Dracula, bis

La suite de l'histoire, tout le monde la connait, elle ne fait plus rire personne. Par contre, moins connue, est le fait que monsieur Dracula avait une femme, madame Dracula.

Donc, voici

La véritable histoire de

MADAME DRACULA

Madame Dracula était envoutante. Gainée dans un long fourreau-fuseau noir, genre tuyau, mais évasé aux pieds pour tenir debout. Bref, rien de bien sorcier, une représentation iconographique basique, puisée dans l'inconscient collectif. Pour faire simple, elle était canon ! Alors que le comte était canonique. Une vieille momie édentée. Ce qui est fâcheux pour se sustenter, quand on est vampire ou pas.

Mais assez parlé de ce cacochyme pithiatique, pathétique et revenons à la séduisante madame Dracula. Qui ne se serait pas damné pour elle ? Certainement pas, notre jeune courtier d'assurances. Il fut conquit avant de s'être battu.

La comtesse jouait les précieuses en minaudant comme une gamine.

- Mais, mon cher ami, vous n'y pensez pas. Je suis une femme mariée.

Excusez-moi, je pensais que vous étiez sa petite-fille.

Flatteur !

De toute façon, ça tombe bien. Moi aussi, je suis un homme marié.

Quelle coïncidence ! C'est un signe du destin en faveur de l'infidélité.

Comment résister à un signe du festin en saveur de l'infidélité ?

Je passe devant, je vous montre ma chambre.

***

La jeune veuve du jeune courtier d'assurances ne revit jamais son mari.

Et comme toujours, dans ces cas-là, on pense à mal plutôt qu'au pire.

« Il ne perd rien pour attendre, celui-là, quand il reviendra dans le parfum d'une autre ! »

Mais il ne revint pas et son parfum sentait le sang.