.

Comment m'y rendre ?

Le fiacre du comte viendra vous prendre demain à l'aurore de l'aube.

Puis-je, encore, vous poser une dernière question, aubergiste ?

Ce sera effectivement votre ultime question, étranger.

Pourquoi faites-vous sécher vos tresses d'ails à l'intérieur ? Ca empeste et on s'y cogne la tête sans arrêt.

Ne soyez pas en retard, demain, étranger.

A suivre.

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