Ecole buissonière

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Claquant la porte. Chassant leurs cris. Priant que rien ne m’arrête, je m’élance. Cours et m’évade.  Rien ne me retient. Ni mes obligations ni leurs ordres. Sautant sur mon vélo, je me sens légère. Passionnée. Libre ! et je compte bien en profiter !!!

La brise m’accompagne le long du chemin. Tournant à droite avant la grande route, je m’éloigne de ma destination habituelle. Larguant ce carcan innommable. Cette fatalité enfantine pour rejoindre mon nouveau paradis. Ma folie. Celle qui a germé sur trois mots. Soufflée à mes oreilles en même temps que sa proposition. Son offrande de plus, en une escapade interdite. Dans les bois et peut être même plus si je l’ose !

Son prénom trotte dans ma tête. Sa voix. Ses phrases chassant mes chaines parentales. Ma torpeur de jeune fille en fleur. Mes doutes et cette inquiétude stupide du « et si je n’en suis pas capable, m’aimera-t-il  encore ?! » mais rien n’est important. Rien du tout. Juste « moi » suis importante et j’ai besoin de vivre ma passion. Passion de découvrir. Passion de ressentir. Passion de vivre tout simplement !

Dans ma petite robe printanière, mon corps tremble à sa vue. Dans mes dessous, ma peau frémit à son sourire. Il est là. Comme convenu. Pantalon, chemise, blazer et sac à dos en homme prévenant et attentionné. Mon prince charmant. Mon premier amant…

Mon cœur s’élance. À grands coups dans ma poitrine. Rompant mes entrailles. Débordant d’envie à travers ma chair offerte. Suintant d’une demande indicible. Possède-moi. Prends-moi. Fais de moi une vrai femme… s’il te plait…

Suppliant presque, je roucoule sous son étreinte. Accueille sa langue dans ma bouche en même temps qu’une énorme bouffée de chaleur. Mon âme ne lâche pas la sienne. Vibre sous ses mains aventureuses. S’épanouit sous ses doigts pendant que mon esprit se libère.

-          Marie...

-          Oui…

-          Je t’aime.

-          …

Aucun mot ne peut sortir de ma bouche. Je suis perdue dans un gouffre. Celui de mes désirs. De mon amour. De mes envies. Et, soudainement, celui de mon audace. À caresser ses cheveux. Pousser son visage dans mon corsage. Offrir mes tétons à ses lèvres. Son ardeur à mon inconscience pendant qu’entre mes jambes, une sensation bizarre me fait tortiller sur place le bassin…

Sa bouche est comme une sangsue. Minutieuse. Douce. Délicate et gloutonne. Incapable de lâcher un millimètre de mon grain savoureux si ce n’est pour en capturer un autre. Celui d’à coté. Un millième sur le coté. Deux plus bas. Trois encore plus bas. Laissant échapper des soupirs, je l’aide. Le débarrasse de sa chemise pour le toucher. Du bout des doigts d’abord. Avant de laisser mes mains en mode vamp’ se retenir à ses cheveux. Le pousser vers le sol. Découvrir ce que je ne réserve qu’à lui. Sous une petite culotte blanche. Dans une explosion sous jacente de volupté exacerbé par son attente…

Un frisson accompagne son hésitation. Remontant du bas de mon dos à ma nuque. Un étourdissement me fait chavirer sur l’herbe en un éclat de rire mêlant nos aises à nos peurs pour qu’il reprenne son introspection. Libérant mon antre. Chassant ma virginité en un lapement soutenu. Une introspection toute en finesse sur mon berlingot dressé en phare aguicheur. Quémandant toutes ses attentions pendant que ma vulve désespère de voir rentrer son grand mat en son port…

Les sensations qui me submergent affectent ma rationalité. Je ne vois rien. Je ne dis rien si ce n’est des « oui » qui s’échappent pour lui confirmer que c’est bon. Si bon qu’il ne faut surtout pas qu’il s’arrête. Continue. Dévore-moi. Explore moi plus profondément pourrais-je prononcer pour le guider mais je n’en fait rien. Notre fusion va au-delà de ma syntaxe chaotique. De mes phrases endiablées à mon péché de gourmandise. Mon évanescence de luxure.

Coincée dans les bienfaits de ma jouissance, je m’oublie. Je l’oublie. J’oublie tout. Lui. Le monde. L’univers même. Sauf quand, d’un sursaut partagé avec les dieux de l’amour et de l’exhibitionnisme, l’homme et moi-même ; la faune me rappelle son souvenir. En un tintement persistant. Un meuglement. Et une odeur. Beurk ! La nature est une formidable source d’excitation uniquement si l’on ne se fait surprendre par une vache !!!!

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