Ecriture

dechainons-nous

Un questionnement né dans un passé lointain

Etrange rêve que celui qui vous plonge dans un monde de silence, les bruits se sont éteints votre voix agite des molécules qui ne font plus vibrer votre espace vital. Vos yeux palpent le néant, et mesurent les abîmes ou se perd votre esprit. Sur la page blanche la plume ne peut plus s'ancrer dans les interstices des fibres alcalines, le doute gomme le fil de l'histoire.

 

Tout se bouscule dans ma sale caboche, et si je n'avais plus rien à dire, si j'étais privé de cette volupté d'allonger les mots de satin en longs drinks effervescents, à étancher cette soif de faire couler l'encre pour assécher les buvards des non dits, boire à la source de l'encrier pour s'enivrer de l'alphabet.

 

Ecrire pour éviter de parler pour ne rien dire, n'avoir rien à redire quand les paroles ne peuvent s'envoler enlacées en calligraphie. Peut être ai je écrit plus que je n'avais à dire, peut être qu'écrire ne veut rien dire, mais alors d'où viendrait ce plaisir sans cesse renouvelé d'écrire quoiqu'on en dise.

 

Il est dit que tout est assujetti à la parole divine, mais ne vaut que si c'est gravé dans le marbre, ces premières tablettes digitalisées à la force du poignet en disent long, tant l'écrit est concis et voué à l'impératif. Précurseur des sms, voyageant dans le temps et volant au dessus des paroles, il voudrait se cristalliser en pensée unique pour n'avoir rien à redire, et étouffer le cri de l'incertitude.

 

Quand viendra le texte de trop, que celui-ci torturé criera à l'aide, menacera de tout dire sur ce temps gaspillé faisant écran à la réalité, et racontera les insultes faites au clavier refusant d'épeler les maux tant ses touches sont frappées et poussées à bout. A ce dernier commentaire, saurais je tourner la page et dire aléa jacta est, aurais je la sagesse de taire l'écriture et de dire tout le bien qu'elle m'a fait.

 

 

Il se peut que ce texte de trop soit passé un soir de noires écritures, à la volée d'une phrase qui ne voulait rien dire, mais demandait juste une pause, un instant de réflexion dans une parenthèse fermée pour inventaire.

Un soir de nuit blanche obscurcie par la douleur du monde du silence, les pages se sont envolées me sortant d'un étrange rêve.

  • Bien je vois invite à continuer à écrire, j'ai toujours pensé que même si je n'avais qu'un seul lecteur je continuerai à écrire.
    Dechainez vous, emballez vous, cassezla baraque.
    Perso j'aime votre écriture sans fioritures droite limpide et directe.

    · Il y a environ 6 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

  • "A ce dernier commentaire, saurais je tourner la page et dire aléa jacta est, aurais je la sagesse de taire l'écriture et de dire tout le bien qu'elle m'a fait." <<< Je suis passé par là. Je continue de publier sans vraiment savoir pourquoi. Peut être que oui, dans l’instant ça me fait encore du bien.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Ecrire c'est comme chanter sous la douche : y a pas de mal à se faire plaisir !

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

  • Les parenthèses se ferment toujours trop tôt et on reste penaud et triste à vivre sa vraie vie. :o))

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Comme dit Manu Chao : toujours trop tôt pour un trop tard !
      https://youtu.be/FekGlRDfELU

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

  • Celui-ci en tout cas n'est pas de trop...

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Oeil

    anne-onyme

    • Hi hi, l’ecriture Fait couler beaucoup d’encres !

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Chainon manquant

      dechainons-nous

  • Belle réflexion sur l'écriture.
    J'abonde.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

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